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Fières et fiers de leur village!
Leticia Carroli-Schwyn, directrice et fondatrice de l'Association Ecole de Cirque du Talent. © Michel Duperrex

Fières et fiers de leur village!

29 juillet 2021

Les votes pour le concours du «Village Suisse de l’année» s’arrêteront le 30 juillet. A l’image de Leticia Carroli-Schwyn, directrice du Cirque du Talent, tous les habitants de Chavornay espèrent la récompense suprême!

Vanter les mérites de Chavornay, Leticia Carroli-Schwyn, fondatrice et directrice du Cirque du Talent, pourrait le faire sans arrêt, tant son village détient, selon elle, toutes les caractéristiques requises pour gravir les échelons de la popularité. Mais, malgré son amour pour sa commune, elle n’est pourtant pas sûre que celui-ci gagnera le concours du «Village suisse de l’année», tant la concurrence est rude.

«Je me rappelle très bien du premier cours que nous avons donné à Chavornay: le 5 décembre 2017, nous inaugurions le Cirque du Talent, mais nous fêtions aussi le premier anniversaire de mon fils. C’était très chaleureux et les habitants de Chavornay nous ont très bien accueillis», s’extasie encore Leticia Carroli-Schwyn. La fondatrice de l’Ecole de Cirque se réjouit aussi de cette nomination. C’est une histoire de famille, de rencontres, mais aussi de passion que représente Chavornay à ses yeux. Ce n’est pas pour rien que son école ravit tant de personnes (lire encadré). Elle a mis tout l’amour qu’elle porte au cirque, ainsi qu’au village, dans son établissement haut en couleur et en paillettes.

Pour elle, c’est tout à fait normal que Chavornay ait été nominé. «Il y a tout!», s’exclame cette mère de famille. «La poste, la pharmacie, des banques, des garderies et des écoles. En plus, il y l’autoroute qui permet de se rendre rapidement à la frontière, à Lausanne, à Yverdon… Bref, l’environnement est parfait. Je m’en rends d’autant plus compte depuis que je suis mère.» Auparavant, la circassienne venait rendre visite à des amis ou à de la famille à Chavornay. Elle a créé l’Ecole de Cirque du Talent à Arnex-sur-Orbe en 2015, puis a décidé d’emménager en 2017 à Chavornay pour se rapprocher de sa famille. Une arrivée qui a été vue d’un bon œil par les habitants car elle complète le fleuron d’activités que propose le village. «Il y a tellement d’occupations possibles et variées à Chavornay», estime Leticia Carroli-Schwyn.

Si l’heureux gagnant se trouve être Chavornay, cela influencerait-il positivement la dynamique du lieu? Selon la directrice de l’École, cette victoire ne changera pas la donne. «On va rester nous-mêmes! Certes, cette distinction sera très gratifiante, pour le village, mais aussi pour nous, car l’École a été désignée comme une des raisons de cette nomination. Mais les Chavornaysans peuvent déjà pratiquer tous les sports et les divertissements qu’ils souhaitent. En plus, le village accueille Ninja Warrior, un parcours d’obstacles basé sur le concept d’une émission télévisée. Cette publicité a ramené des touristes de l’étranger, de France, mais aussi de Suisse alémanique. Si on gagne, ça sera encore l’occasion de recevoir de nouveaux touristes étrangers peut être.»

Ainsi, impossible d’en douter! La fondatrice du Cirque du Talent est convaincue du bien-fondé de la nomination de Chavornay pour le concours du «Village Suisse de l’année». Mais elle redoute que la localité ne décroche pas la première place en raison d’un manque de participation des Nord-Vaudois: «Il y a plus de chances qu’un village alémanique gagne, car ses habitants sont plus enclins à voter, selon moi.» Il faudra encore attendre un moment pour connaître le résultat, car la date de remise du prix n’est pas encore dévoilée.

Néanmoins, ce temps d’attente permet à Leticia Carroli-Schwyn de rêver. «Après tout, cette année, nous avons eu droit à des miracles si je peux me permettre, puisqu’on a eu la belle surprise de voir la Suisse battre les champions du monde à l’Euro et aller loin dans la compétition. Alors pourquoi Chavornay ne pourrait-il pas devenir Le Village suisse de l’année?»

 

Rappel des faits

 

Chavornay a été nominé dans le cadre du concours du «Village suisse de l’année 2021»
Il s’agit de la seule commune nord-vaudoise à avoir cette année une place dans ce concours organisé par la Schweizer Illustrierte, L’illustré et le Corriere del Ticino. Douze communes suisses concourent pour le Graal à partir de critères particuliers: c’est le panel des sociétés locales qui est déterminant. Le nombre d’associations n’est pas décisif. Le choix des communes sélectionnées repose également sur la diversité, le caractère exceptionnel et le dynamisme des associations présentes. C’est pourquoi Chavornay, avec ses vingt-quatre associations actives, est dans la course. Le site du concours met notamment en avant le Cirque du Talent, avec une description détaillée.

 

Infos pratiques

 

Comment voter? Tous les citoyens suisses peuvent voter pour leur village préféré sur internet. Les votants participeront, en plus, à un tirage au sort qui leur permettra de gagner des prix.
Participation: www.dorfdesjahres.ch
ou sur la page Facebook du concours.
Délai: Jusqu’au 30 juillet.

 

 

«Ce concours casse les préjugés de village dortoir»

 

En termes d’originalité dans le panel des sociétés chavornaysanes, le Twirling Arc-en-ciel a la part belle. Pour la présidente du club, il n’y a aucun doute, cette nomination redore l’image du village. Interview de Sandra Troilo.

Manier un bâton, coordonner son corps avec l’engin et la musique, le faire seul, en duo ou en groupe: la discipline peu connue qu’est le twirling est implantée à Chavornay depuis 1996. Si cette époque peut paraître lointaine pour certains, ce sport est loin d’avoir pris une ride. Au contraire, toujours adoré des jeunes, il dépoussière l’image de Chavornay en Suisse et à l’internationale avec ses quarante membres, pour huit à dix moniteurs. Sandra Troilo, la présidente de l’école de Twirling Arc-en-ciel, est ravie de cette nomination.

Depuis quand vivez-vous à Chavornay?

J’y ai emménagé il y a quinze ans, parce que l’environnement nous permet d’être à la campagne, sans vraiment y être, notamment grâce aux transports publics qui permettent de se déplacer partout de manière autonome. C’est un environnement idéal pour élever des enfants. Entre les activités proposées et la nature, ils ont tout pour être heureux.

Vous n’avez donc pas été surprise quand Chavornay ait été nominé pour le «Village suisse de l’année 2021»?

Bien sûr que non! Tout le monde peut trouver son bonheur à Chavornay, et à tous les âges en plus. La gym, le foot, la pétanque, mais aussi la broderie ou le pilate, il y en a pour tous les goûts. La panoplie de sociétés pour le nombre d’habitants est incroyable (lire encadré ci-dessus). J’ai aussi été émerveillée par le patrimoine culturel de Chavornay. Les indigènes ne le voient pas forcément quand ils traversent le village pour atteindre l’autoroute, mais il y a une richesse inestimée.

Le twirling est une activité méconnue, comment avez-vous découvert cette discipline?

Par mes enfants. Ils ont voulu en faire, alors je suis entrée dans le comité. Puis le poste de présidente s’est libéré et j’ai pris cette responsabilité. Ce n’est pas qu’un sport, c’est une école de vie, le twirling. Les jeunes y apprennent beaucoup, notamment à être fair-play. Beaucoup d’adeptes nous disent qu’ils y ont appris tout ce qui peut leur servir dans le futur.

Savez-vous pourquoi la créatrice de l’école de twirling s’était installée à Chavornay?

Elle y habitait et les infrastructures existantes permettaient d’exercer ce sport: il est nécessaire d’avoir une salle de gym avec une hauteur sous plafond très importante. Nous avons aussi besoin que les locaux soient très disponibles (ndlr: l’établissement appartient à la Commune), car les athlètes s’entraînent en petits groupes. Impossible d’être quarante à faire virevolter son bâton! Il nous faut donc beaucoup de créneaux.

Les critères de sélection pour intégrer le concours stipulaient que les associations présentes dans les villages devaient être originales et exceptionnelles. Avez-vous remarqué une évolution dans la diversité des offres à Chavornay?

Oui, depuis dix ans que je suis au comité, de nouvelles sociétés ont été créées. Par exemple, l’association des jeux de plateaux et l’escrime ont fait leur apparition il n’y a pas si longtemps. Nous sommes un petit village, mais les nombreuses sociétés locales s’entendent très bien entre elles. D’ailleurs, nous communiquons beaucoup entre nous. La Municipalité est aussi très active, elle nous soutient beaucoup et propose elle-même des activités pour les jeunes. L’espace jeunesse et éducation de Chavornay (EJED) a notamment été créé pour animer la vie sociale des jeunes de 9 à 25 ans et les intégrer dans la vie de la commune. La Municipalité est à l’image de ses habitants, dynamique.

Elle s’ouvre aussi à l’internationale, notamment avec votre école…

Oui, effectivement, nous accueillons des athlètes de tous les horizons. Certains viennent d’Orbe, de Bussigny, et lors des compétitions internationales, nous sommes parfois confrontés à des Etats-Uniens ou encore des Japonais. C’est un sport très développé là-bas. En Suisse, nous avons la gymnastique à l’école, au Japon ils pratiquent le twirling.

Si Chavornay gagne le concours, cela pourra-t-il encore améliorer la vie de la commune?

J’en suis convaincue. Le concours dépoussière l’image du village. Les indigènes pensent souvent qu’il n’y a rien à faire à Chavornay, ce concours casse les préjugés de village dortoir qui nous colle à la peau, en exposant les diverses activités proposées et pratiquées. Il montre notre richesse, notre engouement et notre côté chaleureux. Cette nomination poussera peut-être de nouvelles sociétés à s’y implanter pour profiter de ce cadre de vie. Dans tous les cas, elles sont bienvenues!

 

«Certains habitants de Chavornay ne savent pas ce que le village propose!»

 

«Je ne savais pas que ce concours existait, mais c’est une merveilleuse idée, car cette nomination (et sa victoire probable!) permet de donner de la visibilité aux sociétés de la région. Même certains habitants de Chavornay ne savent pas ce que proposent les associations implantées. Pourtant, le journal édité par la Commune indique deux fois par mois des activités et des nouveaux loisirs…», indique Céline Känel, secrétaire de la société de gymnastique FSG de Chavornay. Selon elle, ce concours pourrait encore améliorer la notoriété du village.

Elle y a toujours habité, et a baigné depuis son enfance dans l’exercice gymnique. Sa mère était dans le comité de gymnastique et, à présent, elle-même mère, elle marche dans les traces des Chavornaysans qui l’ont précédés. «Nous sommes forts de 500 à 700 membres. Des enfants de deux ans et demi aux seniors, femmes et hommes, tout le monde trouve son compte dans le panel d’activités que nous offrons.» La région a bien évolué depuis son adolescence: «Quand j’étais jeune, certaines de mes connaissances traînaient dans la rue. Depuis que l’EJED (ndlr: l’Espace Jeunesse et Éducation, géré par la Commune), existe et se démène pour les enfants, beaucoup moins d’adolescents zonent dans Chavornay. »

Car, si la société de gymnastique existe depuis plus de 100 ans, chaque année de nouvelles sociétés naissent dans la commune. Céline Känel est très contente de la cohésion qui persiste entre les associations, puisque les bénévoles de la gymnastique peuvent rapidement se mettre d’accord avec ceux du «mur de grimpe», pour organiser des manifestations en tout genre, par exemple!

En effet, tous les moniteurs agréés par Jeunesse + Sport (programme fédéral imposant un week-end de formation par an au minimum), mettent en place des sorties avec leur groupe régulièrement. La liberté est de mise pour ces bénévoles passionnés.

Mais tous les Chavornaysans ne peuvent pas encore profiter pleinement de la FSG de leur commune, car les places sont limitées et il y a déjà une liste d’attente.

 

La Jeunesse se mobilise pour le vote

 

Même si Loïc Bichsel, président de la Jeunesse de Chavornay, a motivé ses troupes pour qu’elles votent pour le concours, il a dans un premier temps été étonné de la nomination. «Nous ne connaissions pas bien le concours, alors nous avons tous été surpris quand la nouvelle est tombée. Quand l’étonnement s’est estompé, la joie nous a envahis! Ce concours peut valoriser la commune dans son ensemble, et récompenser les associations et les sociétés qui œuvrent pour son dynamisme. Mais je ne suis pas sûr que si le village gagne, il y aura un impact significatif. Il va falloir gagner pour voir les effets!»

Le président se démène déjà depuis trois ans pour faire grandir la Jeunesse, vectrice de rencontres entre les jeunes habitants de Chavornay. Entre les tournois de volley, le Nouvel An, le 1er  Août et le Giron, les jeunes ont de quoi s’occuper toute l’année.

«Le village est très actif, hors période Covid évidemment. Il y a tant d’associations, qu’il est dans l’ADN de Chavornay d’être attractif pour les jeunes et les moins jeunes», rajoute Loïc Bichsel. Né à Chavornay, son village lui est très cher et c’est d’ailleurs pour cela qu’il y reste: «Je veux représenter mon village! Et j’espère vraiment que Chavornay va gagner!» Pour atteindre l’objectif, il a déjà voté et a encouragé ses 35membres actifs à en faire de même.
Ainsi, une partie de la Jeunesse s’est rassemblée pour soutenir Chavornay.

Le président est aussi reconnaissant de l’aide de la Commune pour supporter les Jeunesses quand il le faut: «Elle a appuyé notre candidature pour le Giron du Nord 2022 et nous avons été sélectionnés! La Commune est toujours positive et à l’écoute quand il s’agit de nous épauler», éclaire le président. C’est pourquoi il est d’autant plus important, à ses yeux, que Chavornay soit récompensé par le titre de «Village suisse de l’année 2021».

Rédaction