La commune de Sanankoroba, au Mali, a inauguré fin décembre son nouveau centre de formation professionnelle, fruit du travail des populations locales et de l’aide apportée par l’association Solidarité Afrique Farafina, présidée par la Baulmérane Mireille Keita.
Deux ans après la pose de la première pierre, les élèves ont finalement pu entamer leurs études dans le nouveau centre de formation professionnelle de Sanankoroba. Quatre jours de fête ont été nécessaires fin décembre pour saluer la fin de ce long projet né de la collaboration entre les acteurs locaux et la Suisse.
Le centre a en effet été financé à près de 80% par l’aide apportée depuis le Vieux Continent. La Fédération vaudoise de coopération a participé à hauteur de 50% des coûts totaux, tandis que l’association Solidarité Afrique Farafina (SAF) a apporté 30% grâce aux fonds récoltés lors de ses événements valorisant le vivre-ensemble, comme le festival Yelen de Baulmes. Les 20% restants ont été fournis par les autorités locales. «Les 26 villages de la commune se sont mis ensemble pour construire ce centre. Ils ont fourni la main-d’œuvre et le terrain», appuie Mireille Keita, présidente de SAF qui fait le lien avec l’Afrique depuis Baulmes.
Investissement local
A part le financement, l’essentiel des forces, idées et solutions pour mener ce projet à bien sont venues des Maliens eux-mêmes. Un point essentiel en accord avec la démarche poursuivie par l’association SAF. «Le but n’est pas de tout leur apporter et de leur dire quoi faire. Eux seuls identifient leurs besoins et s’investissent pour développer des solutions», continue Mireille Keita, qui souhaite surtout casser cette image d’une Afrique dépendante du reste du monde: «On voit aujourd’hui que de nombreux projets lancés par des ONG en Afrique finissent par couler, car les populations locales ne se sentent pas impliquées dans ces solutions venues de l’étranger.»
Ce nouveau centre de formation cristallise au contraire les liens importants qui ont été construits au fil du temps entre la Suisse et cette région du Mali. «On a bien vu la joie et la fierté de la jeunesse lors de l’inauguration. C’est aussi le but de notre association. Il faut montrer que l’Afrique ne se résume pas à la faim et à la pauvreté. Il y a aussi de la fierté et de la lumière dans nos cultures.»
Plus d’une centaine de places
Le centre accueille principalement des adolescents et jeunes adultes dans une mixité totale des genres et des âges. «Il y a ici beaucoup de jeunes qui n’ont pas eu la chance de pouvoir finir leur école, car leurs familles n’avaient pas les moyens pour se déplacer en ville ou acheter du matériel. Ce nouveau centre va changer cela, en leur permettant de poursuivre leurs études dans leur région.»
Plusieurs métiers seront enseignés, en lien avec les besoins locaux. Pour l’instant, seul l’atelier de couture est en activité. Bientôt, la maçonnerie et la menuiserie seront enseignées, suivies par la mécanique et les métiers en lien avec l’installation de panneaux photovoltaïques. Déjà, une trentaine d’élèves ont répondu présent. A terme, le centre pourrait en accueillir plus de cent.