Logo

Fin du moratoire sur les OGM contestée

22 octobre 2013

Une motion demandant la prolongation du moratoire sur les OGM au-delà de 2017 a été déposée par le conseiller national UDC Jean-Pierre Grin.

Les champs du Nord vaudois produiront-ils un jour des produits OGM ? Le conseiller national Jean-Pierre Grin (médaillon) ne l’espère pas.

«En cas d’autorisation de culture de plantes génétiquement modifiées dans notre pays, l’ensemble de l’agriculture suisse subirait un important dégât d’image. Pour garder la confiance des consommateurs, il faut prolonger le moratoire sur l’interdiction des OGM au-delà de 2017», indique le conseiller national UDC Jean-Pierre Grin, de Pomy, dans une motion qu’il a déposée.

Le Conseil fédéral a mis en consultation la possibilité d’utiliser des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture en préconisant un régime de coexistence de deux filières avec et sans ces OGM, selon des régions définies. Pour le parlementaire du Nord vaudois, il serait dommageable de mettre sur le marché des produits que la grande majorité des consommateurs suisses ne désire pas consommer. D’autre part, créer deux filières aurait pour conséquence d’augmenter les coûts de production supportés par les producteurs.

Dans sa réponse, le Conseil fédéral a d’ores et déjà proposé de rejeter cette motion. Il signale notamment que les résultats d’une enquête publiée en 2012 démontrent que des plantes obtenues par génie génétique ne sont pas plus dangereuses que des plantes obtenues par des méthodes traditionnelles : «Le programme national de recherche a montré qu’une coexistence entre les deux types de culture était possible en Suisse. Car même si les OGM actuels ne présentent pas d’avantages évidents par rapport aux cultures conventionnelles, le génie génétique est une technologie qui pourrait à l’avenir contribuer à la productivité et à la durabilité du secteur agroalimentaire.»

Concernant une prolongation du moratoire au-delà de 2017, «une expertise juridique externe est par ailleurs arrivée à la conclusion qu’elle ne serait pas conforme à la Constitution, poursuit l’Exécutif fédéral, qui ajoute qu’elle aurait en outre des conséquences sur la politique commerciale». Cet objet sera discuté au début de 2014 aux Chambres, où le débat promet d’être nourri, car le soutien à cette motion provient de plusieurs partis.

Roger Juillerat