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Foi fertile
Cultiver la terre pour cultiver le vivre-ensemble, une des actions du CIPCRE menées dans les écoles au Cameroun. dmr.ch / dr

Foi fertile

3 février 2025 | Textes: Robin Badoux | Photos: Gabriel Lado
Edition N°3883

La paroisse de Montagny-Champvent a organisé son traditionnel brunch annuel à la salle du Pétrole de Treycovagnes avec, comme tous les ans, la présentation d’un projet humanitaire. Cette année, direction le Cameroun.

«Le culte est-il un acte écologique?» C’est avec cette question que la pasteure Anne-Christine Rapin a animé une partie du culte de la paroisse de Montagny-Champvent, hier matin à Treycovagnes. Un moyen de faire le lien entre la spiritualité et le nouveau projet humanitaire présenté cette année aux paroissiens.

Car tous les ans, la paroisse apporte son soutien à une mission humanitaire différente de par le monde. «Cette journée est un moyen de passer un bon moment ensemble en favorisant la cohésion de la paroisse, tout en découvrant à chaque fois un nouveau projet et un pays», explique Anne-Christine Rapin.

Ecologie africaine

La paroisse s’est tournée cette année vers l’ONG Le Cercle international pour la promotion de la création (CIPCRE), basé à Bafoussam, au Cameroun, qui lutte contre la pauvreté et la faim tout en promouvant les droits des enfants et des femmes. Le projet en question se veut notamment agroécologique, comme l’explique Juliane Ineichen, de DM, groupe, qui assure le lien entre les églises protestantes de Suisse romande et du monde: «Le projet est basé dans la Région Ouest. Une zone francophone très fertile à la base, mais qui a été très convoitée, déforestée et polluée par de nombreux intrants chimiques. Notre objectif est de sensibiliser les agriculteurs à la préservation de l’environnement pour restaurer la terre.»

Des actions de sensibilisation sont également menées dans les écoles de la région, notamment avec des jardins scolaires montrant aux enfants les enjeux liés à l’écologie et au vivre-ensemble. «Car la Région Ouest est caractérisée par un grand brassage culturel, religieux et linguistique. Grâce à ces jardins, les enfants peuvent apprendre le vivre-ensemble même s’ils ne parlent pas la même langue.»

D’autres projets similaires sont menés au Togo et au Bénin, en plus du Cameroun. Ce dernier pays est d’ailleurs parfois appelé «l’Afrique en miniature», tant les disparités géographiques, ethniques ou religieuses sont grandes. D’où l’importance du vivre-ensemble.

Et pour répondre à la question initiale, selon Anne-Christine Rapin, le culte est bien un acte écologique: «L’écologie est la science du vivant et des milieux. Et le culte est le moment où on prend soin des vivants et des milieux où ils vivent, donc oui, il y a un lien!»

Infos sur le projet solidaire: dmr.ch ou cipcre.org


Foi volatile

Cela fait plus de vingt ans que la paroisse de Montagny-Champvent met en lumière des projets humanitaires dans divers pays (Brésil, Cameroun, Burkina Faso, Egypte, Bénin, Bangladesh, etc.).

Des projets humanitaires qui permettent aux paroissiens de garder la foi alors que de plus en plus de personnes s’en détournent. Plusieurs d’entre eux s’inquiètent en effet de voir leurs rangs se clairsemer de plus en plus au fil des ans, avec de moins en moins de jeunes fidèles.