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Formation: une mécanique bien huilée
Exercice d’usinage dans le domaine des techniques d’établi.

Formation: une mécanique bien huilée

10 décembre 2024 | Textes: Robin Badoux | Photos: Michel Duperrex
Edition N°3849

Cela fait maintenant un peu plus d’une année que le bâtiment Ymeca, à Y-Parc, accueille le centre de formation du GIM. Immersion dans ses locaux où s’affairent les apprentis vaudois de l’industrie des machines.

Propre, calme, lumineux. Des adjectifs qui ne sont pas toujours associés aux métiers de la mécanique, et de surcroît de l’industrie des machines. Ce sont pourtant les impressions qui viennent en tête lorsqu’il s’agit de parcourir les locaux du centre de formation de GIM, le Groupement suisse de l’industrie des machines, installé depuis un peu plus d’un an dans le bâtiment Ymeca, à Y-Parc.

«C’est un peu plus calme aujourd’hui. Les apprentis viennent généralement en fin de semaine», admet néanmoins Ignazio Munafo, directeur exécutif du centre de formation, au moment de pousser la porte de l’atelier des apprentis polymécaniciens et mécaniciens de production. En effet, seulement une petite dizaine de jeunes s’affairent autour des vingtaines de fraiseuses, tours et machines CNC, concentrés sur une série d’exercices poussés pour préparer leurs examens partiels, embaumant l’air d’une légère odeur d’huile de coupe et de métal fraîchement usiné.

Le b.a-ba de la mécanique

Le GIM, association patronale romande de l’industrie technique de précision, partage ainsi les quelque 9000 mètres carrés du nouveau bâtiment Ymeca avec UPSA Vaud et la section romande de 2roues Suisse. Ses ateliers rassemblent près de 140 apprentis, polymécaniciens, automaticiens, électroniciens, dessinateurs et constructeurs industriels, opérateurs de machines automatisées, entre autres professions, venant sur place entre 40 et 60 jours répartis sur l’année. La mission première du GIM est d’organiser les cours interentreprises, obligatoires au sein des métiers concernés. «L’enjeu est d’assurer l’homogénéité des connaissances de base dans leurs domaines de formation, notamment en vue des examens  partiels intervenant à l’issue de la deuxième année de formation.» Le GIM assure ainsi l’apprentissage des connaissances de base, notamment afin de décharger les employeurs, qui peuvent parallèlement se concentrer sur l’approfondissement des connaissances de leurs apprentis selon les critères de leur entreprise.

Les apprentis disposent ainsi, au centre du GIM, de nombreuses machines, manuelles et à commandes numériques, et de quelques formateurs – en tout, le GIM emploie dix personnes dans son unique centre de formation – dans des locaux spacieux. L’espace est notamment le critère principal de la venue de l’association patronale à la Cité thermale. «Nous manquions de place dans notre ancien centre à Vufflens-la-Ville», remarque le directeur exécutif, qui ajoute que la région d’Yverdon-les-Bains présente aussi divers avantages stratégiques. «La loi demande également à ce que les apprentis aient de plus en plus de place et une bonne ergonomie de travail. Ce qui, évidemment, n’est pas un mal.»

Formation de A à Z

Chaque atelier du centre de formation est dévolu à différents corps de métier. Les polymécaniciens et les praticiens en mécanique partagent ainsi les mêmes machines avec des formations au fraisage, tournage, technique d’établi – soit les aptitudes manuelles pour limer, tarauder, percer, etc. – et les montages pneumatiques. «La partie pneumatique enseigne aux apprentis la manière de fonctionner des chaînes de production, avec ces machines qui fabriquent, par exemple, les capsules pour les machines à café ou pour l’embouteillage de produits. Les apprentis doivent apprendre à monter les divers éléments mécaniques et pneumatiques de ces chaînes de production», décrit Ignazio Munafo.

D’autres salles sont dévolues aux automaticiens ou aux dessinateurs industriels, à chaque fois avec un matériel spécifique destiné à leur apporter les connaissances pour réussir leurs examens partiels.

Portes ouvertes sur l’avenir

Pour l’instant, le centre de formation du GIM accueille un nombre stable d’apprentis, avec des fluctuations correspondant à l’évolution de l’économie suisse.

Le directeur exécutif compte néanmoins sur les attraits de la formation duale pour attirer toujours plus de jeunes dans ces métiers, parfois méconnus du public. «La formation duale est une véritable force en Suisse, qui apporte beaucoup d’avantages pour les jeunes qui peuvent acquérir des connaissances pratiques tout en touchant un salaire d’apprenti», estime-t-il, tout en regrettant que de nombreux jeunes se tournent vers le gymnase au lieu des CFC en sortant de l’école obligatoire, presque par défaut et par manque de renseignements.

Il tient notamment à rappeler que ces formations ne ferment absolument aucune porte, au contraire. Comme l’explique l’Etat de Vaud sur son site, chaque filière de formation donne accès aux mêmes débouchés – même s’il faut parfois effectuer une passerelle –, soit les ES, HES, HEP ou universités.