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«La franchise, c’est de penser ce que l’on dit»
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«La franchise, c’est de penser ce que l’on dit»

29 juin 2017 | Edition N°2027

Yverdon-les-Bains – Le président du Conseil communal de la Cité thermale depuis bientôt un an, le socialiste Stéphane Balet, va laisser sa place dès le 1er juillet prochain à l’UDC Pascal Gafner. L’occasion de faire le bilan d’une année au perchoir avec le député PS.

Après son année de présidence du Conseil communal d’Yverdon-les-Bains, Stéphane Balet se réjouit d’enchaîner dans sa nouvelle fonction de député, à Lausanne. ©Alkabes-a

Après son année de présidence du Conseil communal d’Yverdon-les-Bains, Stéphane Balet se réjouit d’enchaîner dans sa nouvelle fonction de député, à Lausanne.

Quel est votre ressenti au moment de tourner la dernière page d’une année de présidence ?

J’ai assez bien vécu cette année. J’ai eu un immense plaisir. Année riche intense, je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de choses à faire en termes de travail. Plein de petites choses qu’on ne voit pas depuis l’extérieur (secrétariat, travail administratif que l’on n’arrive pas à imaginer hors de la fonction).

Comment est-ce qu’on s’arrange pour concilier vie professionnelle, vie de famille et vie politique ?

En règle générale, je recevais un message des employées du bureau communal, et je passais régler les affaires administratives le soir, après le travail, avant de rentrer à la maison.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Le point d’orgue reste la préparation du Conseil communal. On est toujours un peu inquiet car il s’agit d’une séance avec cent personnes, il faut que ça joue. On met un peu sa réputation en jeu. Si ça se passe mal, c’est toi qui passes pour un rigolo. On est toujours en train de prévoir tous les cas de figure. Avec l’habitude, on devient de plus en plus serein. Et le soutien du secrétariat a constitué une grande aide. La tâche en fini par être tout à fait surmontable.

Vous avez également assermenté vos deux enfants, Morgane et Khéna, ça n’a pas dû arriver à beaucoup de présidents de conseil communal. Comment l’avez-vous vécu ?

C’est quelque chose de spécial, c’est clair. Ils ont un peu suivi ce que les parents ont fait. Au début, ma femme était également au Conseil communal, au Parti socialiste, même si elle possède une fibre plus écologique. Elle a ensuite rejoint Les Verts pour une législature avant de décréter, un peu lassée par le jeu politique gauche-droite, que cela suffisait. Les enfants ont donc baigné dans ce cadre depuis longtemps, et assez vite, ils ont été impliqués.

Ils siègent tous les deux dans le groupe Les Verts. Est-ce une déception qu’ils ne soient pas au PS ?

Non. Vu notre niveau socioculturel, il est logique que nos enfants soient chez Les Verts. Comme il est logique que je sois socialiste. Du milieu d’où je viens, tu vas soit au PS, soit à l’UDC. Car les couches sociales défavorisées sont soit déçues de la gauche, soit elles s’investissent dans le syndicalisme ou dans la défense des différents aspects sociaux. Mes enfants, eux, ont grandi sans que la famille ne connaisse de difficultés financières. Ils peuvent donc se poser des questions qui vont au-delà des conditions d’existence, notamment celles liées à l’environnement.

On a parlé des points positifs de votre présidence. Y a-t-il aussi eu des moments plus compliqués ?

Oui, bien sûr. Mais je ne me suis jamais demandé ce que je faisais là. On sait dès le départ qu’on est élu pour une année. Il s’agit d’une durée relativement courte qui permet de tout supporter. Je n’ai pas eu de moments de découragement non plus. Ce que j’ai par contre trouvé délicat, ce sont les relations avec l’Exécutif. On a vécu un démarrage particulier puisqu’un recours concernant les prérogatives sur les engagements du personnel du bureau du Conseil avait été déposé devant la Cour constitutionnelle. Ensuite, il y a manifestement quelque chose qui ne se passe pas bien entre la commission de gestion et la Municipalité. Et je n’ai pas réussi à faire en sorte que cela se passe bien.

Vous êtes conseiller communal depuis plus de 15 ans et vous avez récemment accédé au Grand Conseil. Vous suivez un plan de carrière bien défini ?

Je ne me suis pas tellement posé de questions en termes de plan de carrière. Par contre, j’ai toujours eu un intérêt pour la députation et l’année de présidence était un pas dans cette direction. Il y a cinq ans, lors de ma première campagne pour le législatif cantonal, j’avais fait un bon score à Yverdon-les-Bains, mais la région ne me connaissait pas. Passer par la présidence du Conseil communal a été un bon moyen de me faire connaître. Et durant ma présidence, je n’ai assumé aucune représentation où je me suis ennuyé.

Peut-on vraiment vous croire ?

Oui, bien sûr ! Vous savez, la franchise, ce n’est pas forcément dire ce que l’on pense. Car il y a des choses dont on n’a pas envie de parler. Mais par contre, il faut penser ce que l’on dit.

L’assermentation au le Grand Conseil constitue aussi, dans votre année, un moment particulier, non ?

Évidemment. C’est un nouveau point de départ. Et c’est une bonne chose que ça s’enchaîne. Il aurait peut-être été plus compliqué de ne recevoir plus aucune sollicitation depuis demain, jour où je quitterai formellement mes fonctions. D’ailleurs, je me réjouis de pouvoir retourner dans la salle du Conseil communal, car je pourrai enfin à nouveau intervenir et dire ce que je pense lors des séances, sur les thèmes traités, et sur les réseaux sociaux.

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Jean-Philippe Pressl-Wenger