Front populaire contre le trafic de rue

La pétition «Le deal de rue, ça suffit! Tolérance zéro!» a été remise mardi au Parlement vaudois avec près de 8000 signatures. Elle demande une plus forte présence policière dans les lieux sensibles, surtout à Yverdon-les-Bains, Lausanne et Vevey. Un de ses porteurs, Samuel Dyens, municipal à Concise, avertit : si elle reste sans suite, une initiative populaire sera lancée.

Cette pétition montre que «la situation n’est plus tenable» et que «la population en a ras-le-bol», a relevé Marianne Dind, l’une des instigatrices du texte, après avoir remis les paraphes au président du Grand Conseil, Jean-François Thuillard.

Interrogée par Keystone-ATS, elle a salué «le très bon score» de cette pétition, lancée par un petit groupe de citoyens, avec une logistique réduite et sans le soutien d’un parti. Elle a été signée par « Monsieur et Madame tout le monde », par des gens « de droite comme de gauche», a poursuivi Marianne Dind, elle-même membre de l’UDC. Jamais une pétition n’avait récolté autant de paraphes.

Contrôle permanent réclamé

Intitulé «Le deal de rue, ça suffit ! Tolérance zéro », le texte exige plus de fermeté des autorités politiques, accusées d’avoir laissé la situation dégénérer. Les pétitionnaires demandent que les lois en matière de lutte contre le trafic de drogue soient  «enfin appliquées ».

La pétition milite pour «un contrôle permanent», par la police, des lieux publics touchés par le trafic de rue. De véritables sanctions envers les trafiquants sont également exigées. Pour les signataires, il faut «faire comprendre aux trafiquants qu’ils ne sont pas les bienvenus dans les lieux publics des villes vaudoises».

Possible initiative populaire

La pétition souligne encore que les substances vendues dans la rue sont «de moins en moins chères», touchant un public «de plus en plus large». Mais aussi que les trafiquants montrent désormais «des attitudes très invasives» envers la population. Pour toutes ces raisons, « il y a urgence à agir» a affirmé Marianne Dind.

Le texte est désormais entre les mains de la commission des pétitions du Grand Conseil. Il sera ensuite discuté en plénum, qui décidera ou non de le renvoyer au Conseil d’Etat.

Marianne Dind a déjà prévenu que le comité à l’origine du texte pourrait ne pas en rester là. A terme, si la situation ne devait pas évoluer «sur le terrain », une initiative populaire pourrait être lancée.

Task force cantonale

Pour mémoire, le trafic de rue a fortement augmenté cet été en terre vaudoise, en particulier celui lié au crack. Outre la pétition et un renforcement policier sur le terrain, cette situation a suscité diverses interventions politiques, tant au niveau communal que cantonal.