Fusion en point de mire

Le SDIS de la plaine de l’Orbe tenait son rapport annuel, vendredi soir au sein même de sa caserne. L’occasion d’évoquer le projet de fusion qui pourrait marquer les années à venir.

Le major instructeur Pascal Livet sait y faire en termes de cérémonie. Le commandant du SDIS de la plaine de l’Orbe (SDISPO) a d’ailleurs parfaitement mené le rapport annuel de vendredi, une soirée placée par tous les intervenants sous  l’égide de la gratitude et des remerciements pour l’engagement des sapeurs-pompiers au service de la communauté. Les mots de la syndique d’Orbe Mary-Claude Chevalier ont donné le ton en début d’événement: «Vous êtes les héros du quotidien», a imagé l’élue urbigène, qui a désiré rappeler «l’importance cruciale des volontaires, prêts à sacrifier une partie de leurs loisirs, de leur vie de famille pour effectuer le travail des sapeurs-pompiers».

Ensuite, les chiffres se sont succédé, pour illustrer une année 2024 durant laquelle le SDISPO a fêté ses 10 ans d’existence, et les 5 ans des jeunes sapeurs. Il avait également accueilli son nouveau commandant, en la personne du major instructeur Pascal Livet.

Une fusion rêvée

Tout au long de la soirée, les remerciements ont plu et de nombreuses personnes ont été honorées. Une information a particulièrement retenu l’attention de l’assistance, à savoir le projet de fusion des SDISPO et du SDIS de Sainte-Croix et du Pied-de-la-Côte. Une analyse sectorielle poussée a révélé que plus qu’un rapprochement, une fusion des deux entités semble représenter le prochain pas logique et raisonnable afin de faire face au mieux aux défis qui se profilent dans les années à venir. Que ce soit au niveau d’économies d’échelle ou de la gouvernance stratégique, cette fusion paraît frappée du sceau du bon sens. Pour l’instant, c’est un projet souhaité, documenté, défendu devant les municipalités des différentes communes concernées. L’étape déterminante pour que cette fusion voie réellement le jour sera constituée par les votes dans les conseils communaux, probablement au mois de juin prochain. Une fois l’écueil politique passé, on peut imaginer la fusion effective au 1er janvier 2026. C’est en tout cas le plan de route idéal mis sur pied par les deux entités. «Il faut bien comprendre que ce projet, s’il est mis en place, ne changera pas grand-chose à la vie des casernes que les sapeurs-pompiers connaissent aujourd’hui, relève le major instructeur Pascal Livet. Ce sera surtout les organes de commandement qui seront organisés différemment. A voir comment. Mais il y aura dans tous les cas des responsables de sites forts, tant à Orbe qu’à Sainte-Croix.» Du côté du SDIS Sainte-Croix et Pied-de-la-Côte, le son de cloche est le même. «La volonté de fusionner est présente, elle semble logique, reconnaît Allan Müller, le commandant du SDIS de Sainte-Croix. Le travail déjà effectué avec la commission consultative formée des représentants des exécutifs des communes est réjouissant. On doit maintenant attendre que ce projet passe la rampe au niveau des cinq conseils communaux (ndlr: Sainte-Croix, Bullet, Mauborget, Tévenon et Grandevent).»

Le nom de la future entité n’est pas encore prévu, mais si elle devait voir le jour, son numéro, lui, l’est déjà: le S-760, mélange des numéros actuels du SDISPO (S-766) et de son cousin sainte-crix (S-770).

Nouveaux véhicules

Pour ce qui est des projets principaux, hormis l’éventuelle fusion, le SDISPO sera bien occupé en 2025.

Il devrait recevoir un nouveau véhicule de transport capable d’embarquer neuf sapeurs-pompiers. Les missions de soutien se faisant plus récurrentes, une capacité de transport était devenue nécessaire. Par ailleurs, des véhicules pour combattre les feux de forêt devraient également rejoindre la caserne urbigène. Dans une optique plus administrative, le service devrait continuer sa professionnalisation avec la mise au concours d’un deuxième poste permanent, après celui occupé actuellement par la quartier-maître Maryline Riedo. La formation fera aussi l’objet d’intenses réflexions afin d’améliorer les processus dans différents domaines.

Casernes rénovées

Les infrastructures, elles aussi, pourraient vivre une année 2025 plus ou  moins marquante suivant les sites. Les casernes du SDISPO pourraient donc changer partiellement de visage. A Orbe tout d’abord, avec un agrandissement, impliquant l’ouverture d’un pan de mur. A Chavornay aussi, où un projet de nouvelle caserne fait doucement son chemin. La caserne de Baulmes, elle, devrait subir une rénovation et celle de Croy fait l’objet «d’intenses réflexions avec la Commune», selon l’expression utilisée vendredi soir par le commandant Pascal Livet.

Le SDISPO reste ainsi dans une dynamique positive au moment d’attaquer la suite de l’année en cours, avec des défis et une fusion en point de mire.