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Grand Conseil vaudois – Trafic de drogue: les élus réclament des mesures contre les dealers
© Michel Duperrex

Grand Conseil vaudois – Trafic de drogue: les élus réclament des mesures contre les dealers

31 août 2021

Le Grand conseil vaudois réclame des mesures plus fermes contre le deal de rue. Grâce à une majorité de droite, PLR et UDC en tête, les députés ont accepté mardi le dépôt d’une initiative cantonale auprès des Chambres fédérales afin de durcir les sanctions pour les trafiquants de drogue.

Le texte déposé et passé de justesse fin 2019 par le PLR Grégory Devaud demande une révision de la Loi fédérale sur les stupéfiants (LFStup). Concrètement, il exige que le deal dans un espace public ou ouvert au public soit considéré comme une circonstance aggravante et que le dealer soit dès lors puni d’une peine privative de liberté, six mois au moins lorsqu’il y a récidive.

Lors du deuxième débat mardi matin, les fronts gauche-droite sont restés figés par rapport au premier, sur fond de discussions continuelles entre prévention et répression. Le tout à la répression ne mène à aucun résultat, a répété en substance la gauche.

Celle-ci a en outre soutenu que le deal de rue avait diminué grâce à des mesures déjà mises en place par le canton. La droite a rétorqué que c’était faux. Plusieurs élus PLR ont dit que le trafic de drogue était toujours « extrêmement » présent et continuait à se développer.

Un marché de 80 millions de francs

L’initiative cantonale a été traitée de « texte démagogique » par un élu socialiste. Plusieurs à gauche ont aussi argué qu’elle sera de toute manière classée par l’Assemblée fédérale à Berne. D’autres ont rappelé que le procureur général vaudois Eric Cottier lui-même n’était pas favorable à ce texte.

Selon le canton, le trafic de drogue représente un marché d’environ 80 millions de francs et 14’000 consommateurs sur sol vaudois. Le débat autour de la question de s’attaquer aux petits ou gros poissons de la drogue a aussi refait surface.

La gauche estime que mettre les petits dealers en prison ne stoppera pas le marché et qu’il faut cibler les « grands ». Elle a rappelé aussi que plus de 50% des prisonniers vaudois étaient détenus pour des délits en lien avec les stupéfiants. A droite, on est persuadé que cibler les « petits » permettra justement de mieux remonter les filières jusqu’aux gros organisateurs du trafic de drogue.

Au nom du gouvernement, la ministre Christelle Luisier a rappelé que le Conseil d’Etat n’était pas favorable à cette initiative, car ce n’était « pas la bonne idée ». « Il ne faut pas opposer prévention et répression » mais trouver une solution globale, a-t-elle dit en substance. Elle a d’ailleurs indiqué que le gouvernement donnerait bientôt sa réponse à une quinzaine d’interventions parlementaires sur la question du deal de rue.

Au vote final, l’initiative a été acceptée par 71 voix pour, 63 voix contre et 5 abstentions.

ATS