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Gressy fait deux premiers pas vers Yverdon

14 octobre 2009

Les premiers pas sont souvent les plus compliqués! Yverdon-les-Bains, et ses 25 000 habitants, pourrait bientôt recevoir la compagnie des 165 habitants de Gressy. Le chemin est encore long, mais les premiers éléments de la route ont été tracés.

L’Eglise de Gressy sera-t-elle toujours au centre du village ou en périphérie d’Yverdon?

L’Eglise de Gressy sera-t-elle toujours au centre du village ou en périphérie d’Yverdon?

«Ces deux décisions constituent évidemment les premiers pas vers la fusion!» Willy Gonin, le refrain est connu, se verrait bien en «dernier syndic de Gressy», non pas par gloriole personnelle, mais bien dans l’intérêt de ses citoyens. Ces derniers ont en tous les cas approuvé deux préavis de la dernière séance du Conseil général du petit village de 165 habitants, tous deux d’importance et relatifs à l’eau.

La station d’épuration, laquelle présentait de sérieux signes de fatigue, sera ainsi détruite et les eaux usées acheminées à Yverdon, juste derrière le chantier de l’entreprise Dubath. Coût de l’opération pour Gressy? 290 000 francs, pour le tout, y compris la taxe d’entrée, fixée à 80 000 francs. Sachant que la rénovation de la station aurait coûté approximativement trois fois plus cher, Gressy n’y perd pas au change, loin de là, et verra même cette initiative saluée par une subvention à l’investissement de la part du Conseil d’Etat, dont les modalités sont encore à définir.

Outre l’abandon de leur station, les citoyens de Gressy ont également accepté d’acheter leur eau potable directement à Yverdon. Ils paieront donc 1,80 franc par m3, contre 2,25 francs actuellement, soit le prix payé par les consommateurs yverdonnois. De plus, le Service des énergies d’Yverdon assurera la maintenance du réseau, ainsi que le relevé des compteurs et la facturation.
«Tout le monde est gagnant», relève ainsi le municipal yverdonnois Cédric Pillonel. Gressy n’aura ainsi plus à s’occuper de son réseau, lequel lui coûtera moins cher. «Nos citoyens l’ont bien compris», assure Willy Gonin, forcément pas mécontent de la tournure des événements. «J’étais un peu inquiet avant le Conseil, comme avant chaque événement d’importance, mais il est primordial pour nous d’entretenir de bonnes relations avec Yverdon.» Jusqu’à quel point? «Ce n’est plus un secret: une commission va être nommée, soit par la Municipalité, soit par le Conseil lui-même, pour plancher sur la fusion. On veut, et on va, aller vite, maintenant.»

Plus beaucoup de temps

Il le faudra, car, comme l’a rappelé la préfète Pierrette Roulet-Grin lors de sa récente visite des communes de son district, si Gressy et Yverdon entendent fusionner dès 2011, date des prochaines élections, il ne reste plus beaucoup de temps. Le dernier mot revenant au peuple, qu’en pense celui-ci? Les citoyens yverdonnois devraient accepter sans problème d’accueillir Gressy, tandis que les débats promettent d’être animés, à l’heure de l’apéro ou après, dans le petit village. Il suffit de parler avec les gens quelques minutes pour recevoir des avis très partagés.

Il y a encore du travail pour les autorités, mais le processus est lancé et les deux décisions prises par le Conseil général démontrent en tous les cas que celui-ci n’est pas hostile à Yverdon, loin de là. Comme le relève avec malice Willy Gonin, en fin connaisseur du monde rural, «il faudra quand même qu’Yverdon lâche un petit sucre, histoire que tout le monde s’y retrouve». Willy Gonin a beaucoup de qualités qui plaisent à ses citoyens. Le fait de veiller de près sur leurs économies en est une!

Timothée Guillemin