Grosse opération: la passerelle des Cigarières posée demain!
22 octobre 2024 | Texte: Com. / J. Ch.Edition N°3814
La pose de la passerelle des Cigarières sur la Thièle aura lieu demain, mercredi 23 octobre, dès 8h, sous réserve des conditions météorologiques. Une grue à chenilles de forte capacité placée sur le parking de l’Ancien poids public, à proximité de la gare, va soulever la passerelle pour la poser à son emplacement définitif. Un périmètre de sécurité et des déviations seront mis en place. Des zones d’observation sont prévues, ainsi qu’un point d’information sur le quai de l’Ancienne Douane pour répondre aux questions du public.
La passerelle, d’une largeur de cinq mètres, remplacera l’ouvrage existant fixé au pont de Travys que les habitants d’Yverdon-les-Bains avaient rebaptisé «la passerelle qui fait du bruit», ce qu’atteste encore le graffiti qui le surplombe sous la voie de chemin de fer de la compagnie du Jura-Nord vaudois.
Un axe de mobilité douce
La nouvelle liaison s’implante dans le prolongement de la ruelle Vautier qui relie la rue de Neuchâtel au quai de la Thièle. Elle permet, en s’affranchissant de l’ancien pont CFF, de mieux définir le réseau de chemins dédié aux piétons et cyclistes, ainsi que d’augmenter la capacité d’accueil sur un itinéraire principal de mobilité douce. Dès lors, la connexion créée avec le quai de la Thièle permet de desservir efficacement toutes les parties de la ville.
Ouverture avant les fêtes
À la suite de la pose de la structure, les travaux de finitions, tels que la mise en place du revêtement et le montage des garde-corps, se dérouleront jusqu’à la fin de l’année en vue d’une ouverture exclusivement piétonne avant les fêtes. Les aménagements aux abords de la passerelle continueront jusqu’à la mise en service complète prévue à la fin du printemps 2025.
Clin d’œil au passé industriel
La teinte vert réséda de la passerelle fait référence au passé industriel d’Yverdon-les-Bains. Associées aux machines qui ont fait la renommée de la ville, les valeurs de précision, de robustesse et d’élégance sont célébrées à travers cette teinte utilisée notamment par les iconiques machines à écrire Hermès.
Hommage aux cigarières pionnières du combat féminin
L’ouvrage est baptisé «passerelle des Cigarières» en hommage à la grève des ouvrières de la fabrique de cigares Vautier (mai 1907) située dans l’axe de la traversée, un événement qui a marqué le début du combat pour la défense des droits des femmes en Suisse.
Silhouette élégante
Conçu par les bureaux d’architecture Brauen Wälchli Architectes à Lausanne et d’ingénieurs civils Perret-Gentil SA à Yverdon-les-Bains, l’ouvrage, d’un poids total de 150 tonnes, est composé d’un caisson métallique à hauteur variable de 52 mètres de long, soutenu par un seul pilier. L’affinement de la silhouette et la courbure des faces latérales lui confèrent élégance et légèreté, contribuant à son intégration dans le contexte naturel et bâti.
Liaison avec le quai de l’Ancienne Douane
Le pilier triangulaire forme un ensemble monolithique avec un nouvel escalier minimaliste suspendu au-dessus de la Thièle, permettant de relier la passerelle directement au trottoir du quai de l’Ancienne Douane de manière confortable et sûre. La transparence et le lien avec le Thièle sont renforcés grâce à un garde-corps léger en maille d’acier inoxydable.
Décomposée en quatre tronçons
La passerelle a été construite dans les ateliers de l’entreprise Sottas SA à Bulle, pendant que l’entreprise de maçonnerie et génie civil Beati Frères SA a préparé sur place les fondations en béton armé. Décomposée en quatre tronçons, elle a ensuite été livrée à Yverdon-les-Bains par convoi exceptionnel, puis assemblée et revêtue de sa peinture de finition.
Acier recyclé, une première suisse
Une particularité remarquable du projet constitue une première suisse: l’ouvrage métallique est composé d’acier recyclé, produit au moyen d’énergies renouvelables, notamment grâce à des fours à arc électrique. L’empreinte carbone est ainsi trois fois plus faible qu’avec de l’acier traditionnel produit au moyen d’énergie fossile ou de matériaux non recyclés. En plus d’encourager une mobilité durable, la passerelle a donc une énergie grise limitée au maximum en tenant compte des enjeux du projet et des technologies disponibles sur le marché.