Logo
La HEIG-VD s’invite parmi les étoiles
©Michel Duperrex

La HEIG-VD s’invite parmi les étoiles

16 novembre 2017 | Edition N°2125

Yverdon-les-Bains – L’institut d’automatisation industrielle de la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion participe à la réalisation du plus grand télescope du monde, qui devrait être opérationnel d’ici à 2024, au Chili.

Les professeurs Lorenzo Zago et Laurent Jolissaint ainsi que leurs assistants Audrey Bouxin et Alicem Unal (de g. À dr.) se réjouissent d’apporter leur expertise en matière de télescopie pour la phase exécutive du projet du European Extremely Large Telescope (ELT). ©Michel Duperrex

Les professeurs Lorenzo Zago et Laurent Jolissaint ainsi que leurs assistants Audrey Bouxin et Alicem Unal (de g. à dr.) se réjouissent d’apporter leur expertise en matière de télescopie pour la phase exécutive du projet du European Extremely Large Telescope (ELT).

La vie existe-t-elle sur d’autres planètes de l’univers ? Cette question taraude les chercheurs en astronomie et en astrophysique depuis plusieurs décennies déjà. Observer ce qui se passe sur d’autres étoiles, tel est l’objectif de l’Observatoire européen austral (ESO), qui mène de vastes recherches dans ce domaine. Dans ce but, il est en train de réaliser l’European Extremely Large Telescope (ELT), le plus grand télescope du monde (son miroir primaire mesurera 39 mètres de diamètre), estimé à plus d’un milliard d’euros.

Pour réaliser ce projet d’envergure, l’ESO sous-traite à l’industrie le développement des divers éléments du télescope. Pour deux de ces éléments, les supports des miroirs secondaire et tertiaire, l’appel d’offres a été remporté par la société espagnole SENER, active notamment dans le domaine aérospatial. Cette dernière a ensuite mandaté la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD), et plus particulièrement son laboratoire d’optique et métrologie, afin qu’elle apporte son expertise technique dans la modélisation mathématique des miroirs de ce télescope géant, qui sera construit sur le Cerro Armazones, une montagne située dans la cordillère des Andes, au Chili.

 

Œil tourné vers l’univers

 

La HEIG-VD est mandatée pour la réalisation de deux plus petits miroirs qui, à la manière d’un objectif d’appareil de photographie, serviront à capter la lumière des étoiles extrasolaires au micron près. «Pour simplifier, le grand miroir de 39 mètres va réfléchir la lumière d’une zone précise vers un miroir secondaire, qui va lui aussi réfléchir la lumière sur un autre miroir. Pendant des poses d’observation, qui durent une demi-heure, le télescope va former une image très précise d’une partie infime du ciel», explique Lorenzo Zago, professeur émérite de la HEIG-VD et spécialiste en matière de télescopes.

Grâce à cette prise de vue, le télescope permettra d’obtenir des images d’exoplanètes et d’analyser leur atmosphère pour, un jour peut-être, détecter la présence éventuelle d’une vie extraterrestre.

 

Télescopes à la pointe

 

«Notre laboratoire (ndlr : il est affilié à l’Institut d’automatisation industrielle) est jusqu’ici le seul, en Suisse, à participer à la réalisation de l’ELT et de ses instruments», révèle, avec enthousiasme, Lorenzo Zago.

En collaboration avec le professeur Laurent Jolissaint, Lorenzo Zago a participé au développement d’un télescope de type VLT (Very Large Telescope) de l’Observatoire de Paranal, au Chili. Les deux professeurs et leurs assistants ont également apporté leur expertise pour d’autres projets de recherche dans ce domaine, en Turquie et en Iran notamment.

Actuellement, les miroirs paraboliques des télescopes conçus par l’ESO, en Amérique latine mesurent huit mètres de diamètre. Mais il en existe d’autres plus larges -leur miroir atteint dix mètres de diamètre- à Hawaï, aux îles Canaries et en Afrique du Sud.

Par ailleurs, le choix du site de la cordillère des Andes n’est pas si anodin. «L’ESO a déjà réalisé de nombreux télescopes au Chili, explique le professeur de la HEIG-VD. L’endroit désertique est particulièrement propice à l’implantation d’un télescope, car il y a très peu de nuages et il ne pleut presque jamais.» L’idéal pour observer les étoiles extrasolaires.

 

Un vaste projet européen

Observer les étoiles depuis l’hémisphère sud

 

Fondé en 1962 par l’Allemagne, la Belgique, la France, les Pays-Bas et la Suède, l’Observatoire européen austral (en anglais : European Southern Observatory – ESO) est la plus grande organisation scientifique et technique intergouvernementale au monde. «A l’époque, il existait de nombreux sites d’observation dans l’hémisphère nord, mais aucun dans le sud, explique le professeur Lorenzo Zago.

L’ESO gère trois sites d’observation répartis dans la région chilienne du désert d’Atacama : La Silla, Paranal et Chajnantor. Le premier site de l’ESO est celui de La Silla, situé à 2400 mètres d’altitude à 600 km au nord de Santiago du Chili. Le réseau des très grands télescopes (VLT) est, quant à lui, installé à Paranal, situé à 2600 mètres d’altitude.

Enregistrer

Enregistrer

Valérie Beauverd