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Hélène Parisot a frôlé la finale olympique
Hélène Parisot (au centre) a terminé 3e de sa série, devant la Bernoise Mujinga Kambundji (à dr.).

Hélène Parisot a frôlé la finale olympique

7 août 2024
Edition N°3761

La sprinteuse française, qui vit à Chavornay, a battu son record personnel en demi-finale du 200 m, lundi soir au Stade de France. Et s’est retrouvée première non-qualifiée pour 19 centièmes.

Texte: Muriel Ambühl, Paris | Photo: Keystone / Laurent Gilliéron

Hélène Parisot avait les larmes aux yeux, lundi soir en arrivant dans la zone mixte du Stade de France, quelques minutes après le verdict des demi-finales du 200 m féminin. La Française, établie à Chavornay, est passée proche d’une place en finale.

Partie dans la deuxième série, la sprinteuse de 31 ans a battu son record personnel avec un chrono de 22’’55, prenant le 3e rang derrière les pointures de la discipline Gabrielle Thomas (Etats-Unis) et Dina Asher-Smith (Grande-Bretagne). Les deux premières de chaque série étaient qualifiées pour la finale, ainsi que les deux meilleures viennent-ensuite sur l’ensemble des trois séries.

L’espoir était donc permis pour Hélène Parisot, et les spectateurs français en étaient bien conscients, eux qui se sont mis à scander son prénom, le faisant résonner d’un bout à l’autre du stade. « C’était complètement dingue et, pour le coup, j’en ai vraiment profité » , glissait-elle quelques minutes plus tard.

Mais entre deux, l’ascenseur émotionnel a été intense, le couperet tombant au terme de la troisième série : la Nord-Vaudoise d’adoption possédait le troisième meilleur temps des viennent-ensuite, et se retrouvait donc première non-qualifiée. Un vrai crève-cœur.

«J’avais de l’espoir, j’ai rêvé durant quelques minutes d’une finale olympique, et ça ne s’est pas réalisé. »

« C’est difficile de frôler une place en finale et de ne pas y être… J’avais de l’espoir, j’ai rêvé durant quelques minutes d’une finale olympique, et ça ne s’est pas réalisé. C’est comme ça, c’est le jeu, et le chrono de la dernière qualifiée est quand même encore un peu plus rapide (ndlr : 22’’36). Mais j’ai réussi à être beaucoup plus libre qu’en qualifications, où j’étais un peu crispée. Donc j’avoue que j’ai aussi profité de l’ambiance. Je me suis vraiment concentrée sur le départ, je savais que Mujinga Kambundji allait remonter à la sortie du virage (ndlr : la Bernoise courait dans le couloir d’à-côté) et qu’il faudrait que je reste patiente, bien dans ma course. Ce que j’ai réussi à faire, mais il y a un gros niveau devant. »

Il aura certes manqué encore un palier supplémentaire à Hélène Parisot pour accéder à la finale des Jeux olympiques de Paris, mais sa progression, ces derniers mois, est impressionnante. À son arrivée aux Championnats d’Europe, à la mi-juin, la native de Lisieux, en Normandie, avait un record personnel de 23’’02. Qu’elle avait abaissé à trois reprises durant la compétition, en courant en 22’’86 lors des séries, puis en 22’’73 en demies, et enfin, en signant un chrono de 22’’63 en finale, pour s’adjuger le bronze.

«Mes prestations sur le 200 m sont de bon augure pour le relais, ça signifie que je suis prête à offrir un gros départ à notre collectif. »

Moins de deux mois plus tard, la voilà encore plus rapide de huit centièmes. « Cette progression, je la dois à mon entraîneur, Pascal Mancini, qui est aussi mon conjoint. Cette année, on a vraiment complètement déconstruit ma façon de travailler.  J’ai également du soutien en ce qui concerne la nutrition et la préparation mentale, ce qui explique tous ces progrès. Et j’ai gagné en maturité. »

Si Hélène Parisot s’est arrêtée aux portes de la finale, lundi soir, son aventure olympique n’en est pas finie pour autant : la sprinteuse fait partie de l’équipe française de relais 4×100 m, qui sera en lice jeudi dès 11h05 pour le premier tour. « Mes prestations sur le 200m sont de bon augure pour le relais, ça signifie que je suis prête à offrir un gros départ à notre collectif. C’est très important. »

Hélène Parisot et les Françaises auront une vraie carte à jouer, elles qui ont décroché l’argent tant aux Championnats d’Europe qu’aux Mondiaux plus tôt cette année.