Arrivé à Yverdon Sport peu avant la reprise du championnat, l’attaquant franco-ivoirien évoque son parcours et ses ambitions avec les Verts, qui se déplacent sur la pelouse de Servette dimanche (14h15).
Textes: Chloé Warpelin | Photo: Michel Duperrex
Duel romand à la Praille, ce week-end, pour les Verts, qui auront à cœur de corriger le revers subi au Stade municipal samedi passé. Et de montrer un autre visage offensif en s’appuyant notamment sur la nouvelle recrue Hugo Komano.
Arrivé il y a seulement quelques semaines, le Français de 24 ans se sent déjà comme chez lui. «Je me sens très bien. Dès le premier jour, j’ai été très bien accueilli par le staff et par l’équipe. J’ai directement senti qu’on était dans le même bateau. A Yverdon, il y a un état d’esprit familial, bienveillant et chaleureux. La ville et l’environnement sont top. Je sens que je peux apporter, bien évoluer et travailler, donc tout de suite, cela facilite l’intégration», affirme avec le sourire l’attaquant d’Yverdon Sport.
Des débuts à Toulouse
Hugo Komano a commencé le football à tout juste 5 ans à Toulouse, au TFC, où il est né. Après être passé par le RC Lens et Metz, notamment, il signe son premier contrat professionnel à 20 ans au Luxembourg. «Là-bas, j’ai eu la chance de jouer l’Europa League et de m’affirmer en tant que joueur pro», explique-t-il.
L’avant-centre rejoint ensuite la deuxième division slovène, puis s’exile en Bulgarie. «C’est là où j’ai commencé à faire des saisons pleines avec de bonnes statistiques.» Meilleur passeur et troisième buteur de l’exercice 2022-23, Hugo Komano est transféré en première division. «J’ai beaucoup travaillé et dû me battre pour me faire une place. J’ai montré de bonnes choses, et puis j’ai eu cette opportunité ici, à Yverdon », raconte le Franco-Ivoirien.
En tout cas, en découvrant la Super League, un championnat bien différent de ce qu’il connaissait en Europe de l’Est, le no 21 d’YS a franchi un nouveau palier dans sa carrière. «En Suisse, j’ai senti plus d’intensité et de rythme en match, mais ce n’est pas ça qui peut m’effrayer. Au contraire, c’est une intensité qu’on a envie d’aller chercher et qu’on va aller chercher», lance avec détermination Hugo Komano.
Une nouvelle page blanche
Même s’il a pu engranger beaucoup de confiance avec les différentes expériences footballistiques qu’il a pu vivre en Bulgarie ainsi que les belles performances qu’il a su réaliser, il était important pour lui, en arrivant à Yverdon dans un environnement comme celui-ci, de prendre un nouveau départ.
«A très court terme, mon objectif personnel est de tout effacer pour tout recommencer en gardant certaines assises. Je repars de zéro, c’est une nouvelle page blanche qui s’ouvre pour moi. Ce qui m’importe, c’est de continuer de progresser, d’évoluer et de faire mon maximum, que ce soit sur le terrain ou en dehors pour donner à Yverdon ce qu’il mérite», affirme avec plein d’humilité et d’envie celui qui pourra sans doute apporter de la profondeur au jeu d’YS, grâce notamment à sa belle pointe de vitesse. Collectivement, pour Hugo Komano, le maintien est une priorité, mais pas une finalité. «Il n’y a aucun rêve qui est trop grand et je le pense sincèrement», lance-t-il.
Une chose est sûre, le Toulousain ne laisse pas de place au hasard et s’attarde sur chaque détail qui pourrait impacter ses performances, que ce soit en termes de nutrition, de récupération ou encore de sommeil. Il faut dire que depuis tout jeune, il a rapidement appris la discipline et la rigueur.
«Les choix ont été faits très vite et très tôt. Depuis mes 13 ans, j’ai l’habitude de faire des siestes pour bien récupérer. On ne m’a jamais rien donné. Le soir, quand tu rentres, tu te retrouves seul avec toi-même et le silence. Mais j’ai toujours eu la chance de pouvoir compter sur mes parents et mon entourage», explique l’avant-centre, qui peut également jouer sur l’aile.
De la frustration face à Zurich
Au vu de la fin de match vécue samedi passé contre Zurich, Hugo Komano a eu plus de mal à récupérer mentalement que physiquement. «Un match comme ça, on en sort forcément tous frustrés, mais on a très rapidement parlé et revu les vidéos en essayant de ressortir le positif et le négatif. C’est frustrant, mais ce n’est pas inquiétant», lance le joueur qui est fraîchement arrivé dans la Cité thermale.
Il avait déjà commencé à parfaire sa condition physique, seul, dès mi-juin, mais il ne faut pas oublier que la recrue du bout du lac a rejoint le groupe seulement dix jours avant la reprise du championnat. «Beaucoup de joueurs sont également arrivés récemment. Par rapport à d’autres équipes, il est clair qu’on manque d’automatismes. On sait ce qu’on vaut, on sait ce qu’on veut et on sait comment on travaille. On aurait tous aimé offrir, à nous, au public et à la ville, un autre résultat, surtout quand j’ai pu voir ce qui s’est passé de magnifique la saison dernière à domicile. Mais cela nous a renforcés dans notre idée de travailler encore plus jour après jour», affirme celui qui est persuadé que ce nouvel environnement pourra beaucoup lui apporter et inversement.
En tout cas, Yverdon Sport pourra compter sur lui, tant grâce à ses qualités physiques sur le terrain, que grâce à sa mentalité pleine de détermination, de discipline et d’envie. «L’expérience que je suis en train de vivre, ici, je ne l’avais jamais vécue, que ce soit dans l’accompagnement, dans la considération, dans le travail et même par rapport à cette ambiance qu’il peut y avoir. Quand on arrive dans le vestiaire, le premier truc qu’on sent, c’est que tout le monde est prêt à se serrer les coudes», conclut celui qui est ravi de pouvoir de nouveau parler français, chose qu’il n’avait plus connue depuis longtemps !