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Il avait engagé la modernisation du Service des automobiles

23 décembre 2020

Jean-Jacques Rège, né en 1941, est décédé samedi dernier. Son passage à l’État de Vaud n’a pas laissé ses supérieurs et collègues indifférents.

«Il a donné un bon coup de jeune au Service des automobiles. Il a succédé à Georges Grüninger, un chef très charismatique qui a dirigé le service durant vingt ans. La tâche n’était pas facile. Mais il s’en est très bien sorti.» Philippe Biéler, le conseiller d’état qui a engagé Jean-Jacques Rège, décédé au début de cette semaine, en garde un très bon souvenir. L’ancien président du Gouvernement ajoute: «Il avait pour tâche de moderniser le service, de l’orienter client. Il venait du privé et sa grande expérience, notamment dans les relations humaines, lui a été d’une grande utilité. Il a fait le travail avec beaucoup de doigté, compte tenu des circonstances.»

Homme discret – il n’aimait pas se mettre en avant –, Jean-Jacques Rège était toujours à l’écoute, aussi bien dans le cadre familial que l’environnement professionnel. «Il avait une solide expérience. Il a secoué deux ou trois choses», ajoute Philippe Biéler. C’est aussi à cette époque que le Service des automobiles a engagé sa régionalisation, pour devenir plus accessible.

«Je me souviens que c’est lui qui nous avait proposé d’accepter que des automobilistes vaudois puissent expertiser leurs véhicules dans les cantons voisins. Ensuite, il y a eu l’ouverture de l’antenne d’Yverdon, puis de celles de Nyon et d’Aigle», ajoute l’ancien conseiller d’état. Et de conclure: «Même si nous n’avons pas travaillé longtemps ensemble – une crise interne a imposé une rocade au Gouvernement –, je garde le souvenir d’une très agréable collaboration avec Jean-Jacques Rège. La période n’était pas facile, c’était celle des programmes d’économies Orchidée. C’est un homme qui savait ce qu’il voulait et il le savait réellement.»

Un formation grand angle

Il faut dire qu’à son arrivée à la tête du service de l’état de Vaud qui, par la force des choses, a le plus grand nombre de contacts avec les citoyens, Jean-Jacques Rège jouissait d’une très riche expérience professionnelle.

En effet, après avoir passé la première partie de son enfance à Neuchâtel, il a déménagé à Lausanne, où il a suivi la scolarité obligatoire et le Gymnase scientifique à la Mercerie. Cet esprit brillant – il a étudié le grec en option – est ensuite entré à l’Ecole polytechnique universitaire de Lausanne (EPUL), aujourd’hui l’EPFL, d’où il est sorti à 22 ans avec un diplôme d’ingénieur en électricité.

Le défunt a ensuite travaillé dans plusieurs entreprises privées, puis a obtenu un MBA (mastère) en ressources humaines à l’INSERM de Fontainebleau (France). À son retour en Suisse, il a été engagé au service des ressources humaines du CERN, à Genève.
Par la suite, il est retourné dans son canton d’origine pour devenir responsable RH de la firme Tissot, au Locle. À ce moment-là, la famille fondée avec Ruth, et leur première fille Myriam, s’est établie à La Chaux-de-Fonds.

Jean-Jacques Rège a œuvré durant de nombreuses années dans la branche horlogère, aussi bien dans les montagnes neuchâteloises qu’à Bienne, avant d’entrer au service d’une fabrique de machines du littoral neuchâtelois.

Un papa et grand-papa aimant

Selon sa fille aînée Myriam, Jean-Jacques Rège était un homme au caractère doux, réfléchi, et généreux. Il aimait la lecture et s’accordait de larges temps de réflexion. Le bridge et les parties d’échecs, notamment celles partagées avec son petit-fils Eitan, le passionnaient. Esprit vif, il aimait se tenir au courant de l’actualité et de l’évolution du monde.

Les balades au grand air, notamment dans le Jura – il aimait se rendre avec ses proches au Mont-de-Baulmes –, lui permettaient de s’aérer l’esprit.

Son lien avec la région remonte loin dans le temps, lorsque la famille a acquis un chalet à Villars-Burquin. L’heure de la retraite venue, Jean-Jacques Rège et son épouse se sont établis à Yverdon-les-Bains, dans un petit immeuble de la rue des Philosophes, à deux pas du Parc Piguet.

Au comité de Connaissance 3

Toujours actif et curieux, Jean-Jacques Rège s’est engagé dans le comité régional de Connaissance 3. Durant la période hivernale, pendant laquelle sont organisées les conférences, il passait fréquemment à la rédaction pour apporter les communiqués et évoquer plus en détail la thématique qui allait être traitée par le conférencier invité.

Le rencontrer en ville était un véritable plaisir. Son sourire, à peine dissimulé par sa petite moustache, exprimait à lui seul une grande bienveillance. Et lorsqu’on évoquait une problématique locale avec lui, il n’était jamais dans l’excès, privilégiant l’analyse quasi scientifique de la thématique.

Ces dernières années, malgré la maladie qui ne lui a laissé que de trop rares moments de répit, Jean-Jacques Rège ne s’est jamais apitoyé sur son sort. Il a fait face avec un optimisme impressionnant. À son épouse Ruth, qui l’a soutenu dans tous les instants, à ses filles Myriam et Anne-Yaël, et à ses quatre petits-enfants, vont nos sentiments de sympathie. En raison des circonstances, les obsèques ont eu lieu dans l’intimité.

Isidore Raposo