Politique – Ophélia Dysli-Jeanneret vient de prendre ses fonctions à la tête du tout nouveau Service des sports. La Neuchâteloise de 33 ans évoque la vision qu’elle a de l’avenir sportif de la Cité thermale.
Le Service des sports d’Yverdon-les-Bains est né. Et il a un visage, celui d’Ophélia Dysli-Jeanneret, entrée en fonction au début du mois. Rencontre.
Portrait
Enfant du Val de Travers, Ophélia Dysli-Jeanneret a apprivoisé le monde du sport au travers du patinage artistique. Son parcours estudiantin l’a emmenée à Lausanne et Macolin, lieux où elle a décroché ses diplômes en management du sport et d’entraîneur de sport d’élite, ainsi qu’un doctorat en sciences du sport. Elle a, par conséquent, choisi la voie de la pédagogie. Ce qui lui a permis d’entraîner tant dans que hors du milieu de la glace, en tant que préparatrice physique du Neuchâtel Université Club (volley) et du HC La Chaux-de-Fonds, ainsi que lors d’un court passage au CPA Yverdon.
Ces neuf dernières années, elle a officié à Macolin, en tant que formatrice des entraîneurs. Désormais, à 33 ans, elle a choisi de donner une nouvelle orientation à sa carrière. «J’ai postulé à Yverdon, car je souhaitais acquérir de nouvelles compétences, diriger une équipe et travailler sur la vision d’une politique sportive », étaie-t-elle.
Sa nomination
Le premier choix pour prendre la tête du nouveau service dans la Cité thermale était Sergei Aschwanden. Le médaillé olympique a, pourtant, fait volte-face en mai dernier. Le dossier a été rouvert et, de son côté, Ophélia Dysli- Jeanneret a réitéré son intérêt pour le poste. «Je connais bien Sergei, et j’étais contente pour lui à sa nomination», soutient sa substitut, qui ne peut pas compter sur une notoriété à la hauteur de celle que s’est bâtie l’ex-judoka. «C’est quelque chose que je vis bien, rassure-t-elle. Je mise sur ce que je peux amener par mes actions. Je suis très sereine par rapport à ce sujet.»
A Yverdon, elle a trouvé, en Jean-Daniel Carrard, un syndic qui a «cette sensibilité au sport»: «On parle le même langage, c’est un gain de temps.»
Le service
Le Service des sports en tant que tel existe depuis l’été, et le début de la législature. La structure était, auparavant, dépendante du Service défense incendie et secours du Nord vaudois. Jean-Michel Benay en assurait la direction.
Ces dernières semaines, les employés ont investi de nouveaux locaux, sis dans les étages de l’Hôtel de Ville. «On compte une vingtaine de collaborateurs, y compris les intendants. Comme en sport, c’est un travail d’équipe», sourit Ophélia Dysli-Jeanneret. Le bureau qu’elle conduit est en période de transition, et les rôles en son sein, dont celui du responsable des sports Tito Camps, vont être précisés. «De façon positive, tient à préciser la cheffe. Ce sont des personnes clés. Diverses tâches, qui doivent encore être validées, leur seront confiées.»
Sa vision
Des projets, la nouvelle cheffe de service et son équipe en enfantent des nuées, assurent-ils. Ophélia Dysli-Jeanneret est arrivée il n’y a que trois semaines, alors, pour l’heure, elle demande un peu de temps et évoque avant tout des réflexions en cours, afin de tracer le chemin à suivre. «Quels domaines souhaite-t-on développer ? Plutôt pour quelle catégorie de personnes ? Autour de l’eau ou autre chose ? Quel type de manifestation d’envergure est le plus adapté aux particularités de la ville ? Notre travail actuel est de déterminer ce que l’on veut faire, d’imaginer quels événements auraient du sens à long terme. Il faut définir un pôle d’excellence pour Yverdon», lance-t-elle. La course à pied, par exemple, pourrait être l’un des secteurs privilégiés.
En ce qui concerne le fonctionnement interne à la commune, elle désire parvenir à intégrer pleinement les idées et besoins de son service dans les discussions. «Dans le cadre de la valorisation du bord du lac, par exemple, je souhaite que le sport entre dans la vision globale.»
Ses vues vont, également, bien au-delà des frontières de la ville. «Yverdon doit être crédible au niveau cantonal, national et, pourquoi pas, international aussi», déclare-t-elle, avant d’ajouter qu’elle croit beaucoup aux collaborations. Son regard se tourne, alors, en direction de la capitale olympique. «On a de la chance d’être aussi proches du CIO et de toutes ces fédérations sportives.
Le Nord vaudois doit se positionner par rapport à Lausanne, ainsi qu’aux JO de la jeunesse de 2020. On peut créer des liens de partenariat sur le long terme», affirme celle qui aime bien se projeter dans l’avenir au rythme des cycles olympiques, soit sur des périodes de quatre ans.
Les objectifs
Assez rapidement, Ophélia Dysli-Jeanneret compte apporter une meilleure visibilité aux offres du Service des sports, notamment en améliorant le site internet et la communication. Elle ambitionne, aussi, de développer des manifestations et d’améliorer le conseil aux sociétés, en les accompagnant dans leurs projets, leur croissance. «L’objectif reste de créer de l’engouement pour l’activité physique», résume la Neuchâteloise.
Les salles de gym
Dans le casier des besoins immédiats, le dossier des salles de gym est au sommet de la pile. La future salle triple des Rives, prévue pour la rentrée d’été 2019, «va couvrir un besoin urgent pour les écoles et les sociétés, mais pas donner de l’air», estime la cheffe de service. De son point de vue, et alors que la ville compte une centaine de clubs sportifs, le développement des infrastructures est primordial.
Dans l’immédiat
Le dossier du projet de rénovation du Stade Municipal est sur les rails. «On en saura plus dans les prochaines semaines», glisse Ophélia Dysli-Jeanneret. En outre, le terrain de foot de la Cité thermale accueillera deux matches internationaux de rugby en novembre. Les rencontres Suisse – Portugal (le samedi 19) et Suisse – Moldavie (le samedi 26) seront à l’affiche.