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«Il faut le vivre pour le comprendre»
Noémie Potier (n° 23) a dû se contenter de la médaille d’argent, cette saison avec GC, à la suite de la finale de Super League perdue aux penalties. KEYSTONE/Anthony Anex

«Il faut le vivre pour le comprendre»

27 juin 2025 | Textes: Manuel Gremion
Edition N°3966

Quelle saison pour Noémie Potier! La footballeuse originaire de Provence a connu de magnifiques playoffs avec Grasshopper, avant de participer à la première partie de préparation pour l’Euro avec l’équipe de Suisse.

Une semaine durant, ce mois-ci, à Macolin, Noémie Potier s’est retrouvée sous les ordres de Pia Sundhage. Une sacrée expérience pour l’ailière de 19 ans, qui a ainsi effectué ses premiers pas au sein de l’équipe nationale A, alors que Seraina Piubel n’avait pas encore été libérée par son club.

La footballeuse originaire de Provence a profité de chaque instant. «Je m’attendais à ce que je ne reste qu’une semaine, mais lorsqu’on m’a annoncé que je quittais l’équipe, j’ai tout de même ressenti de la déception. J’avais envie d’aller plus loin», raconte celle qui reste de piquet pour l’Euro – le tournoi démarre la semaine prochaine – et qui a pris goût à son expérience en rouge et blanc.

Internationale chez les jeunes jusqu’en M19, la joueuse de Grasshopper frappe ainsi gentiment à la porte de la sélection A. Sur le chemin en direction du Seeland en compagnie de Sandrine Mauron, elle n’a pas caché à sa camarade de Valeyres-sous-Montagny, plus expérimentée, qu’elle se sentait très stressée avant le camp. «Je ne savais pas comment ça allait se passer, je lui ai posé plein de questions, et notamment si les filles étaient gentilles, sourit Noémie Potier. Sur place, je me suis retrouvée à saluer des joueuses que je ne voyais qu’à la télé depuis petite. Me dire que j’allais m’entraîner avec, ça fait bizarre. Il faut le vivre pour le comprendre! C’est un moment que je n’oublierai jamais, avec ce mélange de joie, d’excitation, d’envie et aussi de peur de ne pas bien faire les choses, de se décevoir soi-même, la coach ou les gens qui nous font confiance.»

En arrivant pour la première semaine de stage, l’ancienne joueuse d’YS Féminin a eu droit à une préparation physique en bonne et due forme. Il a fallu suer, beaucoup courir, donner de sa personne. Surtout, elle a rapidement réussi à se sentir relâchée pour pratiquer son football à elle, et elle ne s’est fait manger par personne.

Le tournoi, elle va le suivre dans les stades et à la TV. Sa famille et elle ont acquis plusieurs billets. «Dans le cœur, la tête et l’esprit, je vais être avec les filles. J’ai vraiment hâte, car une compétition internationale dans son pays, on ne vit ça qu’une fois dans une vie», lance celle qui sera la première supportrice de l’équipe de Suisse.


GC en finale: «On savait le potentiel de l’équipe»

Si Grasshopper a connu une fin de saison de folie, atteignant la finale après avoir éliminé Servette et Bâle sur son parcours, Noémie Potier a elle aussi effectué un grand pas en avant. Ce, notamment depuis que Joao Paiva a repris l’équipe en décembre. «J’ai eu une sorte de déclic, et il m’a vraiment aidée à avoir confiance en moi et à montrer mes qualités, relève-t-elle. Même si je n’étais pas toujours titulaire, le processus était en cours, là je suis vraiment sur une bonne lancée et je sens que je vais faire une bonne saison 2025-2026.» Toujours avec le club zurichois, d’ailleurs, même si elle espère plus tard pouvoir rejoindre un championnat étranger, idéalement l’Espagne, admet cette supportrice de Barcelone.

Les Sauterelles n’imaginaient pas passer si près du titre, mais, comme l’assure la Provençoise, «on savait le potentiel de l’équipe». La victoire aux penalties en quarts de finale des playoffs contre Servette leur a fait se rendre compte que tout était possible. Elles ont ensuite retourné Bâle au match retour en demies, puis il y a eu cette finale, en deux matches, lors duquel Noémie Potier a inscrit son tir au but avec sérénité, bien préparée à l’exercice. «On ne m’avait pourtant jamais autant huée, mais ça ne me faisait rien.»

Au Letzigrund, les Zurichoises s’étaient imposées 1-0. YB a emmené la finale en prolongation en remportant le match retour, puis tout s’est décidé aux penalties en faveur des Bernoises. «Pour cette finale, on était fatiguées, mais motivées et super soudées, raconte l’ancienne d’YS, C’était très dur de perdre, car on avait l’espoir. Mais, on s’est dit qu’on allait jouer l’Europe et qu’on pouvait être fières du parcours réalisé.»


Une intégration lente mais réussie à Zurich

Voilà deux années que Noémie Potier à quitté Yverdon – club qu’elle suit encore de près – pour GC. A Zurich, elle s’est parfaitement intégrée, même si cela a pris un peu de temps. «On rigole avec mes coéquipières, parce que je mélange un peu le Züri-Dütsch et l’allemand, ce qui fait un mix un peu bizarre», s’amuse-t-elle à relever.

La première année, à près de 18 ans à son arrivée chez les Sauterelles, il a fallu s’adapter au changement de vie, de club, de ville, de langue et de mentalité. «Des différences qui m’ont poussée à aller de l’avant, il fallait que je m’accroche. Je suis quelqu’un d’assez timide, qui a besoin de temps, raconte la Lausannoise. Cela m’a pris près d’une saison pour que je me sente complètement à l’aise, et cette dernière année a vraiment été parfaite du point de vue de la cohésion. Je me suis sentie vraiment intégrée et moi-même.»

L’arrivée de Joao Paiva à la tête de l’équipe, l’a beaucoup aidée aussi, «ainsi que tout le groupe», relève la Zurichoise d’adoption. Les résultats en témoignent.

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