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«Il faut manger, dormir, travailler HC Vallée de Joux»

29 janvier 2015

Hockey – 1re ligue – Frédy Bobillier est de retour au bord des patinoires avec pour mission de sauver le club combier de la culbute. Interview.

Le sourire de Frédy Bobillier en dit long sur son plaisir de replonger dans le milieu du hockey. © Champi

Le sourire de Frédy Bobillier en dit long sur son plaisir de replonger dans le milieu du hockey.

Nombreux sont ceux qui, en Suisse romande, ont scandé son nom, de Malley à Saint-Léonard. Défenseur offensif, forte tête, Frédy Bobillier a marqué les esprits durant son parcours de joueur. Passé ensuite de l’autre côté de la bande, il a fini, en 2011, par abandonner l’idée de se lancer dans une carrière d’entraîneur, privilégiant sa vie de famille. Du moins, jusqu’au début de cette année, et son retour aux commandes du HC Vallée de Joux. «Je ne dis, par principe, plus jamais non définitivement, glisse-t-il. Maintenant, c’est à moi de maintenir cette équipe…»

Vous avez déjà entraîné à la vallée de Joux. Pourquoi y être revenu?

Je n’avais pas planifié de réentraîner cette saison. Le club m’avait déjà contacté au printemps dernier, mais, avec le job, je ne pouvais pas me libérer. Désormais au chômage, j’ai accepté de revenir au Sentier parce que j’y avais connu une bonne expérience. Ça me fait voir du monde. Le hockey, ça reste quelque chose dans lequel je baigne, c’est ma passion.

Pourquoi étiez-vous parti la première fois?

Je venais d’ouvrir deux restaurants à Fribourg. Cela faisait trop de distance.

Ce n’est pas évident d’accepter de reprendre une formation qui est dernière, larguée au classement…

Si l’équipe était première, les dirigeants ne seraient pas venus me chercher. Je devais correspondre au profil souhaité. C’est sûr que, pour le maintien, ce n’est pas gagné. Mais je suis en terre connue.

Aviez-vous vu jouer l’équipe cet hiver?

Pas du tout.

Une bonne moitié de l’équipe a changé depuis votre précédent passage…

Mais il reste quand même quelques joueurs. J’en connaissais aussi d’autres de mon passage à Morges.

Vous pouvez aussi compter sur le retour de quelques anciens pour la fin du championnat.

Ils dégagent une image positive, celle de la promotion et du maintien. Ils ont l’expérience de cette situation, celle qu’ils ont retournée en playouts, contre Villars, l’hiver dernier.

Après ces premiers matches de découverte, que pensez- vous de votre équipe?

Mes hommes sont volontaires. Avoir un groupe aussi uni est extraordinaire après un tel championnat. Les gars ont une grosse envie de bien faire, mais on a deux points à corriger: le nombre de pénalités concédées, que l’on doit réduire, car cela nous rend les fins de match difficiles, et le physique. Mais il est tard pour travailler ce point-là.

A quel point pensez-vous le maintien possible?

Si je n’y croyais pas, je ne serais pas là. Il ne nous manque pas grand-chose pour être dans les basques de Saint-Imier, Yverdon et Moutier. A cinq contre cinq, ont fait largement jeu égal.

Dernièrement, vous avez perdu à Moutier. C’est pourtant l’adversaire, sur le papier, le plus à votre portée.

Là-bas, on a pris douze fois deux minutes de pénalité, contre six pour nos adversaires, et l’arbitrage était excellent. Les gars en sont conscients, mais corriger cela requiert un peu de patience. Ce qui m’a plu, c’est que même menée, l’équipe a continué d’aller de l’avant. Il faut essayer de remporter deux ou trois matches avant les séries (réd: il y a déjà eu un succès, depuis, contre Genève-Servette II) pour gagner en confiance.

Quelle est la formule Bobillier pour sauver la peau du HCVJ?

Elle se résume en trois points: être moins sanctionné, encaisser moins de buts et être prêt à consentir les sacrifices nécessaires pendant les six semaines des playouts. C’est-à-dire, dormir, manger, travailler HC Vallée de Joux.

 

Un homme qui bouge

International à quinze reprises durant sa carrière, Frédy Bobillier a, depuis le milieu des années huitante, fait les beaux jours du Lausanne HC, de Fribourg-Gottéron et d’Ambri-Piotta, entre autres. En Léventine, le défenseur a même remporté deux Coupes continentale et une Super Coupe, sur le plan européen. Le Fleurisan de 46 ans a fait ses premières expériences d’entraîneur-assistant à La Chaux-de-Fonds, il y a dix ans, en LNB, alors qu’il était toujours joueur.

Il a ensuite occupé les fonctions d’assistant dans les cadres nationaux M18 et d’entraîneur-joueur à Villars, de 2006 à 2008 (une promotion en 1re ligue à la clé), avant d’effectuer une première pige de six mois au Sentier, puis de reprendre les commandes de Forward Morges, entre 2009 et 2011. Sa dernière expérience dans le milieu. Sa situation professionnelle ne lui a, ensuite, plus permis de rester derrière le banc. Alors qu’il exploite, avec sa femme et depuis plusieurs années, un restaurant à l’aérodrome d’Ecuvillens, à Fribourg, il a baigné tour à tour dans les milieux de l’assurance , du travail temporaire et de la logistique. «Je change souvent», glisse-t-il, un sourire en coin. Il est, depuis la mi-décembre, à la recherche d’un emploi. «Ce qui explique ma disponibilité », confirme-t-il, à peine arrivé à la tête du HC Vallée de Joux.

Installé à Posieux, Frédy Bobillier, papa de deux (grandes) filles, est aussi consultant hockey pour Teleclub.

Manuel Gremion