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Il faut que ça souffle «Sur Grati»

10 décembre 2020

Le groupe VOénergies a installé un mât sur les hauts de la commune de Premier, en début de semaine. Le but de cette opération est de mesurer la force des vents afin de déterminer quelle éolienne serait la plus adaptée sur ce site.

 

Camions, voitures et hélicoptère: il aura fallu tout un petit monde pour installer un mât de 100 mètres de haut à Premier, entre lundi et mardi. «On voulait le faire fin novembre, mais on n’a pas pu. Donc ça s’est fait sous la neige!», précise Christian Tinguely, directeur général de VOénergies, promoteur du projet de parc éolien «Sur Grati». S’il y a un petit peu de retard sur le planning, c’est parce que les procédures autour de ce type de projet sont délicates, comme il l’explique: «Bien qu’on ait une autorisation délivrée par la Commune de Premier, le dossier a été soumis au Canton car on a dû arrimer l’antenne au sol, et donc faire des forages.»

VOénergies le sait bien, le sujet est sensible (lire aussi encadré), mais cette nouvelle étape est essentielle pour l’entreprise nord-vaudoise. Car ce mât est équipé d’outils pour mesurer les vents à différentes hauteurs. «L’objectif de ces mesures est de pouvoir préciser un peu plus le gisement de vents, autrement dit les caractéristiques du vent à cet endroit, de manière à optimiser le choix du modèle d’éolienne. Car le modèle de machine sur laquelle le projet a été conçu n’existe plus, assure Pierre Honsberger, coordinateur général du projet. Mais cela n’a pas d’influence sur le projet et ne remet pas en cause l’opportunité de le faire. On sait qu’il y a assez de vent là en haut.»

Concrètement, le mât restera aussi longtemps que nécessaire, mais au minimum trois mois. Meteotest, société bernoise spécialisée dans le domaine, a été mandatée pour ces relevés.

 

Le dossier est entre les mains du Tribunal fédéral

Le projet de parc éolien «Sur Grati» n’a rien d’inédit. En effet, l’idée est portée par VOénergies et les communes partenaires (Premier, Vallorbe et Vaulion), depuis 2007. Puis, l’installation de six hélices a été présentée à la population, avant d’être mise à l’enquête en 2014. En 2016, le Canton a donné son aval, déchaînant un flot de contestations. Un référendum a été lancé mais s’est soldé par un vote en faveur des éoliennes.

En parallèle, des recours en justice contre la levée des oppositions par les Conseils sont passés devant le Tribunal cantonal. En 2019, la Cour de droit administratif et public a rejeté intégralement les recours formulés contre le parc «Sur Grati». Les opposants ont toutefois poursuivi la procédure en faisant recours auprès du Tribunal fédéral. «Les échanges d’écritures sont désormais finis», a relevé Christian Tinguely. Il ne reste donc plus qu’à attendre le verdict de la plus haute instance judiciaire suisse.

Christelle Maillard