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«Il faut savoir faire preuve de courage»
Valérie Dittli a rencontré beaucoup de monde dimanche matin, dont Pierre Marro.

«Il faut savoir faire preuve de courage»

20 mai 2025 | Texte: J.-Ph. Pressl-Wenger | Photos: Michel Duperrex
Edition N°3946

La conseillère d’État Valérie Dittli était de passage dimanche matin pour participer à la montée à l’alpage des bêtes de la ferme du Clos Cornu. L’occasion de faire le point avec la ministre.

Pas de bouclier fiscal, ni de conférence de presse, ce dimanche matin à Mutrux. La conseillère d’État en charge de l’agriculture avait décidé d’accompagner les bêtes de la ferme du Clos Cornu jusque sur leur pâturage d’été, près des Rochat. Au 1er juin, la conseillère d’État prendra les rênes d’un département remanié qui répondra au nom de Département de l’agriculture, de la durabilité et du climat et du numérique.

Valérie Dittli, tout d’abord, comment allez-vous?

Mais je vais très bien, merci!

On vous voit souvent dans le Nord vaudois. Au Comptoir, à la ferme Freymond pour la fête des éleveurs, et maintenant à Mutrux. Vous avez un lien particulier avec notre région…

J’aime bien cette région, c’est vrai. C’est un joli coin du canton, comme il y en a d’autres d’ailleurs. Et j’aime bien y venir, c’est vrai.

Après les nombreux remous de ces dernières semaines, arrivez-vous à vivre, on va dire, normalement votre rôle de conseillère d’État, sans trop de pression?

Je l’espère, oui. Evidemment, je viens de sortir d’une période qui s’est avérée difficile. J’espère aujourd’hui pouvoir enfin me remettre au travail pour faire le boulot pour lequel j’ai été élue.

Vous reprenez un département remanié au 1er juin. Avez-vous déjà pris de l’avance et mis en place certaines choses?

Oui, absolument. Il faut préparer la reprise des nouveaux services, des nouvelles directions générales. Donc c’est un boulot assez intense. Et puis, surtout, il faut créer une dynamique dans ce nouveau département. Ça ne se fait pas tout seul. Pour créer une nouvelle culture, il faut vraiment y consacrer beaucoup d’énergie.

Avez-vous déjà pu tirer des enseignements des périodes difficiles que vous évoquiez?

Je pense que c’est encore un peu tôt, parce que l’histoire n’est quand même pas encore tout à fait finie. Mais personnellement, j’ai appris, et je continue d’apprendre beaucoup de choses. Il faut aussi parfois savoir se montrer un peu critique envers soi-même. Moi je le suis en tout cas. Je vais donc tirer quelques leçons des événements de ces dernières semaines, et puis je vais aller de l’avant.

Une fois la tempête calmée, on remarque que vous profitez toujours d’un soutien assez large dans la population. Comment l’expliquez-vous?

C’est une très bonne question. Mais je n’ai pas la réponse, je ne sais pas.

La procession a passé par le village de Provence pour ensuite rejoindre l’alpage de la Caquerette.

Vous n’avez pas de groupe au Grand Conseil sur lequel vous appuyer, par contre, vous jouissez d’un certain soutien dès qu’on s’éloigne du Château…

Pour une politicienne comme moi, ce n’est pas forcément quelque chose de négatif. Je suis très touchée par le soutien que je reçois partout. Il y a un immense soutien de tous les bords de la population. Pas forcément des politiciens ou de gens actifs en politique, mais cela vient des gens. Et ça, évidemment ça me touche.

Et comment l’expliquez-vous?

Je ne sais pas vraiment. J’aime bien les humains, j’aime bien discuter avec les gens, j’aime bien mon métier finalement. La politique telle qu’elle doit être, moi je l’adore. J’adore faire quelque chose pour les gens, et c’est peut-être cet engagement, ce lien direct qui explique le soutien reçu.

Vous évoquez la politique telle qu’elle devrait être, mais pour vous quelle importance a le courage dans une carrière politique?

Je pense que c’est très important. Surtout aujourd’hui, quand on doit avancer, oser faire les choses un peu différemment, il faut savoir faire preuve de courage. Par ailleurs, la nécessité de rester réfléchie et de faire les choses dans l’ordre demeure également. Il faut trouver le bon mélange.

Comme fixer des priorités, choisir une ligne et s’y tenir?

Oui, par exemple. Et vu qu’on est dans une ferme, être droit dans ses bottes et puis tenir une ligne. Moi j’ai des principes, j’ai des valeurs et c’est ça que je défends.

Le député Fabrice Tanner (tout à droite) avait également fait le déplacement et a pris la pause avec les familles engagées.

Avec l’agriculture, notamment, vous avez l’air d’être dans votre élément. Alors qu’à la base, la population a vu arriver une juriste zougoise. Pas forcément l’archétype de la personne en lien avec la terre…

Oui, c’est vrai. Et pourtant, j’ai grandi à la campagne, dans une ferme qui est vraiment très éloignée du village. Il me fallait une heure de marche pour aller à l’école. Alors, cela fait longtemps que je n’ai pas fait de montée à l’alpage avec les vaches, comme aujourd’hui. Dans mon enfance, nous les montions du côté de Stoos.

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