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«Il faut vraiment arrêter ce malade !»

23 septembre 2013

Le septième incendie depuis le début du mois de septembre à Yverdon-les-Bains a eu lieu, vendredi, dans un bâtiment habité de la rue des Philosophes. Tous les occupants de l’immeuble ont été évacués.

Les hommes du SDIS ont évacué les occupants de l’immeuble.

C’est désormais en passe de devenir une bien triste habitude, mais, encore, et comme par déjà six fois précédemment depuis le début du mois de septembre, un nouvel incendie s’est déclaré, vendredi dernier, peu après 16h30, dans la cave du numéro 18 A de la rue des Philosophes, à Yverdon-les-Bains. Le septième, donc, depuis le 6 septembre dernier. «Lorsque j’ai ouvert la porte qui mène dans le hall d’entrée -soit à l’étage situé au-dessus des caves /n.d.l.r)-, j’ai vu toute cette fumée et entendu que cela crépitait en bas, raconte le concierge de l’immeuble. J’ai appelé pour savoir s’il y avait quelqu’un, mais personne ne m’a répondu. J’ai alors tout de suite appelé les pompiers.»

Des hommes du Service Défense Incendie et Secours régional (SDIS) qui, rapidement arrivés sur les lieux du sinistre, ont pu circonscrire le feu de cave dans de brefs délais. «Mais l’une des difficultés a été le fort dégagement de fumée qui a gagné les corridors de tout l’immeuble», explique Pierre-Olivier Gaudard, l’officier de presse de la Police cantonale.

Poste sanitaire

La fumée a fini par gagner tous les étages de l’immeuble.

Une fumée qui a même fini par gagner certains des 24 appartements de l’immeuble, raison pour laquelle, après les avoir tous inspectés, les pompiers ont procédé à l’évacuation des 21 personnes présentes dans l’immeuble au moment de l’incendie. Toutes ont ensuite été déplacées dans le jardin d’une maison voisine, afin d’y subir des examens médicaux. «L’objectif est d’exclure une intoxication, détaillait, pendant les opérations de secours, un des ambulanciers. Nous contrôlons, entres autres, si les personnes n’ont pas de difficultés à respirer ou des céphalées, et nous mesurons leur pression artérielle, ainsi que leur taux de saturation en oxygène.»

Au final, cinq personnes ont été transportées à l’Hôpital d’Yverdon-les-Bains pour y subir des contrôles plus poussés, parmi lesquelles un bébé de 2 mois, une femme enceinte et une dame âgée qui s’est retrouvée désorientée dans la cage d’escaliers. «Toutes ces personnes hospitalisées sont hors de danger», a précisé, hier, Pierre-Olivier Gaudard.

Quant aux autres évacués, ils ont été pris en charge par la Protection civile et temporairement logés dans l’abri PC, situé sous l’école d’ingénieurs. Des habitants dont, vendredi soir peu après 21h30 -et alors qu’une entreprise de nettoyage et les pompiers s’affairaient encore à sécuriser et rendre l’immeuble praticable-, on nous assurait qu’ils allaient pouvoir regagner leur logement encore dans la soirée.

C’est dans cette cave que le feu s’est déclaré vendredi.

Cet énième sinistre -un jour après l’appel à témoins lancé par la Police cantonale qui confirmait que, depuis le début de l’année, une soixantaine d’incendies volontaires ont été boutés dans la région d’Yverdon- les-Bains- ne fait, comme chacun peut s’en douter, qu’ajouter à la peur des Yverdonnois. Et ceci, même si, pour l’heure, rien ne permet de lier formellement tous ces événements.
Une psychose d’autant plus légitime que si, jusqu’ici, les bâtiments visés étaient inhabités, l’incendie de vendredi a clairement mis en danger des dizaines de personnes. «Maintenant, c’est très grave. Il faut vraiment arrêter ce malade», a-ton ainsi pu entendre de la bouche de plusieurs personnes présentes à la rue des Philosophes vendredi.

A noter que cet événement a nécessité l’intervention du SDIS Nord vaudois avec 30 hommes et 15 véhicules, de quatre patrouilles de la Gendarmerie, de 11 hommes de la Police du Nord vaudois, de 3 ambulances et du SMUR d’Yverdon et de Lausanne, du poste médical avancé avec 11 personnes, de la Protection civile avec 10 hommes, et du véhicule de Soutien sanitaire opérationnel de la PC de Payerne.

Raphaël Muriset