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Il manquait un invité à L’Amalgame…

8 décembre 2014

La salle de concerts yverdonnoise n’aurait jamais atteint la «majorité» sans le soutien indéfectible de la famille Decker, qui y a laissé des centaines de milliers de francs.

La famille Decker était «la grande absente» de la cérémonie... © Duvoisin -a

La famille Decker était «la grande absente» de la cérémonie…

L’Amalgame vient de fêter ses vingt ans d’existence. Avec le temps, la salle yverdonnoise est devenue une véritable institution culturelle. Elle permet à la fois d’offrir une scène aux groupes musicaux de la région, et d’attirer des formations plus expérimentées, voire de véritables vedettes. Il était donc tout naturel de fêter ces vingt ans d’existence en mettant l’accent sur l’aspect tout à fait extraordinaire de cette aventure, lancée par l’association GAME.

De comité en comité

Cela dit, cet anniversaire, doit être aussi l’occasion de rendre hommage à Charles Decker, qui a soutenu cette salle bien au-delà de la raison. Mais chez lui, c’est le coeur qui parlait. En effet, entre les loyers effacés à chaque changement de comité de l’association, et un «light show» qui n’a jamais été remboursé, ce sont plus de 300 000 francs qui ont été engloutis dans la mythique salle yverdonnoise. Sans regret, c’est important de le rappeler.

«Dès l’achat du site Sports 5, Charles a fait de grands travaux pour L’Amalgame. A l’époque, le site était chauffé avec des déchets de bois. Il a fait installer un chauffage pour la salle et fait des travaux pour la rendre conforme», se souviennent son épouse Françoise et sa fille Fabienne.

La ventilation, le parquet, les issues de secours ont été réalisés. Plus tard, il y a eu l’aménagement de l’annexe, avec une cuisine, des douches, des WC et des loges pour les artistes. Charles Decker avait alors invité tous les locataires du site à un apéritif pour marquer la fin des travaux.

On efface tout et…

A chaque changement de comité de l’association, il y avait une ardoise. Charles Decker l’effaçait, en disant à ses proches: «Il faut faire confiance à ces jeunes, avant d’ajouter: on passe l’éponge sur les anciennes dettes. Il y a mis beaucoup de coeur et d’argent», relèvent ses proches. Il en a été de même avec le «light show», dont on ne saura jamais s’il a été financé ou non par la Loterie Romande. Le fait est que le propriétaire a avancé les 120 000 francs nécessaires à cette réalisation.

Il est vrai que pour sa ville, Charles Decker ne comptait pas. Faire quelque chose pour la jeunesse tenait chez lui d’une seconde nature. Et pour tous les âges. Le CRA (Centre de rencontre et d’animation) et le Jardin ouvert, situé à l’avenue des Bains, sont deux institutions qu’il portait dans son coeur et que ses proches soutiennent encore aujourd’hui.

La Ville d’Yverdon-les-Bains a augmenté son soutien à la salle alternative dans un passé récent, de manière à lui permettre, notamment, de régler le loyer. Le syndic a, lors de la partie officielle, remercié la famille Decker… qui n’était pas dans liste des invités.

Mais le mécène n’en aurait sans doute pas tenu rigueur aux organisateurs. Dans son action, la discrétion était instituée en règle de vie.

Isidore Raposo