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«Il nous manque cinq points»

19 novembre 2015

Football – 1re ligue – Julien Marendaz, le jeune entraîneur d’Yverdon Sport, revient sur le tour automnal de son équipe, qui reste en embuscade.

Julien Marendaz a répondu seul aux interrogations qu’a suscité le premier tour de son équipe, que l’on peut qualifier de bon, mais sans plus. © Michel Duperrex

Julien Marendaz a répondu seul aux interrogations qu’a suscité le premier tour de son équipe, que l’on peut qualifier de bon, mais sans plus.

Débarqué, durant l’été, des 3 Sapins au Stade Municipal, dans une nouvelle dimension, Julien Marendaz a mené sa première demi-campagne à la tête d’Yverdon Sport. Alors que son équipe pointe au 5e rang, avec 23 points en 14 matches, le jeune entraîneur de 33 ans dresse le bilan.

La position au classement

«Aujourd’hui, il nous manque quatre ou cinq points, surtout au regard de la physionomie des parties, estime le mentor yverdonnois. On avance peu avec des matches nuls.» YS en a concédé cinq. Cela dit, il souligne que son équipe n’a été battue que trois fois.

Alors que douze matches seront au programme à la reprise, les Yverdonnois sont «complètement dans le coup», si l’on en croit le discours du boss. Ils ont six unités de retard sur les leaders et quatre sur la 3e place, certainement synonyme d’accession aux finales de promotion en juin prochain. «Il vaut parfois mieux être chasseur que chassé. L’an passé, Azzurri Lausanne était en tête à la pause et n’a, ensuite, pas joué les finales», se convainc l’ex-entraîneur d’Echallens.

Les problèmes en attaque

YS n’a marqué que 18 fois depuis le début du championnat. C’est bien moins que les autres équipes du top 5 (24 buts inscrits pour les unes et 37 pour les meilleures). «Le problème ne vient pas du jeu, car on s’est créé des occasions nettes à chaque match, mais on ne marque pas assez, pointe Julien Marendaz. On a manqué de confiance, de réussite et de conviction. Tout est lié à l’aspect mental. On doit être plus convaincus dans le dernier geste.» Le technicien a tenté plusieurs ajustements, changeant tant les systèmes que les hommes et leur positionnement. Les choses ont évolué positivement en fin de tour. La belle victoire 3-0 contre Stade-Lausanne résume, pourtant, les ennuis rencontrés, estime-t-il: «On inscrit trois buts, certes, mais on a eu douze occasions.»

Les enseignements de l’automne vont, forcément, influer sur le mercato hivernal. Le club souhaite consolider son secteur offensif. «J’ai donné mon avis sur le profil des renforts dont j’ai besoin», indique le coach.

Le passage à vide

Après un bon départ, Yverdon a connu un inquiétant passage à vide d’un peu plus d’un mois, soit cinq matches (quatre nuls et un revers). Aux yeux de l’entraîneur, les soucis rencontrés à cet instant sont avant tout le reflet des problèmes de concrétisation rencontrés durant tout l’automne. YS n’a, d’ailleurs, trouvé le chemin des filets que trois fois durant sa mauvaise passe. «Il suffit de jeter un oeil sur notre goal-average (réd: 18-13) pour s’en convaincre. Car, même en cette période, on ne prenait quasiment pas de but (réd: en l’occurrence, quatre)», analyse Julien Marendaz. C’est certain, l’arrièregarde, et tout particulièrement son excellente charnière centrale Rossé – Dia, n’a jamais constitué le problème.

Il ne s’agissait pas, non plus, de soucis de blessures ou de suspensions. Moins conquérante, plus timorée, l’équipe a mis du temps à sortir la tête de l’eau. «On a certainement manqué d’un peu de solidarité. Cellelà même dont on avait fait preuve dans les premiers matches, quand on s’était retrouvés à dix contre onze, et qu’on avait réussi à gagner, souligne l’entraîneur. Construire un groupe, avec autant de nouveaux joueurs, demande du temps. On a retrouvé cet état d’esprit dans le final.»

Les mouvements de joueurs

L’effectif yverdonnois a connu quelques retouches en cours de route, quand Eros Pitronaci, puis Yannick Bovay, mécontents de leur temps de jeu après six rondes, ont décidé de rejoindre Bavois. Ils ont été remplacés par Carl Martinet et Shqiprim Morina, arrivés respectivement d’Echallens et Nyon. «Je ne m’attendais pas à ces départs, car tous deux ont participé et je comptais sur eux, glisse l’entraîneur. Il y avait déjà eu beaucoup de changements durant l’été. Il a fallu un peu jongler, réapprendre à se connaître, recréer des automatismes. Tout ça ne tombe pas du ciel.»

Le passage à vide de l’équipe est arrivé à cette période. «Il est possible que cette situation nous ait affecté», concède Julien Marendaz, un homme ouvert, qui a déjà su se faire apprécier dans les travées du Stade Municipal.

 

Les trois hommes du premier tour

Allan Eleouet

© Champi -a

Il a débuté la saison en tant que remplaçant, mais a gagné ses galons de titulaire à part entière. Dribbleur fou -tant sur son couloir qu’en pointe, lors du dernier match-, le transfuge de Bavois a été de loin l’Yverdonnois le plus déséquilibrant, et le public du Stade Municipal ne s’y est pas trompé. Il ne lui a manqué qu’un peu plus de clairvoyance à la finition (quatre buts tout de même).

 

Florian Gudit

© Champi -aDe retour à la maison, le «Gattuso d’Arrissoules » fait l’unanimité dans l’axe du terrain yverdonnois. Tenace et teigneux à souhait, le récupérateur a rapidement pris ses aises dans le dispositif de Julien Marendaz, malgré un coup de moins bien dans la période plus difficile rencontrée par YS. Il a, de par son tempérament, pris de l’importance dans le vestiaire.

 

Ludovic Zwahlen

© Champi -aPropre dans toutes ses interventions, le Baulméran de 22 ans respire la sérénité. Une assurance qu’il transmet à ses coéquipiers durant les matches. Avec lui, Yverdon Sport dispose d’un gardien de la région et d’avenir, capable de sauver les meubles dans les moments chauds. Si YS n’a encaissé que treize buts en quatorze rencontres, c’est notamment grâce à lui.

Manuel Gremion