Sainte-Croix – Steve Jaunin et son cheptel participent à un concours continental de chiens de berger lors du Festival des Terroirs sans frontière, qui a lieu dès ce soir et jusqu’à dimanche à la Grand’Borne.
Assis sur l’herbe fraîche, Lumos, un chien de berger des Pyrénées, observe d’un regard vif le troupeau de moutons de son maître Steve Jaunin. Agé de trois ans, le robuste animal tend l’oreille, prêt à s’élancer pour ramener une brebis égarée vers le cheptel. Parti de la Ronde Noire, mardi soir, le berger a parcouru 24 kilomètres durant la journée pour arriver le soir-même à Sainte-Croix avec ses 143 ovins. Ce week-end, il participera à la 18e édition du Festival des Terroirs sans frontière, qui se déroule dès ce soir et jusqu’à dimanche, au lieu-dit la Grand’Borne. A la frontière franco-suisse, Steve Jaunin organisera d’ailleurs un concours continental de chiens de berger.
«La traversée a été assez rude, glisse-t-il. On est passés par Mauborget, les Cluds et les Rasses, mais sur la grande route, les voitures roulaient beaucoup trop vite. C’est énervant!» Après avoir dormi sous une tente à deux pas de la manufacture de boîtes à musique de luxe Reuge, le pasteur est prêt à lever le camp, ce mercredi matin. «On va traverser les rues Neuve et du Tyrol et j’espère qu’on arrivera à L’Auberson en début d’après-midi (ndlr: mercredi)», explique-t-il, tout en retirant les filets de sa clôture éphémère. «J’étais responsable d’un département médical. En 2001, j’ai reçu une décharge électrique de 20 000 volts qui a changé ma vie.» Epileptique, ce sont ses chiens qui l’alertent quand ils sentent que leur maître va faire une crise. Et d’ajouter: «J’aime cet équilibre entre l’environnement, les moutons et moi-même».
Prêts au départ
Avec son ami argovien Fritz Stammbach, qui apprend tous les rudiments du métier à ses côtés avec son jeune beauceron, Steve Jaunin quitte le Technopôle de Sainte-Croix. Sur le chemin qui mène au centre du village, il rencontre Mireille Jaccard, venue l’accompagner. «Petite, mes parents possédaient un petit troupeau de moutons, révèle l’habitante de L’Auberson. J’ai toujours été fascinée par la transhumance. Je ne sais pas pourquoi, mais ça réveille à chaque fois une émotion en moi.»
Si la plupart des badauds sont enthousiastes à l’idée de rencontrer le cheptel, certaines personnes furibondes n’hésitent pas à insulter le berger et son chien sous nos yeux ébahis. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, «les gens ne sont pas toujours tolérants», lance-t-il. Et de poursuivre: «En plaine, j’ai deux chiens des Pyrénées et je vais devoir m’en séparer. Des voisins se sont plaints parce qu’ils aboyaient la nuit, mais ils font leur job, été comme hiver!»
Sur les hauteurs du village de Sainte-Croix, on laisse le berger et son chien poursuivre leur chemin en direction du Mont des Cerfs. Une fois le week-end passé, il redescendra en plaine où il propose ses services en éco-pâturage. Prochainement, il laissera son cheptel paître dans les vignes de Bonvillars et environs, une manière naturelle de faucher l’herbe.
Plus d’informations sur le Festival des Terroirs sans frontière sur:
www.yverdonlesbainsregion.ch