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Ils alignent les mots pour la bonne cause
Chavornay, 16 janvier 2019. Collège, prix de la dictée, de g à dr: Anne Gallego (doyenne), Stéphane Baggiolini, Anne Fournand (directrice). © Michel Duperrex

Ils alignent les mots pour la bonne cause

21 janvier 2019 | Edition N°2418

Chavornay –  Les élèves de 5e et de 6e année ont participé à une dictée sponsorisée. Ils ont reversé l’argent à l’association African Puzzle de Stéphane Baggiolini.

«Le lion n’était pas le roi des animaux. Du moins, il ne l’était pas au départ. C’était plutôt Dankélé, un grand buffle noir de la savane, qui régnait sur le peuple des bêtes. Le roi Dankélé était un grand tyran, un roi qui gouvernait sans foi ni loi.» Les élèves de 5e et de 6e primaire de l’Etablissement scolaire de Chavornay et environs ont planché sur les premières lignes de ce conte malien et sur les suivantes, le 22 novembre dernier. Une fois n’est pas coutume, ce n’était pas une note qu’il y avait à la clé mais de l’argent, puisqu’il s’agissait d’une dictée sponsorisée et caritative.

Pour l’occasion, chaque élève avait demandé à sa famille ou à ses proches de miser une petite somme – dix centimes au minimum – pour chaque mot écrit juste. Le but? Soutenir l’association African Puzzle (lire encadré), fondée par leur enseignant de travaux manuels, Stéphane Baggiolini.

«Ce type de dictée existe depuis vingt ans à Yverdon-les-Bains et rencontre un fort succès», raconte la doyenne Anne Gallego qui, avec la directrice, a décidé de proposer cet exercice aux élèves. «Stéphane organise régulièrement un repas de soutien en faveur de son association, poursuit la doyenne. On s’est dit que ce serait sympa de donner un petit coup de pouce à notre manière.»

Une application hors norme

Si les élèves de 5e année primaire ont bûché uniquement sur la première partie du conte, ceux de 6e ont sué jusqu’au point final. Au moment des corrections, «nous avons été très étonnés qu’ils aient écrit leur texte avec autant d’application», assure Anne Gallego.

Au total, les 200 écoliers, âgés de 8 à 10 ans, ont récolté 5580 francs en faveur de l’organisation. «On ne s’attendait pas à une telle somme. Les parents, les grands-parents, les voisins: tout le monde avait joué le jeu. C’était incroyable», indique la doyenne.

Quant à Stéphane Baggiolini, il a été très touché que la direction attribue cette somme à son association. «J’ai même versé une larme», affirme-t-il. A la fin du semestre, il est prévu que l’enseignant de travaux manuels se rende dans chaque classe pour présenter African Puzzle. L’argent récolté servira notamment à financer des uniformes scolaires, des ardoises pour les écoliers et du matériel informatique.

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Un soutien en faveur des écoliers béninois

En 2010, Stéphane Baggiolini et son épouse Natascha décident de quitter la Suisse avec leurs deux enfants pour un voyage de six mois. Après avoir parcouru la France, l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Togo, ils arrivent au Bénin. A Sègbohouè, un village situé près du lac Ahémé, ils  construisent une salle informatique pour l’école qui avait été fondée, quelques décennies auparavant, par Hélène Baggiolini, la maman de l’enseignant en travaux manuels.

Un an après ce voyage, Stéphane et Natascha Baggiolini fondent l’association African Puzzle. Sous forme de parrainage, celle-ci fournit du matériel scolaire pour les écoliers béninois, tels que des livres et des manuels. En 2015, en partenariat avec l’Ecole des métiers de Lausanne (ETML), ils ont créé une salle d’informatique mobile dans un container.

Un repas de soutien en faveur d’African Puzzle aura lieu le 9 mars prochain à Chavornay, à 18h30. Inscription sur la page Facebook de l’association.

Valérie Beauverd