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Ils mettent le coeur à l’ouvrage

28 août 2009
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Arnaud, Christian, Thierry Carbonell (responsable), Khalil, Arnaud et Frédéric posent fièrement devant leur mur en pierre de Vollèges. ©Muriel Antille

Les Compagnons de la pierre sèche créent depuis dix-sept ans des murs en pierre sèche, à la plus grande satisfaction de leurs clients, lesquels ont aussi conscience de jouer un rôle social, comme Olivier Salvi à Baulmes, lequel a commandé à l’association yverdonnoise un magnifique mur en pierre de Vollèges.


«On préfère être ici que dans l’atelier, c’est clair! En travaillant pour un privé et en faisant partie intégrante du chantier, nous nous sentons valorisés. Nous sentons que les gens ont besoin de nous, que nous avons de l’importance, cela fait chaud au coeur!» Christian souffre d’épilepsie et vit à Yverdon, à la Fondation Saint-Georges. Il y effectue divers travaux de poterie, mais fait également partie des Compagnons de la pierre sèche, un petit groupe créé il y a dix-sept ans et dont le fondateur et responsable est l’éducateur spécialisé, et professionnel de la pierre sèche, Thierry Carbonell. 

«Nous réalisons quatre à cinq mandats par année, en moyenne», précise le Cévenol, en supervisant sa fine équipe, composée de cinq personnes en situation de handicap. Le but des Compagnons de la pierre sèche est de renforcer l’identité professionnelle des résidants, en les intégrant à la vie réelle, comme ici à Baulmes. 

Olivier Salvi n’a en effet pas hésité à leur confier la construction de deux murs de sa villa, dont le premier, long de vingt mètres et d’une hauteur d’environ 1m50, a été réalisé en deux semaines! «Le deuxième mur sera plus haut», s’enthousiasme déjà Arnaud, en désignant le haut du garage du propriétaire, d’où partira le deuxième mur, haut de 2m80. Olivier Salvi organise lui-même le transport des pierres depuis la carrière valaisanne de Vollèges, et les cinq compagnons, sous la conduite de Thierry Carbonell, s’occuperont de l’édification de l’ouvrage. «L’important, c’est d’être très précis! Il faut que le mur soit plat et régulier, sinon le propriétaire ne sera pas content! On ne met jamais de ciment dans un mur en pierre sèche, mais on cale les pierres avec de plus petites pierres ou du gravier. C’est comme un gros puzzle», précise Arnaud, au débit de parole aussi impressionnant que son enthousiasme pour ce projet. Le propriétaire n’hésitera lui pas à recommander les Compagnons à ses connaissances, tant il se montre satisfait de leur travail: «La voisine m’a même félicité pour cet ouvrage!» 

Il faut dire que rien n’est laissé au hasard par Thierry et son équipe, la petite troupe ayant reçu une formation en France sur la technique de l’encorbellement notamment.  Un projet social, de qualité, permettant l’intégration de personnes en difficulté. Comment ne pas s’enthousiasmer pour les Compagnons de la pierre sèche?

Timothée Guillemin