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Ils paient le prix fort pour participer à Baselworld

27 mars 2014

Les PME paient parfois le prix pour participer à l’événement de portée internationale qui commence aujourd’hui dans la Cité rhénane. Deux exemples avec des acteurs régionaux.

Sylvain Bourgeois et Marc Corven avec des exemplaires de leur marque lancée à l’occasion de Baselworld 2013. Ils reviennent cette année avec une montre ronde et et une montre automatique.

Sylvain Bourgeois et Marc Corven avec des exemplaires de leur marque lancée à l’occasion de Baselworld 2013. Ils reviennent cette année avec une montre ronde et et une montre automatique.

Durant une semaine, de nombreux regards et convoitises seront suspendus aux horloges, montres, automates, oiseaux chanteurs, bijoux, pierres précieuses et autres objets de luxe présentés à l’édition 2014 de Baselworld. Cet événement d’envergure mondiale revêt une importance vitale pour les acteurs du domaine, qui consentent à réaliser de gros investissements pour y participer.

Tandis que, pour les poids lourds, l’enjeu consiste à présenter les dernières innovations et fixer des niveaux de commande, les plus petites structures veulent s’y faire connaître et créer un réseau de distribution. Une démarche qui a son coût. «C’est notre deuxième présence à Bâle.

L’an passé, nous avons investi au total 200 000 francs suisses pour y être. Les budgets sont très importants, voire parfois prohibitifs pour les jeunes sociétés. Par exemple, le prix des hôtels fait plus que doubler et la ligne wi-fi utilisée lors des huit jours d’exposition coûte un an d’abonnement», indique Stéphane Velan, directeur général de la société Frères Rochat S.A., basée au Brassus. Si, cette fois-ci, la somme à injecter est inférieure, le matériel du stand étant repris, la participation de l’entreprise combière de six collaborateurs n’était pas garantie. «Nous avons décidé d’y aller il y a environ dix jours. Le retour direct sur investissement est négatif pour nous, mais les contacts réalisés sur place économisent le temps et l’argent liés aux déplacements dans le monde», commente Stéphane Velan.

Ventes postérieures

En 2013, l’établissement de nouvelles relations au salon bâlois a permis de concrétiser plusieurs ventes il y a deux mois, à la foire de Doha, au Qatar. Une belle opération sachant que les oiseaux chanteurs de Frères Rochat S.A. Sont vendus au minimum 1 million de francs la pièce.

Le Ballaigui Sylvain Bourgeois et son associé Marc Corven avaient choisi Baselworld pour lancer officiellement leur marque l’année dernière. Une option aux retombées favorables. «Les gens étaient étonnés de nous y voir peu de temps après le lancement de notre société. Notre présence à Bâle nous a permis d’être pris au sérieux», indique-t-il. D’autre part, l’édition 2013 de l’événement «a ouvert des marchés. Nous avons vendus quelques produits sur place et noué de bons contacts avec des distributeurs. Ceux-ci se sont concrétisés ultérieurement par des commandes à destination des Philippines, de l’Indonésie et du Moyen- Orient», précise Sylvain Bourgeois.

Malgré ces notes positives, la participation de Luxrod S.A. À l’édition de Baselworld qui débute aujourd’hui a également fait l’objet d’une mûre réflexion. «Cela nous coûte plusieurs dizaines de milliers de francs. Nous réalisons beaucoup de choses nous-mêmes et logeons chez des connaissances», indique Sylvain Bourgeois. «Faut-il être à Bâle ? Est une question que de nombreux collègues se posent. Néanmoins, selon moi, il s’agit d’un passage quasi obligé pour bénéficier d’une bonne image», conclut le Nord-Vaudois.

 

Le salon de Bâle est devenu un événement incontournable

Le rendez-vous des entreprises régionales

«Les horlogers de la vallée de Joux descendent à Bâle depuis des siècles. Philippe Belais, directeur et propriétaire de Claude Meylan S.A., une société de sept collaborateurs basée à L’Abbaye, relève l’importance de Baselworld pour sa structure. «La moitié de notre activité s’y concentre. Cet événement auquel nous participons depuis plus de 25 ans est devenu quasi incontournable». Dans le but de répondre aux attentes de clients «toujours avides de nouveautés», l’entreprise spécialisée dans le squelette de la montre présente sa nouvelle ligne «fenêtre sur temps» et une pièce, la «tortue du lac de Joux», à l’effigie du reptile. La manufacture Reuge, de Sainte-Croix, n’a pas non plus boudé le rendez-vous. Elle y présentera ses dernières créations de boîtes à musique, mais également une collaboration passionnante avec la prestigieuse société L’Epée : une horloge d’une réserve de marche de 40 jours, jouant 12 mélodies différentes. Baselworld donnera aussi l’occasion de découvrir un mouvement musical miniature se transformant en haut-parleur, une solution créée par la société JMC Lutherie, du Brassus.

Ludovic Pillonel