Ils souhaitent que la piscine revive

Les cours d’aquafitness de Corinne Besançon auraient dû reprendre lundi passé dans le bassin du Centre sportif de Valeyres-sous-Montagny. Ils recommenceront peut-être ailleurs, à une date ultérieure. La direction du Centre a en effet décidé de vider le bassin définitivement, les investissements exigés par le Canton étant jugés excessifs par l’entreprise familiale propriétaire (voir La Région du mercredi 5 août 2009).

A l’instar d’autres utilisateurs, Corinne a appris la fermeture il y a environ trois semaines, de la bouche du directeur du Centre, Jean-Claude Perrier. Depuis, elle cherche des solutions, avec ses 150 clients, qu’elle a sur les bras, avec la direction du Centre, à qui elle a adressé une lettre lui demandant de reconsidérer sa décision, de lui accorder un délai, le temps qu’elle retrouve un nouvel outil de travail. Peut-être existe-il dans la région une piscine privée suffisamment grande pour satisfaire les besoins de ses clients.

Enseignante de cours bébés-nageurs, Françoise Pilet se retrouve elle aussi embarrassée. Sur sa trentaine de clients, une dizaine ont été dirigés vers d’autres sites: «Le reste, ce sont des clients perdus. Alors, si cela pouvait fonctionner, ce serait génial. La piscine pourrait être mise en location, la charge du gardiennage revenant aux utilisateurs. Le système existe à Lausanne et marche très bien.» Françoise a déjà du affronter une telle situation en 2001 à Genève: «Ce genre d’épreuve fait partie des risques des indépendants.» Elle relève le manque de bassins dans la région et «le peu d’investissements étatiques pour faire en sorte que le maximum d’enfants puissent apprendre à nager. Un tiers des écoliers ne bénéficient pas de cours de natation relevait la presse, en 2008».

«Les activités aquatiques ont toujours plus de succès, relève Corinne Besançon. La preuve. Toutes les piscines que j’ai contactées dernièrement sont toutes suroccupées.» Dans ses démarches, l’enseignante est soutenue par de nombreuses personnes. «Je suis une cliente de Corinne, et mes enfants suivent des cours de tennis au Centre, explique ainsi Lise Ehrenberg. Nous sommes aussi des clients du café. Nous faisons marcher le Centre à tous les niveaux.»

«Personnellement, je perds un entraînement extrêmement salutaire, relève un autre nageur, Roger Louys. Je suis client depuis dix ans. Ne serait-il pas possible de remettre de l’eau dans la piscine jusqu’à Noël? Une table ronde aurait été souhaitable…»

Une pétition

Une lettre avec les signatures des clients de Corinne devrait arriver aujourd’hui sur le bureau de Jean-Claude Perrier. Soulignant la forte mobilisation pour que la piscine «ne meure pas» et «les propositions d’aide pour la mise en conformité du centre aquatique», les aquaphiles demandent que la direction reconsidère sa décision.

«Suite à cette missive, une table ronde pourrait être organisée, imaginent Lise et Roger. Elle réunirait toutes les parties concernées: la direction du centre, des clients et les professionnels utilisateurs de la piscine.»