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«J’adore la discipline, la rigueur»
Philippe Stengel. © Michel Duperrex

«J’adore la discipline, la rigueur»

26 mai 2023 | Edition N°3462

Hockey – 2e ligue - Ça bouge au HC Yverdon! Le Chaux-de-Fonnier Philippe Stengel succède à Martin Roh sur le banc de la première équipe. Rencontre.

Philippe Stengel, qu’est-ce qui vous a convaincu de reprendre l’équipe fanion du HC Yverdon?

Je suis un passionné de hockey, cela fait passablement d’années que je l’enseigne. Dès que j’ai eu les premiers contacts avec le club, la question ne s’est pas posée longtemps, j’ai saisi l’opportunité. Le challenge, c’est de travailler avec les jeunes, qui sont l’avenir du club, de repartir avec des bases. Je suis pour la formation, je me suis notamment occupé des juniors de La Chaux-de-Fonds puis d’Uni Neuchâtel, où j’étais entraîneur professionnel. Le Covid a bouleversé les choses, ce qui m’a mené au poste de responsable de l’intendance des stades sportifs de la ville d’Yverdon, que j’occupe depuis deux ans et demi.

Avec un détour par le HC Saint-Imier…

J’y avais joué à l’époque, c’était un peu un retour à la maison. Mais c’est une aventure qui a été courte pour des raisons de santé. Maintenant que je suis implanté à Yverdon (ndlr: il vit cependant toujours à La Chaux-de-Fonds et fait les trajets tous les jours), c’était une opportunité de donner un coup de main au HCY.

Avez-vous eu l’occasion de voir les Yverdonnois jouer, la saison passée?

Pas la «une», mais je connais un peu les contingents, notamment du mouvement junior, parce que j’ai des enfants qui jouent au hockey, et c’est un monde qui est petit. Je ne connais pas encore tous les détails du club, mais ce sont des choses que j’apprendrai au fur et à mesure. Cela fait aussi une dizaine d’années que je suis impliqué avec les sélections Jura-Neuchâtel M13-M14, ce qui veut dire qu’une partie de la génération que j’ai eue il y a dix ans joue désormais dans des équipes d’actifs.

Le fait que le HCY ait été relégué en 2e ligue à la fin de la saison écoulée a-t-il pesé sur votre décision?

Non, que ça ait été une opportunité de coacher en 1re ou en 2e ligue, je l’aurais saisie. Entraîner une équipe d’adultes, c’est un défi qui est très valorisant. Après les saisons difficiles qu’Yverdon a vécu ces dernières années, je pense qu’il faut faire un pas en arrière pour mieux rebondir. Il faudra être patient, solidifier nos bases, retrouver le goût de la victoire. Ce ne sera pas une saison facile, car l’équipe a été rajeunie. Il faudra trouver une alchimie entre les plus anciens et la nouvelle génération.

Le contingent n’est pas encore bouclé, mais plusieurs joueurs plus expérimentés ont annoncé qu’ils ne continueraient pas avec le HCY. Cela complique-t-il votre tâche?

Non, au contraire, car il y aura un nouveau noyau à créer, des responsabilités à prendre. Il faudra à la fois faire et donner confiance aux jeunes. Du moment que je suis nouveau, c’est une bonne occasion de repartir avec une nouvelle base, un nouvel état d’esprit. Et après une saison difficile, je peux comprendre qu’on y réfléchisse à deux fois avant de s’engager pour un exercice supplémentaire.

Vous aurez Jimi Tinguely comme assistant, ancien joueur du HC Yverdon. Le connaissiez-vous d’avant?

On s’est croisés, mais on n’a jamais travaillé ensemble. Ce n’est pas moi qui l’ai choisi mais, encore une fois, c’est l’occasion de repartir sur de bonnes bases, avec de nouvelles personnes. On ne part pas sur un rituel, on aura besoin d’apprendre à se connaître.

Avez-vous votre mot à dire sur le futur effectif?

Il y a beaucoup d’échanges avec Jiri Rambousek (ndlr: le directeur sportif du HCY), on discute des besoins, de là où il pourrait manquer des apports, offensifs ou défensifs. Aujourd’hui, on est quand même dans une situation où il est de plus en plus difficile de trouver des joueurs qui veulent venir jouer avec la passion, le cœur, et pas pour l’aspect financier. Qui, selon moi, ne devrait pas exister en 2e ligue.

L’équipe a repris la préparation d’été. L’avez-vous déjà rencontrée?

Je vais passer cette semaine pour faire sa connaissance, avoir des échanges avec ceux qui sont présents. Je me réjouis vivement!

Jouer dans une ligue d’adultes avec une formation qui s’appuiera sur des jeunes du club encore en âge d’évoluer en juniors, ce sera un vrai challenge, non?

Oui, et je reviens sur le fait qu’il faudra se montrer patient. Certains vont performer plus vite que d’autres, et les résultats au départ seront peu importants, étant donné qu’on va élargir le cadre, offrir une chance à tout le monde. Et on part à la découverte de ce championnat de 2e ligue. Où se situera-t-on avec l’équipe qu’on aura à disposition? On peut très bien être une surprise, avoir un rôle de favori, les questions sont encore ouvertes. Mais il n’y aura aucune pression, l’objectif est de faire confiance à un maximum de joueurs. Puis, au moment voulu, on prendra les bonnes décisions avec le comité.

Comment vous décririez-vous, en tant qu’entraîneur?

J’adore la discipline, la rigueur. J’ai quand même une mentalité de Suisse-Allemand: ça ne lâche rien, ça va jusqu’au bout. Mais je demande aussi qu’il y ait beaucoup de plaisir dans tout ce que les joueurs entreprennent. Du moment que je m’investis, je considère qu’on est tous dans le même bateau. Je suis pour mettre l’accent sur la cohésion d’équipe, l’ambiance de vestiaire. Je pars du principe qu’on doit s’investir, se donner les moyens, et ça nous emmènera là où ça nous emmènera.

En tant qu’ancien attaquant, allez-vous mettre l’accent sur le jeu offensif?

J’ai très vite été polyvalent, car on me mettait à l’arrière dans les situations spéciales. J’avais une vision du jeu qui me permettait d’évoluer dans ces deux positions. J’apprécie la polyvalence, pour posséder un maximum de choix en tant qu’entraîneur, car on n’est pas à l’abri d’avoir des blessés. La base, c’est l’aspect défensif. Mais j’adore la transition et le jeu offensif. Ce sera à moi de voir quelle forme de jeu adopter en fonction du contingent qu’on aura à disposition.

 

 

Gaël Vidmer: «Ça commence à bouger dans le bon sens»

Gaël Vidmer. © Michel Duperrex

Les discussions sont encore en cours concernant l’effectif de la première équipe. «Il y a beaucoup de départs, mais ça commence à bouger dans le bon sens, il y a de l’intérêt de jeunes de 20-25 ans qui ont largement le niveau pour la 2e ligue et de quelques personnes d’expérience», se réjouit le président du HC Yverdon Gaël Vidmer, qui ne cache pas être plus serein qu’en fin de saison, lorsque la relégation a été actée.

«Je suis un peu déçu de certains concernant leur manière de communiquer. Mais je crois que c’est un peu courant dans le sport amateur, il faudra que je m’y fasse. Et comme je suis clubiste, je ne vois pas pourquoi certains sont allés chercher une place ailleurs pour jouer en 1re ligue, alors qu’ils avaient quelque chose ici en 2e ligue et qu’il n’y a, à mon avis, plus une grande différence entre les deux niveaux. Mais je ne peux pas le leur reprocher et je ne suis pas rancunier à leur égard, même si je trouve dommage pour eux de quitter un club sur une relégation, de partir une fois que le bateau a coulé. Tous les partants ont plus ou moins donné leurs raisons, que ce soit pour se rapprocher de leur lieu de domicile, parce qu’ils étaient encore attirés par la 1re ligue ou pour jouer dans une équipe dans laquelle ils ont plus de copains.»

Martin Roh ne souhaitait pas poursuivre avec la «une»

Le fait que le nouvel entraîneur de la première équipe soit désormais connu devrait aider à boucler les dernières discussions. «On cherchait quelqu’un car, après discussion avec Martin Roh, il s’est avéré qu’il préférait prendre une équipe de juniors plutôt que garder la une. On a eu trois-quatre candidats, qui étaient tous intéressants. Mais, après avoir abordé le budget et ce qu’on attendait d’eux, il n’y a en a qu’un qui est resté.» Philippe Stengel, donc.

«Je pense que ce sera une saison de transition, poursuit Gaël Vidmer. L’idée est de jouer avec les joueurs que l’on a, du club, ainsi que ceux qui sont disponibles sur le marché, et de voir où on se situe. On n’a pas envie de se focaliser sur l’objectif d’évoluer absolument plus haut, de ne pas avoir les éléments nécessaires, de devoir aller dépenser des sommes faramineuses pour recruter, et de barrer la route à nos M20 qui se retrouveraient sans perspective de jouer avec la première équipe.»

Cette dernière n’aura en outre plus de manager dédié. Alain Miéville, qui occupait la fonction précédemment, gardera en effet uniquement un rôle au sein de comité du HCY et ne sera pas remplacé. Le comité enregistre pour sa part deux départs, prévus depuis un certain temps: ceux du caissier Claude Morel et de Bertrand Barbezat, resté donner un coup de main après avoir remis la présidence l’an passé.

En ce qui concerne Martin Roh, l’ancien entraîneur de la une officiera désormais à la tête des M20, précédemment coachés par Moritz Pfäffli et Valentin Betschart. «On attend un retour de Moritz concernant différents postes, tandis que Valentin sera l’assistant de Martin Baragaño chez les M17 top», précise le président.

Et si la relève du HCY aura une vraie opportunité à saisir avec la place qu’il lui sera laissée au sein de la première équipe, pas question de prendre le championnat M20 à la légère. «L’objectif est toujours le même: essayer de finir 1er du groupe, de jouer les finales, et de monter en top, même si cela représente un gros investissement.»

 

Muriel Ambühl