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«J’ai beaucoup aimé cette course, j’y reviendrai!»

8 mars 2016 | Edition N°1697

Ski de fond – Fondeuse de Coupe du monde, la Française Anouk Faivre Picon a remporté le 42 km classique de la 46e édition de la Mara, dimanche, aux Cluds. La course messieurs est revenue au Bernois Mathias Inniger.

Le trio de tête de la Mara 2016. De g. à dr: Antonin Pellegrini (3 e), Mathias Inniger (1er) et Guillaume Lalevée (2e). © Carole Alkabes

Le trio de tête de la Mara 2016. De g. à dr: Antonin Pellegrini (3 e), Mathias Inniger (1er) et Guillaume Lalevée (2e).

Les abondantes chutes de neige ont donné lieu à une course indécise jusqu’au bout, dimanche aux Cluds. C’est finalement Mathias Inniger, un habitué du circuit Alpen Tour -sorte de Coupe du monde B- qui s’est imposé, au finish, devant le favori vosgien Guillaume Lalevée et un autre Français, Antonin Pellegrini. Le Bellerin Erwan Käser a pris la 4e place de la Mara, juste devant un autre Tricolore, Baptiste Lorier.

Une dame de fer

Anouk Faivre Picon, victorieuse chez les dames. © Carole Alkabes

Anouk Faivre Picon, victorieuse chez les dames.

Auteure du 12e chrono scratch (!), la Pontissalienne Anouk Faivre Picon a longtemps fait jeu égal avec les meilleurs hommes, concédant moins de cinq minutes au vainqueur, à l’arrivée. Non retenue pour les finales de Coupe du monde au Canada, elle a dû se bricoler un nouveau programme et avait confirmé sa participation à la Mara la semaine précédente. Une première qui ne devrait pas rester sans suite: «Cela fait longtemps que j’avais envie de prendre part à cette course, mais mon agenda ne me le permettait pas. Dès les premiers contacts, je me suis immédiatement sentie la bienvenue. J’aime beaucoup les compétitions en Suisse, car les gens sont toujours super accueillants», a déclaré la Française, après un succès remporté sur des pistes qu’elle connaît par coeur. «Quand il n’y a plus de neige à Pontarlier, on vient tous (ndlr: les skieurs frontaliers) s’entraîner aux Rasses et aux Cluds.» Convaincue par le tracé et l’ambiance, Anouk Faivre Picon ne devrait pas en rester là avec la Mara. «Oui, je reviendrai un jour. Peut-être lorsque je ne pratiquerai plus mon sport comme aujourd’hui, mais je reviendrai pour le plaisir», promet une championne qui a longuement appartenu au groupe de tête. «Les messieurs ont été très sympas avec moi. C’est plus facile pour moi sur les longues distances. Il y a peu de femmes et sur des courses comme celles-là, où les participants sont généralement d’un bon niveau national, je peux accompagner un moment les garçons. Mais après, personne ne m’attend, et à la fin ils vont plus vite que moi», rigole la pétillante trentenaire.

Un vrai jeu de patience

Les jeunes se sont élancés samedi. Ici, Elie Roussel et Ethan Pellaton. © Carole Alkabes

Les jeunes se sont élancés samedi. Ici, Elie Roussel et Ethan Pellaton.

Freinés dans leurs ardeurs par des conditions difficiles qui ruinaient leurs velléités d’escapade, ces messieurs ont dû se montrer roublards et patients, repoussant les grandes manoeuvres jusqu’au dernier mouvement de terrain. «J’ai tenté de sortir du groupe dans certaines montées, mais les traces étaient lentes, en raison de la neige fraîche qui s’y était accumulée. Ce n’était pas possible de décrocher mes adversaires dans ces conditions, expliquera le Bernois Mathias Inniger, une fois la ligne d’arrivée franchie. Par chance, j’ai eu les ressources nécessaires pour forcer la décision dans le dernier kilomètre.»

Deuxième de cette 46e levée de la Mara, le Vosgien Guillaume Lalevée a obtenu, dimanche, son 4e podium en autant de participations.

«A la mi-course, j’aurais signé pour un deuxième rang. Là, échouer si près de la victoire, ça me laisse un petit goût d’inachevé», a concédé le Français, avant de rendre hommage au vainqueur oberlandais: «Il a accompli beaucoup de travail, plus que moi. J’ai tout de suite remarqué qu’il était le plus fort du groupe. Il essayait de faire la différence dans les montées, mais au vu des conditions, c’était impossible.»

La course s’est, ainsi, jouée dans ses ultimes hectomètres. «Dans les derniers dix kilomètres, le rythme s’est accéléré, car la trace était meilleure, grâce aux passages des concurrents des petits parcours. Nous n’étions plus que six ou sept aux avant-postes. Evgeniy Bogdanov, qui avait déjà couru la veille (ndlr: il a pris la deuxième place du 25 km libre), a lâché le premier, a développé Guillaume Lalevée. J’ai porté une attaque dans la dernière montée; Baptiste Lorier, que je savais à bout de souffle, a saturé, puis Erwan Käser et Antonin Pellegrini ont été décrochés, Mathias Inniger a été le seul à résister, puis il m’a dépassé à un kilomètre de l’arrivée. » Un démarrage que le Vosgien n’a pu contrer. Il s’est alors contenté de contrôler le retour de son compère Antonin Pellegrini et d’assurer un deuxième rang plus qu’honorable.

Marc Fragnière