Logo

«J’ai besoin de l’investissement de chaque joueur»

15 mars 2019 | Edition N°2457

Avec Vittorio Bevilacqua à sa tête, Thierrens, avant-dernier à quatre points de la barre, entame une nouvelle opération maintien. Le technicien veut y croire, malgré un effectif restreint.

Le football amateur, Vittorio Bevilacqua ne connaissait que de loin. Ancien entraîneur d’Yverdon Sport et du Stade Nyonnais, le Tessinois a toujours coaché des équipes d’un certain standing. «Mais je m’adapte», assure celui qui vient de débarquer à Thierrens, dans un environnement totalement amateur. Et surtout, il prend son rôle à cœur. Avant les trois entraînements hebdomadaires, le Tessinois débarque au terrain plus d’une heure à l’avance, alors même que ses séances sont prêtes depuis le soir d’avant déjà. Il tient des feuilles de présence très détaillées, aussi, dont certaines lui font s’arracher les cheveux et bouillir le sang.

Si certains en doutaient, l’investissement de «Bevi» est total. On en veut pour preuve ce mercredi soir glacial de février. Ce jour-là, Thierrens défiait Siviriez (2L fribourgeoise) par -7 degrés et sous une fine neige qui n’a cessé de s’abattre sur le synthétique de Saint-Léonard. Les spectateurs étaient emmitouflés dans cinq couches de vêtements, les arbitres jetaient un oeil à leur montre toutes les vingt secondes et Vittorio Bevilacqua… multipliait les allers-retours dans sa zone en s’enflammant littéralement sur chaque phase de jeu. Lorsque ce que présentaient ses hommes ne lui plaisait pas, il le leur faisait savoir avec le franc-parler qui le caractérise. Lorsqu’il appréciait le jeu produit, il félicitait ses protégés avec autant d’ardeur. Bref, le bouillant Bevilacqua a vécu son match. Que ce soit une finale, une rencontre pour sauver sa peau ou un simple amical, le technicien ne change pas. Il est entier. Et cela ne peut que faire du bien à un FCT très à la peine cette saison.

«Mais je ne suis pas la star de l’équipe. Ce n’est pas moi qui vais jouer et marquer des buts. Pour se sauver, on aura besoin de l’investissement de chaque joueur. Pour l’instant, je crois qu’il n’y a qu’un seul entraînement lors duquel on était au complet.» Pas suffisant aux yeux du nouveau coach, qui se retrouve confronté à la réalité du monde amateur. Ainsi, plusieurs éléments ont déjà «pris congé» pour certaines rencontres, comme il en a toujours été à Thierrens.

«Dans dix jours, on peut être au-dessus de la barre»

Le souci, c’est que l’effectif joratois pour le second tour est des plus restreints. Le FCT a perdu Renato Provenzano (retour à Grandson) durant la trêve et la blessure contractée par Loïc Gurtner durant la préparation, ainsi que l’absence prolongée de Lucien Meylan, n’arrangent rien à la situation. Pour compenser, Solal Brandt et Matthieu Bilancioni, qui évoluaient à la «deux» et qui avaient participé au succès en qualifications pour la Coupe de Suisse face à Vallorbe en novembre, ont rejoint le groupe. Autant l’écrire: la marge de manœuvre est maigre.

«Mais la préparation a été bonne, se réjouit le technicien. Physiquement, on sera prêts. Mentalement aussi. La question sera de savoir où on se situe techniquement. Je suis confiant. On n’a que quatre points de retard sur la barre. Ça veut dire que, d’ici dix jours, on peut à nouveau se trouver du bon côté.»

 

Où et quand jouera Thierrens?

«On a joué vingt minutes dessus en préparation: le terrain du haut, c’est Wembley!», s’enflamme Vittorio Bevilacqua. Est-ce dire que la partie prévue samedi à 18h face à La Tour/Le Pâquier ne risque rien et pourra se disputer à 100%? Rien n’est moins sûr, la nouvelle pelouse inaugurée il y a deux ans ayant tendance, par endroits, à souffrir lorsque les précipitations se font trop fortes, comme cela pourrait être le cas aujourd’hui.

La deuxième interrogation est de savoir si le Grand-Marais va rester le terrain principal du FCT ce tour-ci, ou si les Thierranais vont plutôt poser leur camp quelques mètres plus bas, au Marais. «Si on est honnêtes, j’estime que l’ancien terrain colle beaucoup mieux à notre style de jeu, lance le nouveau coach. C’est là qu’on s’entraîne et mes joueurs m’étonnent par rapport à ce qu’ils arrivent à faire là-dessus. J’espère qu’on y jouera nos matches ce printemps. Maintenant, je suis loin d’être le seul à décider.»

Pour rappel, le FCT avait créé la surprise en battant Val-Bal lors du dernier match de 2018 sur son ancien terrain. Et globalement, les Joratois ne manquent pas de bons souvenirs sur la redoutée pelouse qui les a vus réussir d’authentiques exploits.

Florian Vaney