Danilo Wyss a entamé sa onzième saison avec BMC. Une formation dont l’avenir est encore incertain. A 32 ans, l’Urbigène ne compte pas poser le pied tout de suite.
Le Down Under a une fois de plus servi de coup d’envoi à la saison de Danilo Wyss. Le cycliste urbigène a entamé en janvier, sur des routes australiennes qu’il connaît bien, sa onzième saison avec le tricot de BMC. Une formation qui – puisque son financier Andy Rihs quittera le peloton – aura changé de nom ou tout simplement disparu à la fin de l’année. L’avenir de l’équipe américano-suisse se jouera ce printemps. Et, dans l’enchaînement, celui des coureurs.
L’aventure commune pourrait très bien se poursuivre si Tag Heuer, personnalisé par Marc Biver, parvient à trouver une solution pour l’équipe dont la firme horlogère est également sponsor. «Même s’il s’agit de gros budgets, je reste optimiste», assène le champion de Suisse 2015, bien qu’il se jette un peu dans l’inconnu cette année. «C’est sûr que la situation amène une partie d’insécurité, mais cela reste quelque chose de connu pour moi, poursuit celui qui a, durant sa carrière, presque toujours obtenu des contrats d’année en année. Il sera important de réussir un bon début de saison, même si j’ai montré par le passé que je mérite ma place dans le peloton.»
Options multiples
Car le coup de pédale, Danilo Wyss l’a toujours, ainsi que la flamme. «J’ai envie de rouler encore quatre ou cinq ans, lance-t-il, pas prêt à lâcher le guidon. Je prends toujours autant de plaisir et je suis encore motivé et compétitif.» Néanmoins, il demeure complexe de se projeter. «Je vais me concentrer sur ce printemps. J’aviserai au début de l’été selon la situation de l’équipe.»
Il est évident que si la structure de BMC perdure, peut-être avec des ambitions moins marquées – du moins plus ciblées; un des scénarios potentiels –, le Nord-Vaudois pourrait être de l’aventure. Sans quoi, il lui faudra dénicher un bail ailleurs, s’il veut éviter de devoir ranger son vélo. «Toutes les options sont ouvertes. Dans le sport d’élite, tout peut s’arrêter très vite. On le sait tous, glisse le concerné. J’ai des idées de reconversion, mais encore rien de concret. Le jour où cela arrivera, j’aimerais rester dans le sport.»
Préparation au chaud
Présentement, le coureur établi à Estavayer-le-Lac se concentre sur lui-même. Après avoir passé une partie de décembre en Espagne, puis six semaines en Australie depuis Noël, dans des conditions idéales, le cycliste d’Orbe peaufine sa forme sur les routes régionales. «La semaine prochaine, je m’en vais aux Canaries, où j’ai mes habitudes.» Un dernier séjour – et une excellente idée au vu des températures annoncées en Suisse – pour préparer le Tour de Catalogne, où il retrouvera le peloton à la mi-mars. Avec l’idée de tenter de se mettre un peu plus en évidence dès ce printemps, même si son rôle premier restera d’être au service des leaders de BMC. «Mes objectifs dépendront des opportunités, résume-t-il. Les ambitions de l’équipe seront de remporter une grande classique, de monter sur le podium au Tour de France et la victoire au contre-la-montre par équipes des Championnats du monde. Des résultats accessibles, la base de l’effectif étant la même que l’an passé.»
Il est trop tôt pour savoir si Danilo Wyss disputera la Grande Boucle, ce d’autant plus qu’un homme de moins sera aligné et que BMC a enrôlé Simon Gerrans, un élément aux caractéristiques similaires aux siennes. «Je suis motivé à retourner au Tour, bien sûr, mais je ne me prends pas la tête. J’ai déjà disputé dix grands tours durant ma carrière. Si je n’en fais pas cette fois, ce ne sera pas dramatique. Il y a plein d’autres courses.» BMC en a une cruciale à gagner pour assurer son avenir.
Le Tour de Romandie à son programme
Après le Tour de Catalogne, Danilo Wyss enchaînera avec celui du Pays Basque, début avril, puis celui de Romandie, fin avril. Il est probable qu’il se rende ensuite sur les routes du Tour de Californie. Voilà, dans les grandes lignes, sa première partie de saison.
Concernant la fin de saison dernière, l’Urbigène assure avoir digéré le fait de ne pas avoir été appelé pour les Mondiaux, même s’il pense que la décision était injuste pour lui, ainsi que pour Martin Elmiger, «qui était également en forme à cette période».