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«J’ai franchi la même barre que mes idoles»

3 août 2020 | Edition N°2764

Le sauteur en hauteur Loïc Gasch s’est envolé à 2m30, vendredi à Aarau. Seuls trois centimètres le séparent désormais des Jeux olympiques de Tokyo.

Demander un jour de congé pour partir en week-end prolongé? Terriblement surfait. Quand le sauteur en hauteur Loïc Gasch, comptable à la Commune d’Orbe, prend son vendredi, c’est non seulement pour battre son record personnel, mais aussi égaler la meilleure performance mondiale de l’année. Rien que ça!

Engagé au Meeting du soir d’Aarau, le Sainte-Crix a débuté son concours avec une barre à 2m06. Après avoir franchi sans encombre 2m12 – il était alors déjà assuré de terminer en tête de la compétition, devant Vivien Streit (USY, 2m09) – et 2m20, le Nord-Vaudois a dû s’y reprendre à trois reprises pour passer les 2m25. Puis est arrivée «la» barre. 2m30, soit trois centimètres de plus que son précédent record personnel, établi en salle cet hiver.

«Lors de mon deuxième essai, la barre a tremblé, avant de tomber. Cela m’a montré que c’était clairement possible, je me suis dit que ça allait le faire», raconte Loïc Gasch. Et la troisième tentative s’est en effet avérée être la bonne: la barre a légèrement vibré, mais cette fois-ci sans chuter. À peine avait-il atterri que le sauteur de 1m93 portait les mains à son visage. «J’ai tout de suite réalisé, c’était beaucoup d’émotion. J’ai franchi la même barre que mes idoles», lâche Loïc Gasch, qui peine encore un peu à réaliser.

Plus le «petit suisse»

Des idoles telles que l’Italien Gianmarco Tamberi, champion du monde en salle en 2016, et l’Australien Brandon Starc, vainqueur de la Ligue de diamant 2018, avec lesquelles le Sainte-Crix partage désormais la meilleure performance mondiale de l’année. Ils ne sont à l’heure actuelle que six à avoir franchi 2m30 en 2020. «Je dois me mettre en tête que je peux passer des barres hautes et aller titiller les meilleurs, que je ne suis plus le petit suisse.»

Ce nouveau record personnel permet en outre au sociétaire de l’Union sportive yverdonnoise de se rapprocher un peu plus des minima pour les Jeux olympiques de Tokyo 2021, fixés à 2m33. «Les performances actuelles ne sont pas prises en compte, ce sera seulement le cas depuis cet automne. Mais des résultats pareils permettent de me mettre en confiance!»

Précédemment sous la houlette de Nicolas Verraires, Loïc Gasch a procédé à quelques changement durant l’intersaison, et il a fait de l’ancien sauteur en hauteur Dominique Hernandez son entraîneur principal. Il bénéficie également des conseils de Soidri Bastoini, entraîneur en chef de la longueur et du triple saut de la Fédération suisse, et de Silvan Keller, entraîneur national des disciplines techniques et multiples. Il travaille en outre avec le basketteur yverdonnois Steeve Louissaint pour le renforcement.

Prendre les bonnes décisions

«Je me suis intégré à plusieurs structures, et tout le monde a été d’accord de bosser ensemble. L’objectif est de créer une émulsion pour me permettre de progresser.» Seule ombre au tableau: entre son travail à 80%, ses déplacements à Toulouse – où est basé Dominique Hernandez –, les compétitions et le brevet de comptable qu’il prépare, le sportif de 25 ans est tout le temps en train de courir à droite à gauche.

«Pour le moment, c’est gérable, mais cela aura forcément ses limites à un moment donné. Surtout au niveau de la récupération.» Pour continuer à progresser, Loïc Gasch devra alors prendre les bonnes décisions.

Muriel Ambühl