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«J’aimerais amener de la magie, de l’irréel»
© Michel Duperrex

«J’aimerais amener de la magie, de l’irréel»

13 octobre 2022

Le pianiste yverdonnois Alexis Gfeller remonte sur la scène de l’Echandole ce week-end. Un retour aux sources qui promet un concert surprenant. Interview.

Alexis Gfeller, pianiste et compositeur d’Yverdon, donnera un concert à l’Echandole demain et samedi soir. Celui qui compose essentiellement pour le théâtre, pour des orchestres, des bandes-son et musiques de film, s’essaie à un nouveau défi sur une scène qui l’a accueilli à ses débuts…

Alexis Gfeller, pourquoi revenir sur la scène yverdonnoise?

C’était une proposition spontanée de Sylvain Maradan, directeur de l’Echandole. Il y a un piano à queue au théâtre et, en le voyant, il s’est dit qu’il fallait le mettre au centre de la programmation une fois par année, avec des artistes de la région. Je n’ai jamais pensé à faire ça, même si j’écris beaucoup de musique. J’ai donc eu carte blanche avec la seule contrainte d’être seul. Je trouve ça super.

Parlez-nous du concert de ce week-end justement!

C’est la première fois que je jouerai seul dans ce contexte-là. C’est un challenge! Je joue de manière acoustique et ce ne sont que des compositions originales qui s’inscrivent dans un style de musique improvisée qui fait penser à des musiques de film, assez minimalistes, intimistes, spirituelles. Je viens du jazz, mais c’est presque de la pop pour piano! Ce doit être de la musique accessible rapidement, avec quelques surprises.

C’est-à-dire?

Je travaille avec des ingénieurs, pour créer la partie plus spectaculaire du concert. J’aime beaucoup le cinéma, on prévoit donc des projections, des jeux de lumière et d’images. Pour amener un peu de magie, d’irréel. On part donc d’un format classique, avec un type qui joue du piano, et au fur et à mesure il y aura des surprises de sons et d’images. Mais je n’en dis pas plus pour l’instant!

Vous allez donc jouer à la maison!

Je joue à la maison et c’est un retour aux sources! Car j’ai passé des années fourré ici avant de partir voir d’autres horizons. J’étais très actif dans ce théâtre il y a une vingtaine d’années, pour jouer ou pour voir des spectacles. C’est d’ailleurs drôle que Sylvain Maradan m’invite spontanément, je ne sais pas s’il connaît mon passé avec l’Echandole. Mais ce côté «à la maison» peut sembler facile, alors que parfois, jouer très loin de chez soi est moins difficile, on a moins de pression lorsqu’on ne connaît pas le public!

Comment composez-vous vos musiques?

La plupart du temps, c’est de l’improvisation. Je tente des sons, des accords, puis je construis petit à petit, il y a tout de même une structure à respecter, comme lorsqu’on écrit un livre. Parfois ça me trotte dans la tête un moment. Et je m’inspire de la musique bien sûr, mais aussi de lectures, de phrases, de cinéma… J’aime que ma musique fasse penser à des images, que chacun interprète à sa manière à un moment donné, celui de l’écoute du morceau.

Dites-nous, c’est comment la vie de pianiste? Particulièrement chez nous?

Déjà, c’est possible! On peut vivre de la musique, en étendant son activité à plusieurs domaines, même si ce n’est pas facile. J’ai pu trouver mon équilibre grâce à la composition, car je ne pourrais pas vivre uniquement de la performance sur scène. Cela prend du temps, mais plus on travaille, plus on étend son champ d’action et plus on se fait sa place.

 

Alexis Gfeller en deux mots

 

Alexis Gfeller est un musicien, compositeur pour piano. Il produit du son pour le théâtre, la danse et le cinéma, et compose pour des orchestres de jazz et de classique. Il joue également sur scène avec son trio Format A’3 et le chanteur-comédien Thierry Romanens.

 

Infos pratiques

 

Quoi: Concert de piano d’Alexis Gfeller.
Quand: Vendredi 14 et samedi 15 octobre à 20h (durée environ 1h10)
: Au Théâtre l’Echandole à Yverdon.
Infos et réservations: www.echandole.ch/spectacles/alexis-gfeller

Léa Perrin