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«Je ne négocie jamais sur l’engagement»

3 janvier 2025 | Textes: Manuel Gremion
Edition N°3862

Paolo Tramezzani a été présenté à la presse, mercredi, à la veille du départ d’Yverdon Sport en camp au Portugal. Le nouvel entraîneur des Verts promet de vivre intensément l’instant présent et de bosser fort.

Paolo Tramezzani, qu’est-ce qui vous a convaincu de revenir en Suisse?

Il s’agit d’un championnat que je connais, qui me plaît. J’ai eu la chance d’y entraîner, vivant de très belles expériences à Lugano et à Sion. Alors, lorsque j’ai eu cette opportunité de revenir, j’ai bien réfléchi. En discutant avec les gens d’Yverdon Sport, j’ai rapidement perçu qu’ils me voulaient vraiment. J’ai pris quelques jours pour y penser, j’étais encore sous contrat avec Istra (ndlr: en Croatie), et j’ai finalement accepté. Après avoir vu l’équipe disputer quelques matches, j’étais convaincu qu’il s’agissait du bon choix.

C’est donc Yverdon Sport qui vous a directement contacté?

Oui, je n’ai pas d’agent, et je ne suis pas non plus quelqu’un qui prend le téléphone pour appeler. Le club m’a contacté, et cela m’a fait très plaisir, d’ailleurs. Les dirigeants m’ont parlé de ce qu’ils attendaient, pensant que je pouvais avoir les qualités et les caractéristiques adaptées à cette équipe et à l’instant.

Jeffrey Saunders a déclaré que vous aviez beaucoup analysé l’équipe. Qu’avez vous appris, retiré de vos observations?

J’ai vu plusieurs matches récents, et j’ai de toute façon suivi le championnat, que je regarde toujours par intérêt et en tant que professionnel. L’équipe peut compter sur des joueurs braves, des éléments importants. Elle a aussi été pénalisée par plusieurs blessures. Alessandro Mangiarratti a effectué un excellent travail, il n’a pas été très chanceux lors de quelques matches, sur certains résultats. En ce qui me concerne, je veux apporter ce que je suis en tant qu’entraîneur, en tant que personne. Je sais ce que je peux donner dans ce genre de situations, dans lesquelles je me suis presque toujours retrouvé, surtout ici en Suisse. Je pense à Lugano à mes débuts en tant que coach principal après avoir été assistant de l’équipe nationale albanaise: l’équipe était alors dernière du classement. Et à Sion, je suis revenu à deux reprises dans des moments identiques, quand l’objectif principal était de se sauver. En regardant YS, j’ai vu une équipe qui m’a fait briller les yeux, ce que j’espère réussir à réaliser avec mon travail.

Que peuvent attendre les supporters yverdonnois de vous, de l’YS de Paolo Tramezzani?

Je suis plus un homme d’actes que de paroles. De sûr, il y aura de l’engagement. L’envie de travailler, de faire quelque chose de positif, on en mettra chaque jour. En plus de cela, il est clair que je dois chercher à impliquer mes hommes, mon staff, afin de parvenir à donner une identité à cette équipe, une identité forte. Je crois que, indépendamment des résultats, les fans apprécient si tu donnes tout. Si tu sors du terrain en ayant mouillé le maillot, en étant à bout de forces. Avec moi, il est possible de discuter de tout, mais il y a une chose sur laquelle je ne négocie jamais, c’est l’engagement, le sacrifice. Sur le travail, en somme, ce que j’espère observer dès les premiers entraînements. Quelque chose qui devrait également être apprécié des supporters et du club dans son ensemble.

A quel point ces jours en camp au Portugal sont-ils importants pour repartir de zéro?

Je crois que tous les jours sont importants. Il est clair que ce sont les premiers jours, et que ce camp, où on sera tous réunis, permettra de se connaître plus rapidement que lors de journées standards. Je ne crois pas, par contre, qu’il s’agisse de repartir de zéro. Oui, les joueurs auront à s’adapter un peu, car on va probablement mettre en place des choses différentes que ce qui a été réalisé ces derniers mois. Ce sera à eux d’en faire un peu plus, car il n’est jamais évident d’avoir un nouvel entraîneur. En ce qui me concerne, je commence avec un grand enthousiasme. Je suis obsédé par ce travail, et je suis vraiment ravi que cela commence sur le terrain.

Un changement de coach constitue également une nouvelle opportunité pour les joueurs.

J’ai aussi vécu des changements d’entraîneur en tant que joueur. Certains étaient contents, d’autres un peu moins. De ce point de vue là, comme vous le disiez, des choses peuvent repartir de zéro, Moi, je me baserai sur ce que je verrai à l’entraînement. Je n’ai aucun favoritisme pour qui que ce soit. Je ne suis pas quelqu’un qui regarde ce qui s’est produit dans le passé. Le mien, qui a été très beau, demain il ne compte plus, et c’est la même chose pour les joueurs. Un nouveau chapitre commence, et tous se trouvent sur un pied d’égalité.

Vous avez un contrat jusqu’au mois de juin, avec une option pour une année supplémentaire. Vous imaginez-vous rester longtemps ici?

Je veux avant tout bien faire cette saison. C’est le seul grand objectif que j’ai à l’heure actuelle. Tant comme joueur que comme entraîneur, je suis quelqu’un qui a beaucoup changé, mais je ne suis pas en recherche de contrat, je veux juste faire du bon travail et me sentir bien. Ensuite, si le club est content, on évaluera mon futur. Mais je ne regarde pas plus loin, sans quoi je risque d’en oublier la plus belle des choses, le présent. Le présent signifie devoir travailler, essayer de relever des défis et d’en retirer des satisfactions.

Chaussures militaires, pantalon cargo, vous vous êtes habillé un peu comme à l’armée pour ce premier jour avec YS. S’agit-il de passer un message par rapport à la mission qui attend le club?

Non, non (rires)! Mon habillement n’a aucun rapport avec un quelconque message de ce genre.


Recrue scandinave

Après Magnus Grodem et Niklas Gunnarsson, un troisième Norvégien rejoint Yverdon Sport, avec lequel il participe au camp au Portugal. Latéral gauche, capable d’évoluer plus haut dans le couloir ou alors même en tant que défenseur central, Vegard Kongsro jouait à HamKam depuis 2022.
Il s’agit de la première expérience hors de son pays pour le joueur de 1m87 et 26 ans, qui s’est engagé à YS jusqu’en juin 2027.


Lembikisa repart déjà

Ça n’aura pas fonctionné entre Dexter Lembikisa et Yverdon Sport. Prêté par Wolverhampton, l’international jamaïcain de 21 ans retourne dans son club, d’un commun accord entre toutes les parties, annonce le club nord-vaudois.
Le joueur de couloir n’aura disputé que 148 minutes, réparties en trois matches, avec les Verts depuis l’été. Il a également été blessé durant l’automne.