« Je ne peux pas me contenter de ça »
12 août 2024 | Texte: Muriel Ambühl, Paris | Photo: Laurent GilliéronEdition N°3764
Hélène Parisot et le relais 4×100 m féminin français ont échoué au pied du podium olympique. Une issue cruelle pour la Chavornaysane et ses coéquipières, vice-championnes d’Europe et du monde en titre, qui avaient signé le troisième meilleur temps en qualification.
Texte: Muriel Ambühl, Paris | Photo: Laurent Gilliéron
Les émotions du quatuor français étaient extrêmement vives, vendredi soir dans la zone mixte du Stade de France, quelques minutes après avoir pris le 4e rang de la finale du 4×100 m féminin des Jeux olympiques de Paris. « On n’est pas venues ici pour faire 4es. On voulait mieux, on espérait mieux, mais on gagne et on perd en équipe » , lâchait la relayeuse Orlann Oliere. « Malheureusement, ce soir on perd en équipe», tranchait immédiatement Hélène Parisot. La déconvenue un peu digérée, la Chavornaysane d’origine française a accepté de revenir sur son aventure olympique, hier pour La Région.
Hélène Parisot, quel sentiment prédominait, à l’issue de la finale du 4×100 m ?
Il y avait un mélange de tout, mais principalement la tristesse et la déception, ainsi que la frustration. On voulait faire tellement mieux !
Selon vous, qu’est-ce qui a manqué, ou moins bien fonctionné qu’en qualifications, pour parvenir à décrocher une médaille ?
On a analysé la course, ce sont certains temps de parcours qui sont moins bons car, a contrario, les temps des passages de témoin sont meilleurs qu’en qualification. Et les Allemandes (ndlr: qui ont terminé 3es alors qu’elles avaient obtenu le quatrième temps des qualifications, deux centièmes derrière les Tricolores) travaillent ensemble depuis les Jeux de Rio, donc elles ont une certaine expérience. Alors que le relais français est relativement neuf, et il nous a manqué un peu de maturité.
Comment avez-vous vécu l’attente de savoir si les Britanniques, 2es, allaient-être disqualifiés ou non, pour une potentielle irrégularité dans leur course ?
En fait, dans un premier temps, je n’ai pas du tout eu conscience de ce qui était en cours. Puis, j’ai eu un micro-espoir pendant quelques minutes, mais je me suis rapidement dit que la décision prenait trop de temps à être annoncée. En général, quand il y a une disqualification en relais, le verdict tombe très vite (ndlr: cela a d’ailleurs été le cas pour les Suissesses, qui avaient franchi la ligne en 6e position et ont été disqualifiées pour un passage de témoin non réglementaire).
Que vous êtes-vous dit, au sein du groupe, après cette 4e place ?
C’était assez difficile… Heureusement qu’il y avait des personnes externes au bord de la piste, notamment les remplaçantes. Cela nous a fait du bien de pouvoir nous regrouper. L’athlétisme est une discipline individuelle, mais en relais, cela devient en quelque sorte un sport collectif. Notre force est de pouvoir nous soutenir, compter sur les individualités de chacune.
Quel regard portez-vous sur vos Jeux olympiques ?
Je commence gentiment à réaliser ce qui s’est passé. C’est un truc de fou ! Si on m’avait dit il y a une année que je finirais 9e du 200 m, en abaissant mon record personnel et avec le 7e chrono de l’histoire des Françaises, ainsi que 4e avec le relais, je n’y aurais pas cru. Cependant, je suis compétitrice, j’en veux toujours plus. Alors je ne peux pas me contenter de ça. Mais c’était une aventure extraordinaire, qui englobe aussi la saison qui m’a menée jusque-là. Ces JO ont été ultraprenants. La vie au village olympique était cool, avec des petites traditions comme les échanges de pin’s. J’ai apprécié de passer du temps avec les athlètes françaises, notamment les filles du relais. On m’avait prévenue qu’il ne fallait pas que je reste enfermée dans ma chambre malgré les compétitions à préparer, alors je me suis autorisé une activité par jour avec Chloé (ndlr : Galet, l’une de ses coéquipières du relais). Et ce que j’ai aimé plus que tout, c’était l’ambiance au Stade de France. C’était limite addictif, j’avais sans cesse envie de retourner sur la piste.
Les Jeux étant désormais derrière, quels sont vos objectifs pour la suite de la saison ?
Après le relais, je me suis dit que j’allais mettre un terme à ma saison. Mais maintenant que j’ai eu le temps de prendre un peu de recul, j’ai décidé que j’allais continuer. Pour le moment, ma seule compétition planifiée est un meeting à Bellinzone début septembre. J’ai envie de m’amuser, de faire un peu de 100 m, parce que cela me manque.