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«Je ne suis pas en préretraite»

8 août 2018
Edition N°2305

De retour à Yverdon Sport, où il sera amené à jouer un rôle de leader, Bertrand Ndzomo n’a rien perdu de ses qualités de battant.

Bertrand Ndzomo l’admet de son bon vouloir: son retour à Yverdon Sport, onze ans après ses débuts dans le championnat suisse au Stade Municipal, ressemble à s’y méprendre à un moyen de boucler la boucle. «En réalité, il n’a jamais été question de ça, lance le demi défensif. J’ai 33 ans et je suis en forme. L’idée, c’est de continuer à jouer encore un moment. Je ne suis pas en préretraite.»

«La Macchina» Ndzomo

Son comportement sur le terrain, en tout cas, ne rappelle en rien un joueur en bout de course. A Savièse pour la reprise, samedi face à Sion II, il a ratissé tous les ballons et couru pour deux. Tout comme il l’avait fait en préparation, notamment face à Meyrin.

Il faut bien dire que sa combativité, le Franco-Camerounais en a fait sa marque de fabrique. Partout où il posé les crampons, du Lausanne-Sport au FC Le Mont en passant par Schaffhouse, Bertrand Ndzomo a laissé un bon souvenir: celui d’un homme qui ne triche jamais.

C’est d’ailleurs pour ses qualités de battant que l’ancien Chaux-de-Fonnier a été enrôlé par Yverdon Sport. Anthony Braizat, l’entraîneur des Verts, le martèle depuis son arrivée dans la Cité thermale: il veut des guerriers sur le terrain, des éléments qui courent jusqu’à épuiser l’adversaire. En à peine plus d’un mois à YS, Ndzomo a déjà été surnommé «La Macchina» (la machine) par plusieurs de ses coéquipiers. Autant dire qu’il correspond au profil recherché.

Exemplaire sur le terrain, le joueur formé au Mans est aussi amené à devenir – bien qu’il le soit déjà en partie – un leader dans le vestiaire. «C’est ce qu’on attend de moi, c’est vrai. Il faut dire que j’ai toujours voulu montrer l’exemple. C’était déjà le cas il y a dix ans. Sauf qu’aujourd’hui, mon expérience me permet d’être plus crédible dans ce rôle, mes coéquipiers m’écoutent plus facilement.»

Dans son secteur de jeu se trouvent les jeunes et prometteurs Nehemie Lusuena et Bruno Caslei. «Tout comme Florian Gudit, qui évolue également en tant que 6. Ces joueurs possèdent beaucoup de talent et peuvent aller loin. Mais à leur âge, rien est acquis. Si je devais leur donner un conseil? Personnellement, à 20 ans comme à 33 ans, j’ai toujours détesté en faire moins que les autres. Si je me trouvais à leur place, je me dépasserais pour en faire sans arrêt un peu plus que le voisin.»

Une rude expérience

Footballeur au charisme certain, Bertrand Ndzomo possède aussi la particularité de vivre sa troisième expérience différente dans une Promotion League créée en 2013. «J’avais effectué la toute première saison avec Fribourg», se souvient-il. Avant de retrouver la troisième division trois ans plus tard à La Chaux-de-Fonds, dans un club en chute libre. «Je savais que j’étais fort dans la tête mais, là-bas, j’ai dû repousser mes limites. Ça a été un vrai test. Je n’ai pas envie d’entrer dans les détails. Disons que ce que j’ai vécu ne ressemblait pas au projet qu’on m’avait vendu.»

Passé au travers des blessures («ce qui n’avait rien de couru d’avance en jouant presque tous les jours sur synthétique»), Bertrand Ndzomo peut désormais faire valoir ses qualités au sein d’un club ambitieux. Et elles ne seront pas de trop pour mener Yverdon Sport en direction de ses objectifs, et d’une Challenge League sur laquelle le guerrier Ndzomo n’a pas tiré une croix définitive.