«Je savais que j’avais l’envie de repartir pour un cycle»

Sylvain Fridelance est vice-champion de Suisse de super sprint. Le triathlète du Tryverdon est regonflé à bloc depuis les Jeux olympiques et a pris beaucoup de plaisir au Triathlon d’Yverdon, dimanche.

Sylvain Fridelance, quelles étaient les sensations pour cet eliminator à Yverdon?

Les premières étapes se sont passées sous contrôle. Sans aucune prétention, je m’y attendais, car il y a peu d’éliminés et le niveau est hétérogène. En finale, j’espérais qu’il y aurait une cassure, mais comme il y a moins de densité, et donc moins de bagarre, les moins bons nageurs peuvent plus facilement s’accrocher. Au final, on a posé le vélo avec un seul groupe, puis en course à pied, j’en ai peut-être mis un peu trop au début et je le paie sur la fin. Mais Maxime Flury (ndlr: le vainqueur) a couru vite. Je voulais forcément gagner, mais je me satisfais vraiment de cette 2e place, car Maxime est un excellent coureur et il ne me met pas grand-chose. Il m’a juste manqué le petit push à la fin.

Comment vous sentez-vous un mois après les Jeux olympiques?

Les émotions sont bien redescendues. J’ai eu un petit contrecoup juste après, car la semaine avant les Jeux, j’avais fait une course à l’Alpe d’Huez et j’avais fait l’aller-retour à Paris avec mon frère pour assister à la course individuelle, avant d’être appelé pour le relais la veille de l’épreuve, alors il y avait eu beaucoup de choses en une semaine, et émotionnellement aussi. Ça prend beaucoup de jus, alors j’ai eu un gros coup de fatigue, mais ça remonte et je serai en forme pour les Championnats d’Europe en distance olympique dans deux semaines à Vichy.

La suite du programme a l’air intéressante…

Oui, car une semaine après Vichy, je vais enchaîner avec une Série mondiale en Chine. Il faudra vraiment que je gère bien cet enchaînement de courses en distance olympique à une semaine d’intervalle et avec le décalage horaire. Ce sera le petit challenge de fin de saison, mais j’ai vraiment envie d’aller courir là-bas, de refaire une Série mondiale, avec comme objectif de faire des points pour rester un peu dans le coup pour bien démarrer l’année suivante.

Les hésitations de début d’été sur votre avenir, quand la sélection olympique, sans vous, était tombée, semblent s’être envolées.

Etre appelé pour les Jeux m’a fait du bien. Je m’étais déjà rassuré avant ceux-ci à Hambourg. Y faire 21e directement en revenant en Série mondiale m’a permis de me rendre compte que le niveau a toujours été là, mais que j’avais simplement très mal géré ma dernière période de sélections. Pouvoir participer aux JO m’a enlevé cette frustration, ce poids que je m’étais mis sur les épaules, et même si c’était dans des circonstances particulières, au final, j’y étais. Là, je suis motivé pour la fin de saison, et j’ai l’impression que ça passe vite!

Vous voilà reparti pour quatre ans?

Oui, je l’avais décidé avant Paris. Je sens que l’envie est là, je me nourris forcément beaucoup des résultats et, en tant que sportif, on va très haut quand on performe et très bas quand ça se passe mal. Au fond, je sentais que j’avais envie. C’était juste très difficile mentalement de me remettre dedans, mais je savais que j’avais envie de repartir pour un cycle.

Courir ici, à Yverdon, avec les proches, c’est comment?

Cette année, j’ai eu la chance de les avoir à Paris, ici, et dans deux semaines ils seront là à Vichy, c’est cool. Ici à Yverdon, je connais l’endroit par cœur, enfant on y faisait en tout cas deux entraînements par semaine, alors ça a été un plaisir d’y courir. Je vais profiter quelques jours pour voir toute la famille, puis mercredi je rentre en France (ndlr: il s’entraîne dans la région de Grenoble) pour peaufiner les choses. Le bloc d’entraînement est fait, là j’ai eu un bon indicateur de la forme, et normalement ça devrait le faire à Vichy.