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«Je trouvais les marcheurs ridicules»

4 août 2015

Marche athlétique – Christine Métraux a découvert la discipline il y a deux ans. Elle fait, désormais, partie des meilleurs spécialistes d’Europe chez les vétérans.

Christine Métraux apprécie de marcher dans la nature. © Michel Duperrex

Christine Métraux apprécie de marcher dans la nature.

Il y a moins de deux ans, Christine Métraux commençait la marche athlétique. En mai dernier, à Grosseto, en Italie, elle décrochait la 7e place sur 20 km, lors des Championnats d’Europe. Une performance qui la place parmi l’élite suisse et continentale dans sa catégorie des vétérans.

Une progression fulgurante que la marcheuse d’Yvonand tente d’expliquer: «J’ai très rapidement compris le style et j’ai trouvé les mouvements naturels.» Paradoxalement, elle avoue être arrivée dans ce milieu «par dépit», elle qui a «toujours trouvé les marcheurs et leur démarche ridicules».

Auparavant, la quinquagénaire pratiquait le canicross, mais elle a commencé à souffrir de la nuque et de la tête. Dès lors, elle s’est mise à la recherche d’un sport plus doux, avec moins d’impacts, tout en conservant le côté physique. «J’ai toujours aimé les efforts réguliers, avance Christine Métraux. Depuis toute petite, j’ai beaucoup d’énergie et, dorénavant, c’est la marche qui me permet de la canaliser. A mes yeux, ce serait un drame si un jour je ne pouvais plus la pratiquer.»

Bientôt les Mondiaux

Christine Métraux, amatrice de peinture, a une vision de son activité quelque peu décalée. Elle n’accorde, en effet, que peu d’importance à l’esprit de compétition. «Ce qui me plaît, c’est d’être dans la nature et que ce sport ne génère pas de blessure, détaille la marcheuse. Ma propre compétition, c’est de me battre contre moi-même et de faire mieux que la fois d’avant.»

La Nord-Vaudoise s’est tout de même inscrite aux Championnats du monde, le 14 août prochain, à Lyon. Afin d’être prête le jour J, elle s’entraîne trois ou quatre fois par semaine de manière soit fractionnée, soit sur longue distance (entre 10 et 20 km). «Si je ne prends pas souvent part à des courses officielles, c’est parce que je trouve l’ambiance stressante, explique-t-elle. Je vais, dans trois semaines, en France pour réitérer l’expérience forte des Européens, où j’étais en lien avec moi-même et où j’ai réussi à écouter mon corps.» L’objectif sera donc de faire aussi bien qu’à Grosseto, car elle sait qu’elle pourra difficilement progresser davantage. Le but ultime de Christine Métraux n’est, en fait, ni chronométrique ni physique. Elle aimerait simplement que les gens dépassent les a priori liés à la marche athlétique, comme elle a réussi à le faire.

Chris Geiger