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«J’espère retrouver le monde professionnel le plus vite possible»
Allan Eleouet ( à dr.), ici lors du match des 16es de finale de Coupe de Suisse contre Young Boys, il y a dix jours à Vevey.

«J’espère retrouver le monde professionnel le plus vite possible»

23 septembre 2024 | Texte: Muriel Ambühl, Vevey | Photo: Keystone/Martial Trezzini
Edition N°3793

Passeur décisif pour le Vevey-Sports samedi lors de la victoire 4-1 contre Bavois, Allan Eleouet aspire à une certaine stabilité au sein du club de la Riviera. Avec lequel l’Yverdonnois souhaite regoûter, à terme, aux joies de la Challenge League.

Allan Eleouet, alors que Carouge, club avec lequel vous êtes sous contrat, évolue en Challenge League depuis le début du championnat, vous voilà en prêt du côté de Vevey, néo-promu en Promotion League. Que s’est-il passé?

J’avais signé pour deux saisons à Carouge, plus une supplémentaire en cas de promotion. On est effectivement montés en Challenge League au terme de l’exercice dernier, ce qui fait qu’il me restait deux ans de contrat. Sauf que ça ne s’est pas super bien passé avec le coach là-bas. J’avais aussi envie de me rapprocher de Lausanne (ndlr: où il habite désormais), et Vevey est un club qui m’a toujours attiré, qui me fait beaucoup penser à Yverdon Sport à l’époque où on évoluait en Promotion League. Il y a de la ferveur, de l’engouement, un groupe de supporters qui est vraiment derrière le club. Alors, quand j’ai su que les dirigeants avaient toujours de l’intérêt pour moi après la promotion, je me suis dit que c’était la porte de sortie parfaite.

Vous avez donc trouvé un arrangement sous forme de prêt d’une année.

Oui. Comme il me restait deux ans de contrat avec Carouge, il fallait une solution qui convienne à tout le monde. C’est le cas avec ce prêt qui, concrètement, n’en est pas vraiment un, parce que je vais poursuivre avec le Vevey-Sports après cette saison.

N’était-ce pas trop difficile pour vous de renoncer à rejouer en Challenge League?

C’est vrai que, quand je suis revenu jouer en Suisse (ndlr: à l’hiver 2023, après une expérience en Bosnie-Herzégovine) et que j’ai atterri à Carouge, mon objectif était de retrouver la deuxième division. Ce qu’on a réussi à faire en fêtant la promotion avec les Genevois. Alors oui, j’aurais bien aimé pouvoir rejouer en Challenge League, surtout qu’avec Yverdon Sport, je n’avais passé qu’une saison à ce niveau-là et je pense que je n’avais pas pu montrer tout ce dont je suis capable. De plus, l’année où je suis parti à l’étranger s’est soldée par la montée d’YS en Super League, donc c’était un peu amer pour moi. Mais c’est le foot, j’en ai connu d’autres, et je suis super content d’avoir retrouvé un club avec un joli projet, qui compte sur moi. Et le but est de regagner une nouvelle fois cette Promotion League!

Déjà cette saison, ou l’objectif paraît-il trop ambitieux?

Ce n’est pas un objectif qui a été clairement défini par le club, mais on prendra ce qu’il y a à prendre, et si c’est la 1re place, on ne va pas s’en priver! Cependant, pour le moment, on essaie de réaliser la meilleure performance possible chaque week-end.

Vous attendiez-vous à ce que Vevey, en tant que néo-promu, figure si haut dans le classement en début de saison?

Oui, parce que l’équipe était dans une super dynamique, avec 25 matches sans défaite en championnat (ndlr: la série a pris fin mercredi dernier à Cham), et la majorité des joueurs qui ont fêté la montée sont encore là. Alors certes, beaucoup d’entre eux n’avaient jamais joué plus haut que la 1re ligue, mais il y avait un truc particulier qui s’était créé pendant la saison passée. Et le club est allé chercher des recrues qui ont déjà gagné la Promotion League, qui sont expérimentées à ce niveau-là et qui ont même déjà évolué plus haut. Donc il y a un bon mix, et je pressentais qu’on allait performer. Après, on n’est qu’au début de la saison.

Et vous, comment vous sentez-vous?

J’ai eu une petite blessure pendant la préparation, donc j’ai raté les deux premiers matches de championnat, puis j’ai gentiment repris. Ça s’est super bien passé avec mes coéquipiers, tant avec ceux que j’avais côtoyés par le passé que ceux qui étaient déjà au club. Et là, j’enchaîne les matches – on en a eu trois en huit jours, donc j’ai senti un peu la fatigue contre Bavois –, et je me sens bien. Il ne manque plus qu’à inscrire un peu plus de buts car, pour l’instant, je n’ai marqué qu’en Coupe de Suisse.

En parlant de cette dernière, Vevey a eu le droit à une belle soirée il y a dix jours avec la réception de Young Boys…

C’était incroyable! Il y avait une super ambiance, des animations, le club a fait un travail fou. Et on a réalisé un super match. D’ailleurs, je suis très déçu qu’on ait été sortis, je pense qu’il y avait moyen de gratter les prolongations vu le scénario de la partie (ndlr: le score était encore de 2-2 à la 82e minute, et YB s’est finalement imposé 4-2). Mais c’était cool à vivre! Après, on est vite revenus sur terre, puisqu’on a joué devant à peine 100 personnes mercredi dernier à Cham, et qu’on a pris cinq buts là-bas… C’est bien qu’on ait réagi face à Bavois.

À Vevey, une grande partie de l’équipe se dédie uniquement au foot. Comment cela se passe-t-il pour vous?

J’ai terminé mon bachelor en sport et je faisais pas mal de remplacements quand j’étais à Genève. J’avais des classes de 9, 10 et 11e années, ce que j’appréciais, car c’est sympa de travailler avec des jeunes. Actuellement, je fais partie de ceux qui se consacrent entièrement au foot. On s’entraîne le matin, et j’essaie d’aller à la salle, de bien récupérer et de rester professionnel le reste du temps. Il y a quelques gars qui travaillent à côté dans l’équipe, mais la plupart ne font en effet que du foot. C’est cool, mais je trouve quand même important, quand tu joues à ce niveau-là, d’avoir quelque chose à côté.

Vous avez fêté vos 30 ans en juillet dernier. Comment envisagez-vous votre avenir footballistique?

J’espère qu’on retrouvera le monde professionnel le plus vite possible avec Vevey. C’est vraiment le club où je me vois rester un bon moment. J’aimerais pouvoir évoluer en Challenge League avec les Veveysans, et retrouver de la stabilité. C’est important pour moi après avoir pas mal bougé ces dernières années.

Suivez-vous encore Yverdon Sport? Vous arrive-t-il de venir voir un match au Stade municipal?

Bien sûr que je suis ce que fait YS, aussi via les réseaux sociaux. Même si je trouve dommage qu’il n’y ait quasi plus un joueur qui a contribué à la montée qui soit encore là… Je ne regarde pas forcément tous les matches, mais je suis allé au stade quelques fois. Cela me frappe de ne pratiquement plus connaître personne, alors que j’y étais encore il n’y a même pas trois ans en arrière, que j’ai joué près de 150 matches avec les Verts. Mais ça restera toujours mon club de cœur.