Logo

Kevin Hill, 23 ans, footballeur, étudiant et père de famille

27 décembre 2013

Football – 1re ligue classic – Kevin Hill a un emploi du temps bien chargé. A 23 ans seulement, le joueur du FC Bavois est le papa d’une petite Amaya, qu’il élève tout en suivant un cursus universitaire en sports et en lettres. Rencontre avec le père, l’étudiant et le milieu de terrain offensif.

Entre les études universitaires, les entraînements du FC Bavois et sa famille, la vie de Kevin Hill est rock’n’roll. Amaya, au centre, et Margaux n’en perdent pas pour autant leur magnifique sourire !

Entre les études universitaires, les entraînements du FC Bavois et sa famille, la vie de Kevin Hill est rock’n’roll. Amaya, au centre, et Margaux n’en perdent pas pour autant leur magnifique sourire !

Une main sur le ballon, l’autre sur un livre, sa compagne Margaux à côté de lui et la petite Amaya, posée entre les deux. C’est avec ces différents éléments que Kevin Hill, 23 ans, milieu de terrain du FC Bavois, en 1re ligue, doit jongler dans sa vie. Papa à seulement 18 ans, il reconnaît que tout n’a pas été facile au début : «C’était dur, très dur. Margaux et moi habitions chez nos parents, on y était contraints.»

En 2010, le jeune couple réussit à trouver une demeure indépendante à Yverdon-les-Bains. Une année de grands changements pour Kevin Hill, qui commence également des études à l’Université à Lausanne, en sports et en lettres, et qui rejoint l’équipe du FC La Sarraz- Eclépens. «Nous vivions dans un deux pièces à trois. Nous voulions avoir notre rythme, notre indépendance, mais c’était compliqué. Nous nous sommes battus pour obtenir des bourses d’études et une place dans une crèche, mais en vain.» En 2011, Kevin Hill et sa petite famille déménagent à Prilly. Grâce au président du FC Bavois, Jean-Michel Viquerat, Kevin parvient à trouver un emploi à 20% dans son entreprise. Plus proches de l’Université, Kevin et Margaux réussissent également à trouver une place pour Amaya à la garderie de l’Unil et de l’EPFL.

«Dans mon horaire, tout est calculé et il est vrai que je dois renoncer à beaucoup de choses. Le week-end, je n’ai pas la force de sortir, mais, en même temps, j’ai beaucoup de passe-temps grâce au sport», explique-t- il.

Pour ce Chilien d’origine, le sport est un guide dans la vie, à la fois son devoir et son plaisir. Il avoue, cependant, que s’il n’était pas encore père, il aurait aimé voyager. «En tant qu’étudiant, j’aurais pu faire un échange à l’étranger, mais je ne vais jamais pouvoir le faire. C’est impensable de partir six mois loin de ma famille. Dans une situation telle que la mienne, on ne peut pas partir quand on veut, mais on arrive quand même à faire des choses.» S’il a dû mettre de côté son souhait de participer au programme Erasmus, il a, néanmoins, participé volontiers aux voyages organisés par le FC Bavois.

Selon lui, être jeune parent est un choix de vie. «Avec Margaux, nous faisons parti des rares couples de jeunes parents à être toujours ensemble. Notre but est de vivre de manière indépendante. » Alors que les examens approchent à grands pas, Kevin Hill, qui souhaite ensuite se lancer dans l’enseignement en sport et en espagnol avoue que ce n’est pas toujours évident de voir sa fille dans cette période de révision.

Heureusement pour lui, Margaux et la petite Amaya, cette dernière peut compter sur des grands-parents qui sont présents depuis le début pour aider la jeune famille. «Mes parents et ceux de Margaux ont tout de suite bien pris le fait que nous ayons un enfant, ce qui n’est pas donné à tout le monde.» Amaya passe volontiers des journées chez ses grands-parents. De plus, les parents du jeune père de famille n’hésitent pas une seconde à faire le trajet entre Chavornay et Prilly afin d’aider le couple. «C’est le plus grand soutien qu’on a eu», explique Kevin. Il n’échangerait sa vie pour rien au monde, même si un club plus haut placé venait lui proposer une place. «Etre joueur de foot est un métier difficile, mine de rien, on ne peut pas assurer sa vie ainsi. Mon souhait est d’être dans une situation stable, ne plus dépendre de quelqu’un, travailler à côté et jouer au foot uniquement pour le plaisir. J’ai déjà la possibilité de jouer en 1re ligue, ça va être difficile de faire mieux.»

Gianluca Agosta