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L’Amalgame survit tant bien que mal

4 novembre 2009

La salle de concerts yverdonnoise a accusé une baisse de fréquentation en 2008. Le comité, forcé de mettre de l’argent de sa poche, mise sur une diversification de la programmation et la vente de l’alcool pour inverser la tendance.

L'Amalgame.

L'Amalgame.

L’année 2008 a été comme le temps pour l’Amalgame: grise. Malgré une programmation «intéressante», relève le président de l’association Patrick Schwab, la salle de concerts yverdonnoise n’a pas attiré la foule et accuse une baisse de fréquentation: ses 34 soirées et 7 coproductions ont enregistré 2978 entrées contre 3263 en 2007.

Quel est donc ce mal qui ronge ses finances? «Si j’avais la réponse, j’aurais également la solution, répond Patrick Schwab. Le fait est que les gens préfèrent sortir à Lausanne. Ils s’intéressent peu à ce qui est proche de chez eux, malgré la qualité.»

Les Redwood, The Charlatans ou encore Mich Gerber n’ont ainsi pas fait le plein. L’Amalgame misait pourtant sur ces groupes aux gros cachets pour remplir la caisse. Avec une centaine de personnes pour chaque soirée, impossible de se refaire. Pour le président, c’était un risque à prendre. Un pari payé cher par le comité qui a finalement dû sortir 50 000 francs de sa poche «pour boucher les trous».

Gérée par des bénévoles, la salle vit aujourd’hui principalement de la subvention de la Ville, soit une montant de 50 000 francs par année. «Malgré une petite rallonge de 15 000 francs, cette somme reste insuffisante pour nous permettre d’assurer correctement la promotion de la salle et d’inviter des groupes qui draineraient davantage de public», poursuit le président.

Dans de pareilles conditions, est-il raisonnable de maintenir en vie ce malade sous perfusion publique? «A moins d’être une grosse machine, la culture n’a jamais fait d’argent, rétorque Patrick Schwab. Sans subvention, beaucoup de clubs ou de théâtres ne tourneraient pas. A l’image la salle lausannoise des Docks, dont les soirées affichent parfois complet. Cette offre est un service à la communauté. Le contribuable en est conscient.»

«Forcée de faire avec ce qu’elle a», la salle entend diversifier sa programmation pour tenter d’inverser la tendance: L’Amalgame devrait ainsi pimenter sa programmation toujours très rock, de petites touches reggae, par exemple. Patrick Schwab et son comité misent également sur la vente d’alcool: «Après une lutte de plus de deux ans, nous avons effectivement obtenu l’autorisation de vendre de l’alcool fort 10 soirs par année. Cela représente un apport financier incontestable.»

L’Amalgame espère également «rentrer dans le carcan de la politique culturelle de la Ville, actuellement en réflexion. Cette rationalisation du domaine devrait répartir de manière plus équitable l’argent du budget culture. Nous pourrions créer un poste salarié, poursuit le président. Sans compter les soirées proprement dites, le comité de 7 membres totalise à lui seul 6000 heures par année de bénévolat».

Hélène Isoz