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L’heure de fermeture des terrasses fait râler

9 octobre 2009

La Ville d’Yverdon-les-Bains a accepté de prolonger les horaires d’ouverture des terrasses jusqu’au 31 octobre, en raison du temps exceptionnellement clément et de l’entrée en vigueur de la Loi sur la fumée. L’heure de fin est claire: 20h. L’application est elle plus floue.

Vincent Guanzini ferme sa terrasse à 20h tous les soirs.

Vincent Guanzini ferme sa terrasse à 20h tous les soirs.

Scène vécue un mardi soir sur une terrasse yverdonnoise: il est 20h, le citoyen-modèle finit son verre d’eau minérale et s’apprête à en recommander un, lorsqu’apparaît la Police municipale, chargée de faire respecter la Loi. Et la Loi est claire: plus de terrasse après 20h! Prière donc de rentrer, même si les buveurs ne troublent pas l’ordre public et que le temps est au beau fixe. Autant le dire, que ce soit chez les patrons de bistrot, déjà touchés par la Loi interdisant la fumée dans les lieux publics, ou chez les consommateurs, l’intervention des forces de l’ordre passe mal, même si celles-ci ne font bien évidemment que leur travail.

Si la Ville d’Yverdon, par l’intermédiaire de son chef de la Police du commerce Vincent Audemars, a envoyé une circulaire autorisant les cafetiers à conserver les terrasses ouvertes jusqu’au 31 octobre, le texte est clair et ne supporte aucune tolérance: après 20h, c’est à l’intérieur et nulle part ailleurs! Vincent Guanzini, patron de L’Intemporel à la rue du Lac, en a fait l’amère expérience: «Je veux bien fermer ma terrasse à 20h, mais alors que la loi soit la même pour tous! Si certaines terrasses restent ouvertes, mes clients ne sont pas fous, ils vont y aller. Au-delà de ça, lorsque j’appele la Ville, on me dit qu’il y aura une certaine tolérance, mais je constate que cette tolérance n’est pas appliquée. La Loi sur la fumée nous fait du mal, et je perds des clients, comme tous mes collègues».

Vincent Audemars s’en défend: «La Loi est la même pour tous. Il y a une certaine tolérance due au beau temps, c’est tout.» La frontière est floue.

L’obligation de poser un cendrier, de préférence mural, à l’extérieur du bâtiment, aux frais du commerçant, passe également plutôt mal: «Pourquoi serait-ce à moi de payer un cendrier pouvant être utilisés par tous les passants?»

Un avis partagé par tous. (T. Gn)

La patronne du Cheval Blanc aux Tuileries n’a pas eu le choix

Une salle à manger contre un fumoir

La patronne du Cheval Blanc aux Tuileries devrait avoir le sourire. Contrairement à certains de ses consoeurs et confrères, Liliane a pu aménager un fumoir dans ses locaux qu’elle occupe depuis 31 ans. La salle, respectueuse des règles désormais en vigueur, est opérationnelle depuis le 15 septembre, date de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’interdiction de fumer. Comme d’autres tenanciers de la région, Liliane explique en fait ne pas avoir eu le choix. 80% de sa clientèle est formé d’adeptes de la nicotine qui viennent lui rendre visite pour un café, un petit apéro. Il fallait donc aménager un fumoir pour freiner la chute de son chiffre d’affaires qui pique du nez en raison notamment du 0,5 pour mille.

«C’est la mort de petits restaurants de campagne!»

«Créer un fumoir m’a coûté de sacrifier ma salle à manger. Je disposais déjà d’une ventilation et même de deux fenêtres. Heureusement, j’avais cette surface de disponible, sourit à demi la tenancière. Cette nouvelle loi, c’est la mort des petits restaurants de campagne! Il y aura des licenciements. D’ailleurs, dans les établissements sans fumoir, on assiste à une chute vertigineuse des rentrées d’argent, ce dernier mois.» Le Cheval Blanc n’a pas pris d’employés cette année. Pas assez d’argent. Liliane travaille donc seule avec son mari qui lui donne un coup de main à midi.

Avec son nouveau local, la patronne se dit tranquille pour moment. Mais après: «Si la réglementation venait à se durcir, et que l’on nous demande encore d’autres aménagements, je ne sais pas si je pourrai assurer…» (H. I.)

Rédaction