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L’organisation des Alizés en question

22 novembre 2010

Le centre ne disparaîtra pas après le retrait de Pro Senectute. Mais la commune d’Yverdon, avec l’appui des utilisateurs, doit trouver de nouvelles pistes pour en assurer la pérennité.

 

La fréquentation des repas du centre «Alizés» a diminué de moitié. Mais pour les seniors, cette offre demeure essentielle.

La fréquentation des repas du centre «Alizés» a diminué de moitié. Mais pour les seniors, cette offre demeure essentielle.

«Ce que l’on souhaite? Que ça continue comme avant.» Pour décider de l’avenir du centre «Aux Alizés», la parole était donnée, jeudi dernier, aux usagers de cette structure, les seniors. Des chaises ont dû être rajoutées pour accueillir la huitantaine d’aînés bien décidés à défendre leur centre. Jusqu’ici ce dernier était géré et en partie financé par Pro Senectute. Ce qui ne sera plus le cas l’année prochaine, faute de subvention. «Nous ne touchons plus d’argent pour les centres de rencontre, ces derniers n’étant plus considérés comme du ressort du Canton», a expliqué Filip Uffer, directeur de Pro Senectute. La Commune d’Yverdon a accepté d’en reprendre les rênes à compter du 30 avril prochain.

Gildo Dall’Aglio, chef du Services des affaires sociales, a tout d’abord tenu à rassurer l’assistance: «Le centre ne fermera pas. Nous en avons d’ores et déjà repris le bail.» Mais il les a tous invités à réfléchir au futur mode de fonctionnement de la maison. Avec pour but, avoué à demi-mot, de réaliser des économies, condition sine qua non à la survie des «Alizés».

Une réalité difficile à accepter pour les utilisateurs, très satisfaits des prestations offertes jusqu’ici et nombreux à fréquenter ce lieu. Répartis en huit groupes d’une dizaine de personnes et cadrés par un animateur, ils ont partagé leur vécu au sein de ces murs et leurs attentes pour l’avenir. Il en est ressorti que le plus important pour eux, ce sont la convivialité et la possibilité de sortir de son isolement, plus même que les activités en elles-mêmes. La Commune propose la création d’une maison des Associations. Du côté des seniors, c’est la soupe à la grimace: «Il y avait toujours une animatrice de Pro Senectute qui était là, qui faisait le lien entre tout le monde, et à qui l’on pouvait parler. Je passerais moins souvent ici si cela n’était pas le cas», souligne un senior. Même réticence lorsqu’il est question d’autogestion: «J’aimerais être consommatrice, je n’ai plus d’énergie pour prendre des responsabilités.»

La Commune a toujours alloué un montant aux Alizés. Mais à l’avenir, avec cette même somme, elle devra gérer l’ensemble de la maison. «Aujourd’hui, les aînés nous ont parlé de leur idéal. Il faudra ensuite négocier», a relevé Nathalie Saugy, municipale. Une prochaine rencontre entre les autorités et tous les usagers qui le désirent est prévue le 14 décembre, à 15 heures. Tout le processus de réorganisation devrait ainsi se faire main dans la main.

Lionel Pittet