La BCV réalise le deuxième plus gros bénéfice de son histoire
23 août 2024 | Texte: Lena VulliamyEdition N°3773
Après le record de 2023, la Banque cantonale vaudoise s’attendait à un résultat moins satisfaisant pour 2024. À l’heure de faire le bilan du premier semestre, les chiffres représentent néanmoins le deuxième meilleur résultat de l’histoire du Groupe BCV*.
« Le tissu économique vaudois se porte bien » , a lancé hier matin devant la presse Pascal Kiener. À l’hôtel Beau-Rivage de Lausanne, le président de la direction générale de la Banque cantonale vaudoise (BCV) a présenté les chiffres du premier semestre 2024. Résultat, 221 millions de francs de bénéfice net, soit une baisse de 8% par rapport à 2023, mais le deuxième meilleur exercice de la BCV depuis sa création en 1845. Notons que la charge fiscale est stable à 37 millions. Les revenus sont stables également, à 581 millions de francs, mais dans un environnement de taux moins favorable que l’an dernier. Le total du bilan est de 60 538 millions (+3%). Le fait que la Banque nationale suisse (BNS) a diminué deux fois ses taux directeurs a eu des répercussions négatives.
Selon le CEO, les particuliers se portent bien et les entreprises aussi, globalement. « Mais je ne suis pas en train de dire que c’est facile, les entreprises doivent se battre. »
75% des crédits Covid ont en outre déjà été remboursés ; une bonne nouvelle, « même si nous savons que tout ne pourra pas être payé». Pascal Kiener s’est aussi réjoui que la BCV soit, pour la sixième année consécutive, la banque la plus recommandée du canton selon l’Institut de sondage Link. Un résultat qui, selon le CEO, découle de ce qui est mis en œuvre pour assurer la qualité du service clients. Nouveauté, un fonds indiciel (un fonds de placement qui permet d’investir, par exemple, dans des actions) est lancé. Cette nouvelle offre est proposée en raison du rachat de Credit Suisse par UBS, qui a réduit la concurrence dans ce domaine-là.
Le paiement instantané attendra
Les charges opérationnelles ont augmenté de 5%, passant à 283,5 millions. La raison? La BCV a augmenté ses coûts du personnel, notamment pour renforcer le système informatique et la cybersécurité et développer des projets de management, expliquait Thomas W. Paulsen, directeur général des finances. Malgré ces prouesses informatiques, pas question pour l’heure de mettre en place le paiement instantané, un système bien connu en Europe qui permet le transfert de fonds en dix secondes et qui a tout récemment été lancé par la Banque nationale suisse. « Nous n’avons aucune demande client pour l’instant » , justifie Pascal Kiener, ajoutant que la BCV peut toutefois recevoir ces paiements. Le CEO estime que Twint suffit pour l’heure à contenter la clientèle. Et justement, la BCV observe que ses clients utilisent désormais davantage le téléphone portable que l’ordinateur.
Des taux hypothécaires avantageux
Les crédits hypothécaires ont augmenté de 5% à 33,3 milliards, profitant d’un marché immobilier dynamique. À 2%, les taux hypothécaires restent donc avantageux, selon Pascal Kiener. Le CEO n’arrive toutefois pas à articuler un chiffre concernant le pourcentage de locataires sur lesquels la hausse du taux hypothécaire a une réelle influence.
Pas de changement à l’horizon 2025
Quant aux perspectives pour la seconde partie d’exercice, la BCV s’attend pour l’ensemble de l’année à une marche des affaires qui s’inscrit dans la continuité de ces derniers semestres. Pour autant que la situation économique et l’évolution des marchés financiers ne se dégradent pas de manière significative. Le Groupe estime que la croissance du canton de Vaud est attendue entre +1 et 1,5%, en dessous de la moyenne des dix dernières années. En Suisse, +1,2%, avec un potentiel d’amélioration pour 2025.
*Hors éléments extraordinaires.