Le célèbre refuge jurassien étouffé par les exigences de l’état.
Fixée début juillet, l’ouverture de La Casba, petit refuge niché dans les sapins non loin du sommet du Cochet, au-dessus de Sainte-Croix, n’a pu avoir lieu. Les propriétaires, Nicole et Roger Félix n’ont pas obtenu jusqu’ici les autorisations nécessaires. Les exigences des services de l’administration cantonale n’ont cessé d’augmenter. Aujourd’hui, la situation est bloquée.
S’il y avait un été où l’ouverture de La Casba était indispensable, c’est bien celui qui touche à sa fin. En effet, en raison de la crise sanitaire, le Balcon du Jura a accueilli des milliers de randonneurs. Certains auraient voulu se désaltérer dans ce petit refuge qui n’aurait pas dépareillé le monde de Tolkien. C’est raté! Et pour l’hiver prochain, il vaut mieux ne pas y compter. À moins que…
Alors que la fin de l’été pointe, un petit coup de fil à La Casba nous apprend que le refuge n’est toujours pas ouvert. Mais les passants peuvent s’y reposer un instant et utiliser les WC. Petit espoir, il pourrait à nouveau ouvrir ses portes durant les vacances scolaires d’octobre, mais il ne pourra pas accueillir plus de 9 personnes, ni servir d’alcool. Au-delà, une licence est exigée.
Une situation kafkaïenne
Mais que se passe-t-il sur les flancs du Chasseron? «On a fait les travaux qui étaient exigés par la Police du commerce. La cuisine a été totalement rénovée. On a aussi installé un lavabo hors de la cuisine, pour que le personnel puisse se laver les mains. Nous avons aussi refait les installations électriques et les circuits d’eau. Tout est neuf», explique le propriétaire Roger Félix, qui, avec son épouse Nicole, a eu un coup de cœur pour ce refuge.
La Casba avait déjà été fermée durant l’été 2019. Elle avait pu ouvrir durant l’hiver, à la condition expresse que les propriétaires exécutent certains travaux, en particulier ceux concernant la cuisine.
Grâce aux dons obtenus par une opération de «crowdfunding», les propriétaires ont pu financer l’opération. Ils ont même renforcé la sécurité en supprimant le gaz. Mais ce n’est pas assez.
Ce n’est plus un refuge…
Considérée comme un refuge depuis un bon siècle, La Casba est désormais soumise à la loi sur les auberges et débits de boisson. Première condition, l’exploitant doit être titulaire d’une licence.
«Dans la nouvelle loi, il n’y a plus de petite patente. Je suis prêt à faire la licence (ndlr: une dépense de 8000 francs), mais je veux avoir l’assurance de pouvoir exploiter», relève Roger Félix.
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