Entre déficit budgétaire, inquiétudes liées aux chauffards et manque de motivation citoyenne, le Conseil communal de Baulmes ne s’est pas déroulé comme sur des roulettes vendredi.
Au milieu des cloches et de l’atmosphère boisée du Chalet de Grange-Neuve, sur les hauts de Baulmes, l’assemblée s’installe. C’est le dernier Conseil communal avant l’été, et donc l’occasion de manger une des fameuses croûtes au fromage de la buvette. Mais avant ces réjouissances, il y a tout de même du pain sur la planche.
Parmi les événements marquants de la soirée, l’assermentation de Jaques-Yves Deriaz et Jacques Balmat, respectivement nouveau syndic et nouveau municipal, pour remplacer les édiles sortants Olivier Mettraux et Thierry Lacroix. Puis les comptes 2024 et la route de la Montagne ont occupé les esprits des conseillères et des conseillers.
«Situation financière alarmante»
C’est ainsi que Jacques Balmat, encore rapporteur pour la commission des finances sur ce sujet (Cofin), a qualifié l’état des comptes 2024 de la commune de Baulmes. S’ils étaient positifs les années précédentes, l’année 2024 enregistre un déficit. En cause, notamment, la nouvelle péréquation défavorable à la commune et le changement du retour thématique. «Donc plus de retour d’argent sur l’entretien des forêts et des routes», explique Olivier Mettraux. Notons que cette commune couvre un territoire particulièrement grand qui s’étend jusqu’à L’Auberson, avec de nombreux hectares de forêt qu’il faut entretenir. S’y ajoutent également les comptes déficitaires liés au Centre de vie enfantine (CVE; voir encadré), aux déchets et aux eaux usées.
Devant ce constat, la Municipalité avait déjà lancé une campagne d’économie dans le courant de l’année pour limiter les coûts au maximum. Pour l’année à venir, celle-ci sera prolongée. Il faudra tout de même augmenter les taxes concernant les déchets et les eaux usées, ainsi qu’augmenter les points d’impôts.
Inquiétudes routières
Au centre des préoccupations du Conseil: la fréquentation toujours plus importante de la route de la Montagne. Reliant Sainte-Croix et Baulmes par le col de l’Aiguillon, cette route est devenue un moyen de contourner les travaux entre Vuiteboeuf et Sainte-Croix et d’éviter la déviation par Bullet. À noter que les différents systèmes GPS conseillent aux usagers de passer par cette route, voitures citadines comme camions remorques.
Conjointement avec la Commune de Sainte-Croix, celle de Baulmes a organisé un comptage des véhicules qui passent par la route de la Montagne. Résultat: 120 véhicules le matin et 120 le soir. Une situation qui ne devrait pas s’arranger. En effet, à partir du 23 juin et jusqu’au 24 août, les travaux routiers vont s’intensifier: la route sera complètement fermée et la déviation passera par Champagne, Villars-Burquin, et Mauborget, rallongeant considérablement le temps de route.
Afin de sécuriser le village, la Commune de Baulmes a fait appel à la Direction générale de mobilité et des routes (DGMR). Le tronçon sera interdit aux camions et les banquettes seront fauchées. Pas de limitation de vitesse prévue, ce qui inquiète particulièrement les membres du Conseil. En effet, malgré l’étroitesse de la route de la Montagne, les usagers y roulent vite et déboulent en trombe dans le village.
«Pour limiter la vitesse sur cette route, nous devons attendre l’accord de la DGMR. Tant qu’il n’y pas de problème, ils ne réagiront pas. Nous allons continuer à leur mettre la pression, mais nous ne pouvons rien faire de plus», explique l’actuel syndic Olivier Mettraux. En espérant que le problème en question ne sera pas un jour un drame, comme le souligne l’un des conseillers.
Malgré les appels, pas d’élus
Lors de cette soirée, des élections ont été organisées pour renouveler le Bureau du Conseil pour la période 2025-2026. Si la plupart des fonctions ont trouvé leur nouvelle personnalité, la nomination à la présidence et à la vice-présidence a amené une atmosphère pesante sur les membres du Conseil. Comme personne ne s’est poussé au portillon pour remplacer le président Steve Deriaz et le vice-président Olivier Deriaz, les deux ont rempilé jusqu’en septembre non sans réticence. Tous deux n’iront pas plus loin. Une ombre plane donc encore au-dessus du Conseil.
En déséquilibre précaire
En mai 2024, alors qu’Olivier Mettraux reprenait la syndicature, la Commune s’est trouvée confrontée à des surcoûts de près d’un demi-million de francs au sein du CVE, imputés notamment à la dotation du personnel. Avec le départ du précédent syndic et l’arrêt maladie de la directrice de la CVE de l’époque, «il a fallu tout reprendre au pied levé», explique Olivier Mettraux. La municipale Fabienne Liechti, qui a repris cette gestion, a dû se familiariser avec ce milieu complexe, expliquant alors son très net dépassement des heures de travail qui lui sont normalement allouées.
Pour remettre de l’ordre dans la situation, le personnel de la CVE, qui était trop important par rapport à la réalité de l’institution, a été réduit. La Municipalité s’est également approchée de la Commune de Sainte-Croix pour mutualiser leurs efforts et avoir des professionnels qui puissent s’occuper de l’administration de ces lieux d’accueil de l’enfance, sans que ce ne soit à des municipaux de le faire. L’idée est encore à l’état de projet, mais permettrait de diminuer les dépenses, comme l’explique le syndic encore en fonction pour quatorze jours. À noter que Baulmes vient d’engager une nouvelle directrice pour la CVE.
