La dimension picturale méconnue d’Erika Chmetz

La Galerie Le Bunker propose une exposition posthume qui met en lumière une face cachée de cette artiste du lieu, rendant hommage à son talent de peintre, éclipsé par sa renommée de bijoutière.

«Nous connaissions certaines de ses œuvres qu’elle exposait à la maison de La Sagne sous Sainte-Croix, mais il y en avait beaucoup d’autres que nous avons découvertes après son décès l’an dernier, dans sa 80e année», indique Florian, le fils d’Erika Chmetz. Avec ses sœurs Yseult et Agnès, ils ont dès lors décidé de faire une exposition posthume des huiles et aquarelles de leur maman, qui peignait pour son plaisir et avait surtout acquis une renommée dans la création de bijoux. Elle s’est d’ailleurs fait l’auteur de plusieurs expositions de ces derniers aux quatre coins de la Suisse romande et même au-delà.

Jenny-Anne Maeder, elle-même artiste et galeriste du Bunker, à Sainte-Croix, a ainsi décidé de mettre sur pied cette exposition dans ses murs. Il y a une trentaine de peintures allant des paysages aux compositions abstraites, tout en cultivant une affection particulière pour les fleurs et les arbres. Elles donnent l’occasion de découvrir cette dimension méconnue d’Erika Chmetz, qui avait vraiment un joli coup de pinceau et un sens aigu de la couleur, de la forme et de l’émotion, célébrant la dualité de son art.

C’est au début des années 70 qu’Erika a rencontré Ivan, bijoutier. Ils se sont installés à La Sagne sous Sainte-Croix et, de par son métier de technicienne dentiste, elle connaissait certains aspects du travail du métal. Aux côtés de son mari, elle s’est formée à la bijouterie, qui deviendra son second métier. Jusqu’en 2019, elle produira ainsi de très nombreuses pièces, colliers, bagues, bracelets, boucles d’oreilles, caractérisés par leurs motifs inspirés du monde végétal, leur aspect coloré et décoratif. Parallèlement, Erika a pratiqué la musique (flûte à bec, puis chant classique) et s’est beaucoup intéressée au cinéma et à la bande dessinée.