Marianne Schwab, fille du fondateur Walter Hofer, fait vivre son commerce dans un contexte tout sauf évident pour les petites enseignes.
C’est certainement la plus ancienne enseigne – ce qui est plus facile à écrire qu’à dire – de la place d’Yverdon qui célèbre cette année ses 60 ans d’existence.
Walter Hofer, venu de Suisse alémanique, a repris en juin 1960 la droguerie Grandjean, déjà établie à la rue du Milieu, à Yverdon. Son attrait pour la Suisse romande a été autant économique que sentimental. Son épouse était résidente du Locle, là où il a accompli son apprentissage, puis sa maîtrise de droguiste. Madame Hofer a elle aussi contribué au commerce en tenant une parfumerie à la rue du Lac.
A l’époque, il y avait six drogueries à Yverdon, toutes principalement axées sur la vente de matériel technique: alcool à brûler, acide chlorydrique ou acétique, etc. L’intérêt des clients était de venir au magasin remplir leurs propres contenants… soit un exemple concret de vente en vrac avant l’heure! Walter Hofer a été un précurseur en matière de produits naturels et thérapeutiques: tisanes diverses, teintures mères et autres préparations maison.
Marianne Schwab, née Hofer, a repris l’affaire en 1991, au décès de son papa. Elle voulait voyager mais, comme souvent, le destin en a décidé autrement. On se souvient que les années nonante étaient celles d’une crise économique et financière. Les années qui ont suivi n’ont pas été faciles non plus pour les petits commerces, avec le développement des supermarchés, puis d’internet. «Le problème c’est qu’on trouve tout, n’importe où» affirme Marianne Schwab. Le meilleur atout d’une droguerie spécialisée reste le conseil personnalisé, principalement dans le domaine de la santé.