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La fille de Joseph Zisyadis est tombée dans la marmite

1 décembre 2016 | Edition N°1883

Grandson et région – La nouvelle responsable de la Maison des terroirs a été présentée, mardi soir, à Corcelles-près-Concise, lors de l’assemblée générale de l’association. Rencontre avec cette femme dynamique.

Marika Zisyadis veut mettre ses compétences au service des produits du terroir. ©Carole Alkabes

Marika Zisyadis veut mettre ses compétences au service des produits du terroir.

Marika Zisyadis, la nouvelle responsable de la Maison des terroirs, ne se destinait pas, a priori, à la promotion des produits de proximité. On peut même dire, au vu de son parcours, qu’elle en était plutôt éloignée. Citadine des bords du Léman, formée à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL), elle a quitté l’univers de la vidéo pour se projeter dans un nouveau scénario, où la médiation et les fruits de la terre, unis par son penchant pour le lancement de projets, ont tenu les premiers rôles. Il y a eu la mise en place, en 2011, du Bureau culturel de la Ville de Lausanne -«des ateliers mutualisés pour artistes». Et, en parallèle, la participation à l’organisation de la Semaine du Goût, dont son père, politicien épicurien, n’est autre que l’un des fondateurs au niveau suisse. Elle va, d’ailleurs, y quitter prochainement son poste pour se consacrer à son défi dans la Cité d’Othon, capitale 2007 de la manifestation.

«Avec mon mari, nous avons assisté à la création des Jardins du Flon, les premiers paniers contractuels lausannois (ndlr : Joseph Zisyadis en est aussi l’initiateur). Ce concept nous a sensibilisé à la manière de nous alimenter. Il ne suffit pas d’aller au marché pour soutenir les producteurs», commente cette mère de deux enfants. Alors, à l’étroit dans son costume de consommatrice, elle s’est, elle aussi, muée en actrice.

Pas n’importe où. Sous le soleil grec, la patrie d’origine de son géniteur. Il s’agissait, lors de ce retour aux racines, de faire renaître, pour le compte d’une association, le «Domaine de l’Apocalypse», en référence au nom de l’ouvrage que Saint-Jean aurait écrit sur l’île de Patmos, où la famille a posé ses valises.

Expérience formatrice

«Mon époux s’occupait de deux hectares de vignoble. Il s’est formé deux ans durant en assistant un vigneron en biodynamie », explique Marika Zisyadis. En plus de le seconder dans la vigne, la nouvelle émissaire du terroir de la région de Grandson prenait, entre autres, en charge l’accueil de groupes et classes, l’exploitation des herbes aromatiques, des figuiers et de quelque 200 oliviers, ainsi que la vente des produits dérivés. «De la taille au pressoir, j’ai pu découvrir toutes les étapes de la production de l’huile d’olive», se félicite la femme de 35 ans.

Après deux ans et demie «sur cette île de 1000 habitants, au milieu de la mer», les «expatriés», revenus en juin dernier, ne se voyaient pas retourner dans leur fief lémanique. La Cité thermale, son lac, son offre culturelle et ses infrastructures proposaient une alternative à laquelle ils ont succombé.

Marika Zisyadis, désireuse de cultiver ses valeurs dans sa terre d’accueil, a postulé auprès de l’association «Les Terroirs de la Région de Grandson », avec le dénouement que l’on connaît. A l’œuvre depuis le début de la semaine, elle salue le travail de Renée Leuba, qu’elle remplace, et exclut tout dessein révolutionnaire. Elle veut, au contraire, mettre son œil nouveau, ainsi que ses compétences en matière de promotion et de communication, au service la consolidation des liens tissés avec les différents acteurs du cru.

Par ailleurs, au programme de l’assemblée générale
Présidence, finances et oenotourisme

La grande salle de Corcelles-près-Concise a été le théâtre de plusieurs interventions visant à remercier Renée Leuba, l’ancienne responsable de la Maison des terroirs, absente mardi soir, pour le très bon travail accompli durant une décennie. «Je ne pars pas en mauvais termes. J’étais un peu à court d’idées. C’est bien d’amener du sang neuf», nous confiera-t-elle. Son départ a suscité «l’étonnement et les regrets du comité», pour reprendre les propos de Mary-Josée Duvoisin . Cette dernière, elle aussi démissionnaire, a été remplacée par Mary-Laure Schorderet à la tête de l’association «Les Terroirs de la Région de Grandson».

Plombée par la fermeture de la rue Haute, synonyme de déficit de l’ordre de 10 000 francs dans les comptes 2015 -épongé par la Municipalité de Grandson-, la structure bénéficiera, l’an prochain, d’une participation d’un franc supplémentaire par habitant des quatorze communes partenaires (leur contribution s’élèvera donc désormais à 11 francs). Cet apport financier, validé non sans discussion par l’assemblée, pourrait n’être que temporaire, en fonction du résultat du prochain exercice. Enfin, le chef de projet de Vaud Oenotourisme, Yann Stucki, a partagé quelques bonnes pratiques, sources potentielles d’idées pour la promotion du terroir de Grandson et région.

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Ludovic Pillonel